Theodore Franklin Appleby Jr. appartient à une famille installée à Asbury Park vers 1875[3].
Il fréquente la Pauling School de New York et étudie en 1938 et 1939 dans l'atelier de John Corneal. En il s'engage dans la Marine américaine et participe à des opérations dans les îles Marshall, à Kwajalein), Engebi et Eniwetok (Opération Catchpole). En 1945 et 1946 il est stationné à Yokohama où il étudie les gravures japonaises.
En 1947 et 1948 Theodore Appleby séjourne au Mexique et étudie à l'université San Miguel de Allende où il réalise des peintures murales[4]. En 1949 il s'installe à Paris où il visite régulièrement l'atelier de Fernand Léger. À la suite de l'appel publié le dans Combat par André Lhote pour sauver le village d'Alba-la-Romaine en Ardèche, de nombreux artistes de toutes nationalités en relèvent les maisons en ruine, y séjournent et y travaillent durant l'été, comme Stanley William Hayter, Ginés Parra, Eudaldo, Honorio García Condoy et Jean Le Moal, Alejandro Obregón. Theodore Appleby (surnommé Ted[5]) et sa femme Hope Manchester (Warwick, 1907 – Alba-la-Romaine, 1976), elle-même peintre et sculpteur, y achètent en 1950 une maison. Theodore Appleby participe ainsi en septembre à la Première manifestation d'art à Alba puis aux éditions ultérieures du salon qui réunit amicalement les artistes.
Il fait alors partie des artistes américains qui s'inscrivent dans la vie artistique parisienne et expose au Salon des réalités nouvelles (1950, 1952, 1959, 1961) et au Salon d'automne (1953, 1954). Ami de Jackson Pollock, il participe, avec Sam Francis également né en 1923, à des expositions collectives à Rouen, Rennes, Nantes, Nancy, Saint-Étienne, Tours, et à Paris au Studio Paul Facchetti. Il reçoit en un prix lors de la 62nd American Exhibition of Painting and Sculpture de l'Art Institute of Chicago.
Appleby se détache de la figuration schématique (Paysage rose, 1954, 47,5 × 64,5 cm ) pour juxtaposer librement des formes colorées libérées de toute allusion (Composition, 1954, 47,5 × 64,5 cm) qui se morcellent dans les années suivantes (Composition, 1956). Les surfaces mouchetées de ses tableaux, auxquels il ne donne plus guère de titres et qu'il préfère le plus souvent ne dater qu'au verso de ses toiles, sont alors traversées de fins réseaux (Composition abstraite, 1958, 61 × 40,5 cm; Composition verte, 1958, 146 × 97 cm, Musées royaux des beaux-arts de Belgique), parfois composés de fines gouttelettes de peinture. Il aborde à cette époque de larges formats (Composition, c. 1958, 181 × 195,5 cm).
Appleby s'inscrit ainsi dans la démarche spontanée de l'expressionnisme abstrait américain, en affirmant simultanément un souci de construction qui n'est pas sans l'apparenter aux artistes non-figuratifs de la nouvelle École de Paris au milieu de qui il développe son œuvre.
1956 : Peintres américains abstraits de Paris, exposition itinérante, Allemagne
1956 : Arts contemporains, Musée de Lisbonne
1957 : 50 ans de peinture abstraite, Galerie Raymond Creuze, Paris, mai-juin (35 exposants à l’occasion de la publication du Dictionnaire de la peinture abstraite de Michel Seuphor)
1957 : Post Picasso Paris, Hanover galerie, Londres, -
1957 : 62nd American Exhibition of Painting and Sculpture, Institut d'art de Chicago, - (Composition, Grey, 1956)
1990 : Collection Alla et Bénédict Goldschmidt, Musées royaux des beaux-arts de Belgique, Bruxelles, -
1990 : Atlantic gallery, New York
2007-2008 : Quadrum, revue internationale d’art moderne (1956-1966), Bruxelles, Musées royaux des beaux-arts de Belgique, 23.11.2007-30.03.2008; Paris, Centre Wallonie-Bruxelles, 14.05.2008-30.08.2008[8]
2011 : Los Angeles Art show 2011, Abby M. Taylor fine art, Los Angeles,
2012 : Les Américains à Paris 1945-1970[9], Galerie Artemper, Art Elysées, Champs-Élysées, Paris
↑le plus généralement, mais aussi Long Branch, selon le catalogue de l'exposition 62nd American Exhibition of Painting and Sculpture en janvier-mars 1957 à l'Institut d'art de Chicago. Ask Art qui assure que ses informations ont été fournies par Thomas Appleby, Sr., frère de l'artiste, mort en 2010 ([1]), indique Asbury Park.
↑Theodore Appleby est le lointain descendant du Duc d'Appleby dans le Westmorland dont la capitale porte le nom. Theodore Franklin Appleby (1831-1888), son arrière-grand-père (né de James Appleby), s'installe à Asbury Park en tant que marchand. Son grand-père Théodore Frank Appleby (1864-1924) y construit notamment le « Appleby building » en 1886 et développe ses activités dans les domaines de l'assurance et de la politique (Parti républicain). Theodore Franklin Appleby, père du peintre, naît en 1895, s'inscrit dans la tradition familiale, se marie en 1916 avec Marie Estelle Windsor. Ils auront quatre enfants, Marie Windsor (1919), Jean Franklin (1921), Théodore Franck, le peintre, (1923) et Thomas Windsor (1930)
(Prominent familiers of New Jersey, Volume I, p. 198-199).
↑« Quand il a acheté à Alba le restaurant La Petite Chaumière [son] grand-père est tombé amoureux de ce « village d'artistes », habité entre autres par « le grand peintre américain Tel Appleby » ». (Robin Charbonnier, « Rencontre sur la terrasse/Alba : Fanny Cottençon », dans Le Dauphiné libéré, Ardèche, 21 juillet 2012