et à la croissance. Elle représente aussi la beauté féminine. Elle dérive du mythologie Amazigh locale comme la consorte de Baal Hammon.[note 1][3],[4] comme Ammon est le divinité Libyen local,[5] Tannit aussi, elle représente l'aspect matriarchale de la société Numidienne[6], que les Egyptiens identifié lui comme Neith et les Grèques identifié comme Athéna[7][note 2][note 3][6]. Elle était la déesse de la sagesse, de la civilisation et de l'artisanat ; elle est la protectrice des villes et des maisons où elle est vénérée. Les anciens Nord-Africains avaient l'habitude de mettre son signe sur les pierres tombales et les maisons pour demander protection,[8],[9] Ses temples principeaux éxistait à Thinissut (Bir Bouregba, Tunisie), Cirta (Constantine, Algérie), Lambaesis (Batna, Algérie) et Theveste (Tebessa, Algérie)[10],[8],[9]. Elle avait une fête annuelle dans l'Antiquité[note 4] qui persiste encore aujourd'hui dans de nombreuses régions d'Afrique du Nord et qui a été interdite par Mouammar Kadhafi en Libye, la considérant comme une fête païenne.
In modern-day Tunisian Arabic, it is customary to invoke Omek Tannou or Oumouk Tangou ('Mother Tannou' or 'Mother Tangou', depending on the region), in years of drought to bring rain[11]. Similarly, Algerian, Tunisian and many other spoken forms of Arabic refer to "Baali farming" to refer to non-irrigated agriculture[12].
Nom et appellations
Les noms eux-mêmes, Baal Hammon et Tanit, ont une structure linguistique berbère. De nombreux noms féminins et masculins se terminent par « t » et « n » dans les langues berbères. La variante du nom « Tanit » semble être originaire de Carthage (Tunisie actuelle), bien qu'elle n'apparaisse pas dans les noms théophores locaux[13]. Avant 1955, les seules attestations du nom de la déesse étaient en punique, qui s'écrivait sans voyelles « TNT » Tanit ou « TNNT » comme Tannit, il était arbitrairement vocalisé comme « Tanit ». En 1955, des inscriptions puniques translittérées en caractères grecs trouvées à El-Hofra (près de Constantine, en Algérie) ont transcrit le nom comme Θινιθ (Thinith) et MΘεννειθ (Thenneith). Les inscriptions indiquent que le nom était probablement prononcé comme Tinnīt[14]. Cependant, de nombreux érudits et auteurs continuent d'utiliser Tanit. Tanit fut plus tard vénérée à Carthage sous sa forme romanisée sous le nom de Dea Caelestis, Junon Caelestis ou simplement Caelestis.
Le culte de Tanit prit de l'ampleur dans la Carthage romaine (ancienne cité punique) en Tunisie où elle était surnommée Yemma (« mère »). Elle était la parèdre du dieu Ba'al Hammon (ou Ammûn).
Selon certaines sources, Didon (Elisha), princesse phénicienne, reine de Carthage serait l'avatar de Tinnit[15] : de nombreux noms figurant dans la légende grecque de Didon sont d'origine phénicienne, donc probablement repris des récits phéniciens. Selon Marie-Pierre Noël[16], « Elishat/Elisha ou Alashiyya est un nom attesté à maintes reprises sur des ex-voto puniques ». Il est composé de El qui signifie « dieu » en phénicien, et -issa qui pourrait signifier « feu » ou « femme »[17],[18].
Son nom se retrouve avec des variantes : Tinnit, Tinêt, Tannou, Tangou.
Le nom exact retrouvé de Tanit est Tinnit[19]. Le nom de la déesse est suivi de péné Baal (littéralement « face de Baal ») à partir de 400 av. J.-C. environ, ainsi que Tinit[20] ou Tinêt.
En Egypte, le nom de Tanit (Ta-Nit) signifie « Terre de Neith » - Neith étant une déesse de la guerre[21].
Tanit était adorée dans le monde punique, en Méditerranée occidentale, de Malte à Gades (future Cadix, au sud de la péninsule Ibérique) à l'époque hellénistique. À partir du Ve siècle av. J.-C., le culte de Tanit est donc associé à celui de Ba'al Hammon, le dieu principal de Carthage, lui-même assimilé aux dieux Cronos ou Saturne, selon Diodore de Sicile ou Plutarque. Il est donné ainsi à Tanit l'épithète pene baal (« visage de Baal ») et le titre de Rabat, la forme féminine de rab (« tête »). En Afrique du Nord où les inscriptions et les supports liés au dieu Baal Hammon sont abondants, elle figurait une déesse céleste de la guerre, une déesse mère virginale (non mariée) et infirmière et, moins précisément, un symbole de fertilité, dans ses formes les plus féminines[15].
Des fouilles dans l'ancien cimetière de Tyr ont montré que des inscriptions funéraires remontant aux derniers siècles avant J.-C., qui laissent apparaître les noms de Tanit et de Hammon, les premières divinités de Carthage, au milieu de ceux de Melkart, Baal, Astarté, El ou Eshmoun[15], autres divinités d'un espace plus vaste.
Longtemps après la chute de Carthage, Tanit était encore vénérée en Afrique du Nord sous Juno Caelestis pour son identification avec la déesse romaine Junon[23][Information douteuse]. Les anciens Berbères d'Afrique du Nord ont également adopté le culte punique de Tanit[24].
Dans la Tunisie actuelle, le souvenir du culte de Tanit et Baal reste présent dans quelques régions : on parle de cultures "Baali" (ba'li) pour dire « cultures non irriguées », sans doute pour montrer qu'elles dépendent uniquement du dieu Ba'al Hammon, et l'on chante à l'adresse d'Oummouk Tangou (tn. أمك يا نساء طلبت ربي عالشتاء), muni d'une poupée ou d'un bâton entouré de chiffons, pour que la pluie (chta) vienne[25].
Sacrifice d'enfants
Les origines de Tanit se trouvent au panthéon d'Ougarit dans le nord de la Syrie, en particulier chez la déesse ougarite Anat, une consommatrice de chair et de sang. Il existe des preuves importantes, bien que prêtant à interprétation, à la fois archéologiques et dans certaines sources écrites liées au sacrifice d'enfants dans le cadre du culte de Baal Hammon et de Tanit[26].
Les sacrifices d'enfants dans le culte de Tanit et du dieu qui lui est associé[15] ont été mis au jour par les découvertes archéologiques en 1921 au Tophet de Carthage, ancienne aire dédiée aux divinités et surnommée « Tophet de Salammbö ». Selon le théologien et chroniqueur chrétien d'Afrique du Nord Tertullien, ces sacrifices ont eu lieu ouvertement jusqu'au règne de l'empereur Tibère (v. 14-37 apr. J.-C.)[27]. Ils se poursuivent[28] même après leur interdiction par les autorités romaines (qui le punissaient par la crucifixion), comme l'ont révélé les excavations du second plus grand tophet nord-africain, situé à Hadrumète (actuelle Sousse) en Tunisie.
Dès les années 1970, des fouilles et recherches dirigées par Lawrence E. Stager au Tophet de Carthage, ont montré la présence de restes incinérés d'agneaux, de chèvres mais aussi de fœtus, de nouveau-nés et de très jeunes enfants déposés dans quelque 20 000 urnes entre 400 et 200 avant notre ère. La pratique sacrificielle aurait été continue jusqu'aux premières années de la période chrétienne mais elle reste néanmoins contestée par certains chercheurs comme Sergio Ribichini, Sabatino Moscati ou d'autres anthropologues[29],[30] qui soutiennent la thèse de la mort naturelle, face à Patricia Smith et ses confrères de l'Université hébraïque et de l'université de Harvard[31].
Le signe de Tanit trouvé sur différents supports, des bijoux aux mosaïques, apparaît comme un trapèze fermé en haut par une ligne horizontale et surmonté au milieu d'un cercle ; les bras horizontaux sont souvent interrompus soit par deux petites lignes verticales à angle droit par rapport à eux ou par des crochets. Plus tard, le trapèze a quelquefois été remplacé par un triangle isocèle. Le symbole est interprété par le professeur danois de philologie sémitique philologie, F.O. Hvidberg-Hansen, comme une femme levant les mains. Ce signe pourrait être un symbole représentant une personne priant, les bras levés vers le ciel.
Il peut avoir une signification apotropaïque. On le retrouve très fréquemment sur les stèles carthaginoises. Denis Lépée propose une théorie étonnante[Quoi ?] sur l'influence du signe de Tanit dans l'architecture des grands lieux de pouvoir[32].
Hvidberg-Hansen note que Tanit est parfois représenté avec la tête d'un lion, montrant sa qualité de guerrière[33].
Le sanctuaire de Tanit creusé dans Zarephath (ou Sarepta) dans la Phénicie du sud (actuel Liban), a révélé une inscription qui l'a identifiée pour la première fois à la déesse phénicienne Astarté (Ishtar). Aussi, plusieurs déesses grecques importantes (comme Didon) ont été assimilées à Tanit par le syncrétique graeca interpretatio qui reconnaît comme des divinités grecques des dieux de la plupart des cultures non-hellènes environnantes.
Ainsi, nombre de peuples et de cultures ont assimilé et partagé le culte punique de la déesse Tanit sous différentes formes ou appellations, probablement aussi grâce aux voyages, aux colonies et aux comptoirs phéniciens de Méditerranée[15] : Grecs, Romains, Berbères, Egyptiens, Espagnols, Siciliens, Chypriotes, etc.
Représentations dans les arts
Dans le roman historique Salammbô publié en 1862 par Gustave Flaubert, le personnage imaginaire éponyme est une prêtresse de Tanit. Mathô, le personnage principal masculin, un mercenaire libyen rebelle en guerre avec Carthage, entre dans le temple de la déesse et vole son voile.
Le Voile de Tanit est le titre de dialogues rédigés par l'aristocrate et écrivain mondain Henri de Saussine (comte Henri de Saussine de Pont de Gault), publiés chez Paul Ollendorf en 1902. La correspondance de Proust et celle de R. Martin du Gard font référence à cette œuvre.
La « petite Tanit-Zerga » dans L’Atlantide de Pierre Benoit (1920) est une princesse « Sonrhaï » de Gao enlevée par les Touareg, esclave d’Antinéa dans le Hoggar.
Dans la nouvelle de science-fiction d'Isaac Asimov parue en 1956, « The Dead Past », Arnold Potterley, professeur d'histoire ancienne, est obsédé par l'exonération des Carthaginois du sacrifice des enfants, et tente d'accéder au chronoscope, un dispositif qui permet l'observation directe les événements du passé. Finalement, l'obsession de Potterley avec le passé carthaginois a des effets considérables sur la société de nos jours.
À la télévision, la série télévisée américaine Stargate SG-1 lui rend hommage en donnant son nom à un seigneur Goa'uld dont la première apparition se fait dans l'épisode 4 Destins croisés de la saison 4.
En Tunisie, plusieurs rues portent son nom, notamment à Carthage[35] et à Tunis[36].
Dans la série télévisée d'animation Belphégor, le personnage éponyme est associé au signe de Tanit, qu'il porte notamment sur une chevalière, bien qu'aucun lien avec la divinité carthaginoise historique, ses attributs ou son culte ne soit fait[réf. nécessaire].
↑Richard Miles, Carthage Must Be Destroyed: The Rise and Fall of an Ancient Civilization, Penguin, , p. 68
↑The standard survey is: F. O. Hvidberg-Hansen, La déesse TNT: Une Etude sur la réligion canaanéo-punique, Copenhagen, Gad, . An extensive critical review by G. W. Ahlström appeared in Journal of Near Eastern Studies45(4), October 1986, pp. 311–314.
↑(en) Livius, « Ammon (Deity) », sur World History Encyclopedia (consulté le )
« "Durant la période d’indépendance de la monarchie numide, Cirta a abrité un sanctuaire très important consacré au culte de Ba‘al Hammon et de sa parèdre Tanit" »
↑Sadok Rezgui, Les chants tunisiens, Tunis, Maison tunisienne de l'édition,
↑Ottavo contributo alla storia degli studi classici e del mondo antico Arnaldo Momigliano - 1987 p240.
↑Claas Jouco Bleeker et Geo Widengren, Historia Religionum, Volume 1: Religions of the Past, Brill, , 209 ff. (ISBN90-04-08928-4, lire en ligne) :
« At Carthage the great goddess is called Tinnit (formerly read Tanit).... It would seem that Tinnit is the specific Carthaginian form of Astarte, but strangely enough there are no theophorous names containing the element Tinnit, while there are a few with Astarte. The name seems to have originated in Carthage.... »
↑Johannes Friedrich, « Punische Studien », Zeitschrift der Deutschen Morgenländischen Gesellschaft, vol. 107 (n.F. 32), no 2, , p. 282-298: p. 283, 285-286 (JSTOR43369103, lire en ligne, consulté le ) (JStor)
↑Marie‐Pierre Noël, « Élissa, la Didon grecque, dans la mythologie et dans l’histoire », in Les figures de Didon : de l’épopée antique au théâtre de la Renaissance, Université de Montpellier, 2014.
↑Julio González Alcalde, Simbología de la diosa Tanit en representaciones cerámicas ibéricas, Quad. Preh. Arq. Cast. 18, 1997
↑Guadalupe López Monteagudo, María Pilar San Nicolás Pedraz, Astarté-Europa en la península ibérica - Un ejemplo de interpretatio romana, Complurum Extra, 6(I), 1996 : 451-470
↑Bernadette Cailler, Carthage ou la flamme du brasier : mémoire et échos chez Virgile, Senghor, Mellah, Ghachem, Augustin, Ammi, Broch et Glissant, Rodopi, , 238 p. (ISBN978-90-420-2201-0 et 90-420-2201-9, lire en ligne)
↑En berbère « Tinit » signifie : la femme enceinte, qui couve.
↑Sadok Rezgui, Les chants tunisiens, éd. Maison tunisienne de l'édition, Tunis, 1989.
↑(en) Maev Kennedy, « Carthaginians sacrificed own children, archaeologists say », The Guardian, (lire en ligne)
↑(en) Bowman, K. Alan K, Champlin, Edward, Lintott, Andrew, The Cambridge Ancient History, vol. IV, éd. Boardman, John, Cambridge University Press, 1996 (6 rééditions), p. 614. Lire en ligne : « Par-dessus tout, la déesse lunaire punique Tanit ne cessa d'être vénérée dans la Carthage romaine dans sa forme romanisée Dea Caelestis. Le sacrifice des enfants associé à ce service a été effectué « ouvertement », selon le chrétien d'Afrique [...] "
↑(en) Jeffrey H. Schwartz, Frank Houghton, Roberto Macchiarelli, Luca Bondioli, « Skeletal Remains from Punic Carthage Do Not Support Systematic Sacrifice of Infants », PLOS One, 17/02/2010, Lire en ligne.
↑Azedine Beschaouch, La légende de Carthage, éd. Découvertes Gallimard, Paris, 1993, p. 80.
↑Patricia Smith, Lawrence E. Stager, Joseph A. Greene, Gal Avishai, (en) « Les estimations de l'âge attestent le sacrifice d'enfants au Tophet de Carthage », Antiquités, Cambridge University Press, 87, 338 : 1191-1199.
↑Denis Lépée, L'Ordre du Monde, Timée-Editions, 2007
↑Joseph Aziz, La Théologie phénicienne solaire, p. 177.
↑Baal Hammon est la combinaison du dieu libyen Ammon et du dieu phénicien Baal, cette combinaison forme une divinité plus puissante. La combinaison des deux divinités a été offerte par les réfugiés carthaginois lorsque le roi des Massyles leur a permis de s'installer en Afrique du Nord, ils ont donc adopté la coutume locale de vénérer Ammon et Tannit, les divinités locales, en signe de reconnaissance envers les habitants[2].
↑Hérodote. 4.189 : « Il semble que les Grecs aient copié la robe et l’égide des images d’Athéna sur les femmes libyennes ; car, à l’exception du fait que les femmes libyennes s’habillent de cuir et que les glands de leurs manteaux en peau de chèvre ne sont pas des serpents mais des lanières de cuir, pour le reste leur équipement est le même. Et en fait, le nom même trahit que le vêtement des statues de Pallas vient de Libye ; car les femmes libyennes portent sur leur robe l’« aegea » à glands sans poils, colorée de garance, et les Grecs ont changé le nom de ces aegeae en « aegides ». De plus, à mon avis, le chant cérémoniel2 est originaire de Libye : les femmes de ce pays chantent très bien. Et c’est des Libyens que les Grecs ont appris à conduire des chars à quatre chevaux. »
↑Hérodote.IV.180 : « Ils célèbrent une fête annuelle en l'honneur d'Athéna, où leurs jeunes filles sont séparées en deux bandes et se battent entre elles avec des pierres et des bâtons, honorant ainsi (dit-on) à la manière de leurs ancêtres cette déesse indigène que nous appelons Athéna. Les jeunes filles qui meurent de leurs blessures sont appelées fausses vierges. Avant que les filles ne soient mises au combat, tout le peuple choisit la plus belle jeune fille et l'arme d'un casque corinthien et d'une panoplie grecque, pour être ensuite montée sur un char et tirée tout le long du rivage du lac. »
↑Hérodote.IV.180 : « Ils célèbrent une fête annuelle en l'honneur d'Athéna, où leurs jeunes filles sont séparées en deux bandes et se battent entre elles avec des pierres et des bâtons, honorant ainsi (dit-on) à la manière de leurs ancêtres cette déesse indigène que nous appelons Athéna. Les jeunes filles qui meurent de leurs blessures sont appelées fausses vierges. Avant que les filles ne soient mises au combat, tout le peuple choisit la plus belle jeune fille et l'arme d'un casque corinthien et d'une panoplie grecque, pour être ensuite montée sur un char et tirée tout le long du rivage du lac. »