Franco-albertaine, c'est dans sa province d'origine qu'elle réalise son premier moyen métrage documentaire, C'est l'nom d'la game (1977), où elle décrit l'état de sous-développement culturel de la communauté francophone de Saint-Vincent, fondée au début du XXIe siècle[1].
Elle s'installe ensuite au Québec et y coréalise Depuis que le monde est monde (1981) avec Louise Dugal et Serge Giguère. Né de son expérience personnelle (elle était enceinte de sa fille au moment d'amorcer la réalisation)[6], Depuis que le monde est monde traite de l'accouchement au Québec au tournant des années 1980. Sylvie Van Brabant dit au sujet du documentaire : « Je n'ai pas eu besoin de dire qu'est-ce que je pensais des conditions d'accouchement à l'époque. J'ai juste eu à les montrer. »[6]. Destiné à l'action sociale, le film a contribué à faire évoluer la situation dans les hôpitaux québécois en prônant une approche plus sensible[7]. La réalisatrice enchaîne avec un court métrage documentaire, Le doux partage (1982), coréalisé par Serge Giguère, film utilitaire abordant les bienfaits de l'allaitement maternel[8].
Réalisés en 1986 et produits par l'Office national du film du Canada, ses deux films suivants, Nuageux avec éclaircies et Ménotango, abordent la question de la ménopause et constituent, selon les dires de la cinéaste, une sorte de diptyque[1].
Les Productions du Rapide-Blanc
En parallèle à son travail de réalisatrice, Sylvie Van Brabant fonde, avec Serge Giguère, Les Productions du Rapide-Blanc. La société de production emprunte son nom au titre d'une chanson d'Oscar Thiffault, artiste populaire auquel Giguère consacre le documentaire Oscar Thiffault (1987), produit par Van Brabant. Si Van Brabant devient alors de plus en plus active à titre de productrice—en plus des films de Serge Giguère, elle produit notamment les films de Fernand Bélanger (Le trésor archange, 1996) et d'Ève Lamont (Squat!, 2002; L'imposture, 2010; Le chantier des possibles, 2016, etc.) et Parfaites (2016) de Jérémie Battaglia—elle poursuit toutefois son travail de réalisatrice.
Les films de la maturité
En 1990, elle termine Remous, documentaire de long métrage dans lequel elle explore les séquelles de divers traumas sur la santé des femmes, cherchant la voie de la guérison dans la spiritualité autochtone et l'approche médicinale holistique[7]. Elle enchaîne avec un court métrage de commande, Quelle pilule! (1990), abordant le problème de surconsommation de médicaments chez les ainés. En 1994, elle signe Mon amour my love, un moyen métrage qui lui permet de renouer avec ses origines franco-canadiennes: en Acadie et au Manitoba, elle recueille les témoignages de quelques familles issues de mariages mixtes francophone/anglophone[1]. Elle enchaîne avec un documentaire réalisé en anglais pour la CBC, The Last Trip, dans lequel elle revient sur le pacte de suicide de quatre adolescents[9]. Son long métrage suivant, Seul dans mon putain d'univers (1997), s'inscrit dans la continuité de constitue de The Last Trip, puisqu'il s'agit d'une plongée dans la réalité trouble de quatre adolescents placés en Centre jeunesse en raison de leurs problèmes de toxicomanie. La réalisatrice y déploie une esthétique largement inspirée par la grande époque du cinéma direct. L'engagement civique intense qui caractérise son approche offre l'occasion aux jeunes protagonistes de jeter un regard lucide sur leur propre condition[10].
Le moyen métrage Arjuna (1999), dans lequel elle s'intéresse à Arjuna Glezos, un jeune peintre atteint de trisomie, est l'occasion pour la réalisatrice de revenir à ses préoccupations pour les questions liées à la santé[11]. En 2001, elle coréalise avec Claude-André Nadon le moyen métrage documentaire Un Everest de l'intérieur, qui retrace l'expédition de quatre Québécois qui tentent, sans Sherpa ni oxygène, l'ascension de la face nord de l'Everest. Le film remporte le grand prix au Festival international du film de montagne d'Autrans[12].
En 2009, Sylvie Van Brabant termine le long métrage documentaire Visionnaires planétaires, qui adopte une posture environnementaliste en donnant la parole à « ceux qui sont dans l'action plutôt que dans la contestation »[13]. Le film est construit autour du jeune activiste Mikael Rioux, qui accompagne la cinéaste à la rencontre de la récipiendaire prix Nobel de la paix Wangari Maathai, du biologiste John Todd et de plusieurs autres grandes figures de l'action environnementale.
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Rendez-vous du cinéma québécois 1995 : Prix André-Leroux de l'AQCC du meilleur moyen métrage québécois pour 9, St-Augustin de Serge Giguère[16],[14]
Festival international canadien du documentaire Hot Docs 1996 : Mention spéciale pour The Last Trip[17]
Festival international du multimédia et de la vidéo santé 1999 : Prix Fernand-Séguin pour Seul dans mon putain d'univers[1]
Festival international du multimédia et de la vidéo santé 2000 : Prix Fernand-Séguin du meilleur vidéo pour Arjuna[1],[18]
2001 – Prix Galaxi de l’Association canadienne des télévisions par le câble pour Un Everest de l'intérieur, coréalisé avec Claude-André Nadon[19]
Festival d’Autrans 2002 : Grand prix documentaire pour Un Everest de l'intérieur[19]
Festival Planet in focus de Toronto 2009 : Meilleur long métrage canadien pour Visionnaires planétaires[22]
Festival du Film de Sept-Îles 2010 : Meilleur documentaire pour Visionnaires planétaires[23]
Festival de Films de Portneuf sur l’environnement 2010 : Prix du Public pour Visionnaires planétaires[23]
Reykjavik International Film Festival 2010 : Prix du RIFF pour l’Environnement pour Visionnaires planétaires[24]
Rencontre internationales du film documentaire de Montréal (RIDM) 2010 : Prix du Public et mention spéciale Écocaméra pour Chercher le courant de Nicolas Boisclair et Alexis de Ghelder[25]
Festival du Film de Sept-Îles 2011 : Meilleur documentaire pour Chercher le courant[25]
Prix Gémeaux 2012 : Meilleur documentaire dans la catégorie « Société » pour Chercher le courant[26]
Prix Jutra 2015 : Meilleur long métrage documentaire pour Le Mystère Macpherson de Serge Giguère[27]
↑(en) Claude Lalumière, « Québec dreams : Les Productions du Rapide Blanc and the films of Serge Giguère and Sylvie Van Brabant », POV : Point of View, no 66, , p. 10-13 (lire en ligne)
↑Marie-Claude Loiselle, Claude Racine et André Roy, « Où êtes-vous donc? Table ronde avec Robert Daudelin, Pierre Hébert, Sylvain L’Espérance, André Pâquet, Sylvie Van Brabant. », 24 images, no 92 « Cinéma et engagement », , p. 9-18 (ISSN0707-9389, lire en ligne)
↑Odile Tremblay, « Du côté des exclus et des marginaux », Le Devoir, , E10
↑Myriame El Yamani, « Jeunes producteurs : les messagers du risque montrent
les dents », Ciné-Bulles, vol. 15, no 2, , p. 20-23 (ISSN0820-8921, lire en ligne)
↑ a et b(en) Janis L. Pallister, et Ruth A. Hottell, French-speaking Women Documentarians : A Guide, New York, Peter Lang, , 279 p. (ISBN0-8204-7614-5, lire en ligne), p. 123
↑(en) Lynne Fernie, « Driven by Dreams », sur hotdocs.ca, (consulté le )