1 : carte dynamique ; 2 : carte OpenStreetMap ; 3 : carte topographique ; 4 : avec les communes environnantes
Située à l'extrême nord-ouest du département de la Vienne, non loin des châteaux de la Loire, la commune de Ternay est limitrophe du département des Deux-Sèvres (communes de Tourtenay et Saint-Martin-de-Mâcon). En bordure ouest de la commune, la Dive marque la limite départementale. Elle est longée à 200 mètres de distance par le canal de la Dive qui irrigue également la commune.
Le bourg de Ternay, situé au carrefour des routes départementales 14, 19 et 55, se situe en distances orthodromiques, 11 kilomètres à l'ouest de Loudun et 14 kilomètres à l'est-nord-est de Thouars.
La commune est également desservie par la route départementale 39 qui lui sert de limite au sud-est.
La région de Ternay présente un paysage de plaines vallonnées plus ou moins boisées et aussi de plaines de champs ouverts. Le terroir se compose[1] :
de vallées tourbeuses pour 6 % ;
de tuffeau jaune pour 36 % et d'argilo pour 28 % sur les collines et les dépressions sableuses des bordures du Bassin parisien ;
de champagnes ou aubues (sols gris clair, argilo-limoneux, sur craie et donc calcaires), pour 30 % sur les autres collines.
Hydrographie
La commune est traversée par 3 km de cours d'eau dont les principaux sont la Dive sur une longueur de 1 km et le canal de la Dive sur une longueur de 2 km.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 618 mm, avec 10,6 jours de précipitations en janvier et 6,4 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Loudun à 10,64 km à vol d'oiseau[5], est de 0,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 0,0 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Urbanisme
Typologie
Au , Ternay est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9].
Elle est située hors unité urbaine[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Loudun, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[10]. Cette aire, qui regroupe 25 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[11],[12].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (66,3 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (66,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (45,5 %), forêts (31,8 %), zones agricoles hétérogènes (10,1 %), prairies (8,5 %), cultures permanentes (2,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,9 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment la Dive et le canal de la Dive. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1999, 2010 et 2013[16],[14].
Ternay est exposée au risque de feu de forêt. En 2014, le deuxième plan départemental de protection des forêts contre les incendies (PDPFCI) a été adopté pour la période 2015-2024[17]. Les obligations légales de débroussaillement dans le département sont définies dans un arrêté préfectoral du [Note 2],[18], celles relatives à l'emploi du feu et au brûlage des déchets verts le sont dans un arrêté permanent du [19],[20].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des affaissements et effondrements liés aux cavités souterraines (hors mines) et des tassements différentiels[21]. Afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, un inventaire national permet de localiser les éventuelles cavités souterraines sur la commune[22]. Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[23]. 75,8 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (79,5 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national)[Carte 2]. Depuis le , en application de la loi ÉLAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 3],[24].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1999 et 2010[14].
Toponymie
Le nom du village proviendrait de l’anthroponyme gallo-romain Turnius avec le suffixe latin de propriété -acum devenu -ec puis -é et signifiant « domaine de »[25].
Histoire
C'était autrefois un village entièrement troglodyte : en 1458, on ne pouvait apercevoir de ce village que son église bâtie au milieu du XIe siècle et le fameux château de Bertrand de Beauvau dont la construction venait de se terminer, le reste du village était totalement souterrain.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[28].
En 2022, la commune comptait 192 habitants[Note 4], en évolution de +6,67 % par rapport à 2016 (Vienne : +0,6 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Commune essentiellement agricole, Ternay est réputée pour la qualité de ses vins AOC de Saumur et l'architecture surprenante de son château. Une activité autrefois importante commence à y reprendre de la vigueur : la récolte des truffes. En effet le département de la Vienne fut au XIXe siècle le plus important producteur de truffes en France. Le désintérêt grandissant envers ce champignon ayant provoqué l'abandon progressif des truffières, elles furent souvent remplacées par de la vigne ou retournèrent à l'état de forêt.
Les surfaces agricoles utilisées ont diminué et sont passées de 5 103hectares en 2000 à 4 687 hectares en 2010. 67 % sont destinées à la culture des céréales (blé tendre essentiellement mais aussi du maïs) et 11 % pour les oléagineux (tournesol). En 2000, 30 hectares étaient consacrés à la vigne. La surface destinée à la vigne est passée en 2010 à 59 hectares pour quatre exploitations viticoles (cinq en 2000).
L'élevage de volailles a disparu au cours de cette décennie. Celui des chèvres est en forte régression mais un couple de fermiers maintient la tradition sur une petite exploitation. Quelques oies assurent la sécurité de la ferme et du potager attenant.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Château de Ternay et sa chapelle, XVe siècle, classés monument historique depuis 1996 (en remplacement d'une inscription datant de 1972). Les écuries sont également inscrites depuis 1994[32]. Sa construction commence en 1439, à l'initiative du chevalier Bertrand de Beauvau, qui veut l'offrir à la princesse Françoise de Brézé. Il a la forme d'un quadrilatère irrégulier enfermant une cour intérieure et une tour à chaque angle, le tout ceint d'un profond fossé et d'une épaisse muraille. On lui ajoute un donjon de forme hexagonale, puis une chapelle de style gothique, merveille de sculptures finement ciselées, et deux galeries superposées.Le site est aujourd'hui aménagé en chambre d'hôtes et gîte rural[33], mais ses parties historiques se visitent en été.
Le jardin du Tilleul. Quatre espaces sont proposés aux visiteurs : le petit bois et ses sculptures originales, le potager, le poulailler avec son exposition de machines anciennes pour le jardin et, enfin, le Musée du jardinage qui présente des outils, des objets, des matériels anciens et rares.
Menhir de Courçu : en pierre rouge et haut de quatre mètres il a été dressé par les Celtes. Seul menhir du Nord du Poitou et situé en limite de la commune des Trois-Moutiers, il est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1957[35].
Charles-Henri-Louis d'Arsac de Ternay, dit le « chevalier de Ternay » (1723-1780), a passé son enfance au château de Ternay[37]. Officier de marine français, il sert dans la marine royale pendant la guerre de Sept Ans et la guerre d'indépendance des États-Unis.
↑Le brûlage des déchets verts à l’air libre ou à l’aide d’incinérateurs individuels est interdit toute l’année et sur l’ensemble du département de la Vienne.
↑Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
au vendeur d'informer le potentiel acquéreur du terrain non bâti de l’existence du risque RGA ;
au maître d’ouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maître d'œuvre, le choix entre fournir une étude géotechnique de conception et le respect des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire ;
au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de l’étude géotechnique de conception, soit de respecter des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )