Les rencontres opposant le Stade rennais FC et le FC Nantes, sont des matches de football se déroulant, pour la plupart, dans le cadre du championnat de France de football. Il s'agit en effet de l'un des principaux derby breton, bien que Nantes ne soit plus en Bretagne administrative aujourd'hui. Ces oppositions sont appelés soit « Derby de l'Ouest », « Derby de (la) Bretagne », ou encore « Derby breton ».
Ce derby possède une symbolique forte car il oppose Nantes, la capitale historique de la Bretagne, à Rennes, la capitale actuelle depuis 1561, et donc possède une résonance forte quant à la question du rattachement ou non du département de la Loire Atlantique et de la ville de Nantes à la Bretagne administrative, dont ils ne font plus partie depuis 1941, à la suite d'un décret du régime de Vichy[1].
Si les premiers affrontements sont fraternels[2],[3], la rivalité prend de l'ampleur depuis le début des années 2000, notamment après la victoire rennaise à la Beaujoire en 2006, qui met fin à une disette de 41 ans sans succès en terres nantaises[3].
Histoire
Origine de la rivalité
L'origine de la rivalité entre les deux villes remonte à la naissance du Duché de Bretagne au Xè siècle, où les deux cités sont le siège de maisons rivales qui s'affrontent pour le pouvoir. A partir de 1066, Nantes prend le titre ducal par l'intermédiaire de la maison de Cornouaille. Lors de la guerre de succession de Bretagne, entre 1341 et 1364, cette rivalité constitue des enjeux militaires importants. La famille Montfort victorieuse va passer le plus clair de son temps à Nantes et au château des Ducs de Bretagne bien que cette famille soit traditionnellement ancrée dans la région rennaise. Bien que Nantes soit la ville bretonne la plus puissante, la cité Rennaise n'est pas pour autant délaissée avec une partie des institutions du duché qui y siègent. Lors de l'intégration de la Bretagne à la France, le parlement de Bretagne est à l'origine partagé entre Rennes et Nantes en 1554, avant que Nantes ne réussisse à obtenir la totalité du parlement en 1557. Finalement, cette décision sera renversée et le parlement de Bretagne siègera uniquement à Rennes à partir de 1561. Pendant les guerres civiles de la fin du XVIè siècle, Rennes soutient les rois Henri III et Henri IV alors que Nantes soutient la Ligue[4].
Durant l'âge d'or breton, durant le XVIè et une partie du XVIIè siècle, Rennes connait une forte expansion démographique et urbaine, et est jusqu'en 1670 la plus grande ville de Bretagne ainsi que la capitale administrative, judiciaire et politique. Nantes conserve cependant la Cour des Comptes, seconde cour souveraine de la province. Au XVIIIè siècle, Nantes bénéficie grandement du commerce atlantique, et sa population bondit, jusqu'à atteindre 80000 habitants en 1789, soit le double de celle de Rennes[4].
Avec la Révolution et la fin de l'Ancien Régime, Rennes et Nantes ne sont plus que les chefs-lieux de départements et que la province de Bretagne n’existe plus. Ainsi, les rivalités politiques n'ont plus lieu d'être. Cette rivalité s'estompe jusqu'au début du XXè siècle avec l'essor du régionalisme où la question de la capitale de la Bretagne redevient d'actualité dans le cadre d'un hypothétique découpage régional. La définition de régions économiques en 1919 élargit encore plus l'influence de Nantes, notamment en séparant le Finistère en deux et en rattachant la partie Sud à la région de Nantes. Le morcellement de la Bretagne déplaît aux régionalistes bretons, dont l'URB, qui souhaiteraient aussi réaffirmer la place de Rennes en tant que capitale, du fait de la position excentrée de Nantes. La nouvelle modification des régions économiques en 1938 et le rattachement de Quimper et Lorient à la région de Rennes rééquilibre les forces économiques en faveur de Rennes[4].
En 1940, le régime de Vichy place la création de provinces au centre du nouvel ordre institutionnel. Les milieux nantais plaident pour la formation d'une grande province avec Nantes en tant que capitale du fait de sa domination économique. Les arguments avancés à Rennes sont ceux du régionalisme traditionnel. La bataille fait rage entre les deux camps qui militent auprès du gouvernement avant que celui-ci prenne la décision de former une Bretagne avec seulement quatre départements, laissant de côté la Loire-Inférieure[4].
Les premiers derbys
Présent dans l'élite du football français dès la création du championnat de France en 1932, le Stade rennais du attendre plusieurs années avant d'affronter son voisin Nantais, le FC Nantes n'étant fondé qu'en 1943. La première confrontation eu lieu en 1950, à l'occasion d'un 16è de finale de Coupe de France remporté par Rennes, qui fut joué à Brest, la coutume voulant que la rencontre ait lieu sur terrain neutre[5]. A la suite de la relégation du Stade rennais en 2è division en 1953, les deux équipes commencent à s'affronter en championnat. 10 ans plus tard, les deux équipes se retrouvent en première division à la suite de la montée du FC Nantes qui connait pour la première fois l'élite. Dès sa deuxième saison au plus haut niveau, le FC Nantes remporte le championnat, malgré deux défaites contre le Stade rennais, tandis que le club rennais s'adjuge la Coupe de France. Les deux clubs célèbrent leurs victoires respectives en même temps dans les locaux de Ouest-France, avant de participer à une tournée commune de matchs amicaux en Bretagne[6]. Dans les décennies qui suivirent le FC Nantes s'imposa comme une des meilleures formations françaises avec six championnats remportés entre 1965 et 1983, tandis que le Stade rennais faisait le "yo-yo" en descendant 3 fois en deuxième division sur cette période et sans jamais finir dans les 10 premiers de Ligue 1 entre 1967 et 1994. Cet écart de niveau entre les deux équipes empêche toute rivalité sportive du fit de l'absence de confrontations à enjeux et même d'intérêt lors de ces rencontres. En effet, lors de la période difficile du Stade rennais entre 1967 et 1994, soit avant soit dernière remontée en première division, le FC Nantes remporta 22 des 36 affrontements, pour seulement 5 défaites. Pire, lorsque les matchs se sont déroulés à Nantes, les canaris l'ont emportés 15 fois sur 17. La remontée du Stade rennais en 1994 va stabiliser le club qui peut pour la première fois rivaliser avec son voisin. Ainsi, en 1998-1999, pour la première fois depuis l'accession des nantais à l'élite, le Stade rennais finit devant le FC Nantes en Ligue 1. Cependant, les nantais remportent un trophée majeur chacune des 3 années qui suivirent avec 2 Coupes de France et un Championnat.
La rivalité s'enflamme
La rivalité commence à s'intensifier au début des années 2000, avec notamment le transfert d'Olivier Monterrubio de Nantes à Rennes en 2001 que certains nantais ont considéré comme une "trahison"[2] tandis que certains rennais ne supportaient pas de voir un ancien canari porter leurs couleurs. Le tournant de la rivalité se situe le 4 janvier 2006 à l'occasion d'une victoire rennaise 2-0 à Nantes, la première victoire rouge et noire en terre ligérienne depuis 41 ans et la saison 1964-1965. A partir de cette période, la rivalité principale des Nantais commence à passer de Bordeaux à Rennes. En 2006-2007, alors que le Stade rennais se bat pour une place sur le podium de Ligue 1, synonyme de qualification en Ligue des Champions, le FC Nantes, relégué, affronte Toulouse à l'avant-dernière journée. Alors que la rencontre se dirige vers un match nul, les supporters nantais envahissent le terrain, offrant la victoire aux Toulousains sur tapis vert et privent ainsi le Stade rennais d'une place en Ligue des Champions[2].
Le FC Nantes passe par la suite plusieurs saisons en 2è division avant de remonter pour la saison 2013-2014. Avant la rencontre au Stade de la Route de Lorient, un tifo préparé par le RCK pour l'occasion, groupe de supporters rennais, est volé par des supporters du FCN. En conséquence, des supporters rennais envahissent la pelouse avant le début du match. Par la suite, les nantais s'imposent 3-1 et certains joueurs nantais ne manquèrent pas de chambrer les rennais, comme Lucas Deaux qui se réjouit de cette victoire contre les "galettes-saucisses"[7]. Au match retour, le Stade rennais s'impose 3-0 et Paul-Georges Ntep célèbre son but en adressant un "chut" à la Brigade Loire, le kop Nantais. En 2016, le derby est marqué par le triplé en une mi-temps d'Ousmane Dembélé à l'âge de 18 ans et par l'appel du speaker rennais aux chauffeurs de bus nantais à retourner à leurs véhicules à la suite du départ précipité des supporters nantais du parcage[8]. Par la suite, le derby a notamment été marqué par le retournement de situation en 2020 qui a vu le Stade rennais s'imposer 3-2 en inscrivant 2 buts dans le temps additionnel.
Aujourd'hui la rivalité est intense entre les supporters des deux équipes, le FC Nantes est le rival principal du Stade rennais et l'inverse est aussi vrai, principalement pour une génération plus jeune[9]. Sportivement, la situation est à l'inverse des années 1970-1980, avec une domination assez nette du Stade rennais que ce soit dans les confrontations directes (13 victoires rennaises en 22 matchs entre 2013 et 2023), qu'au niveau national ( le FC Nantes n'a fini devant le Stade rennais qu'une seule fois entre 2005 et 2023).
La rivalité en dehors du terrain
Dès le début des années 2000, le parcage nantais est rempli d'au moins 1000 supporters lors des déplacements au Stade de la Route de Lorient[10] tandis que le parcage rennais se compose d'au moins 800 visiteurs dans les années 2000[11] et dépasse les 1000 après la remontée du FC Nantes en 2013[12]. La grande rivalité entre les groupes de supporters oppose le Roazhon Celtic Kop (RCK) à la Brigade Loire (BL)[3], depuis la formation de ce dernier groupe en 1999. A l'occasion des affrontements entre les deux équipes des banderoles sont régulièrement affichées en tribune. Ainsi, la Brigade Loire affiche par exemple "Rennais : même plus du mépris, de la pitié" (2003)[11], "Plus que jamais, la Bretagne connaît ses maîtres" (2004)[11] ou "Vous avoir privé de champions League ça n’a pas de prix" (2009)[13]. Le RCK affiche aussi des banderoles comme " Entre Rennes et Nantes : 100 kilomètres et une division d’écart" (2009)[14] ou "Pas de pitié enfoncez ces clowns" (2021)[15] ainsi que plusieurs tifos représentants le Stade rennais en rouge et noir et les Nantais en jaune et vert. Certains de ces tifos représentent par exemple des Dalton nantais apeurés face à un Lucky Luke rennais[16] ou bien encore un navire nantais pris dans les bras d'un kraken[17]. Un tifo volé par les nantais aux rennais en 2013 est au centre de la rivalité entre ces deux groupes[18]. Il s'est ensuivi en envahissement de terrain avant le début du match par les supporters rennais puis une mise en sommeil du RCK[19]. Par la suite, le chant nantais "Le RCK a perdu son tifo" est régulièrement utilisé par les supporters nantais ainsi que par Jean-Armel Kana-Biyik, ancien joueur rennais, en conflit avec les supporters après la défaite en finale de Coupe de la Ligue en 2013[20]. Certains chants rennais mentionnent aussi les nantais comme "Galette-Saucisse je t'aime" qui compare les canaris à de la nourriture pour cochons[21].
Le RCK 1991 à l'occasion de ses 25 ans en 2017
La Brigade Loire en 2006
Identité bretonne
Les affrontements entre ces deux équipes sont aussi des occasions de mettre en avant l'identité bretonne. Ainsi, en 2019, les clubs bretons ont signé une charte stipulant que l'hymne breton, le Bro gozh ma Zadoù, serait joué avant tout les derbys bretons. Le FC Nantes s'est finalement rétracté, le sujet étant trop sensible[22]. Les groupes de supporters des deux côtés affichent leur appartenance à la Bretagne, comme le RCK qui porte le nom de la ville en breton, ainsi que la Brigade Loire qui a notamment affiché une banderole en breton en 2014 signifiant "Bienvenue dans la cité des ducs de Bretagne"[3] ainsi qu'un tifo représentant Anne de Bretagne, ainsi que des chevaliers aux hermines et un Kroaz Du qui sont tous des symboles bretons[23]. Si ces groupes sont assez neutres sur la question du rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne administrative, de plus en plus de drapeaux bretons jaune et vert sont présents à La Beaujoire[3], particulièrement depuis la réforme territoriale de 2015 et l'augmentation des revendications sur la réunification de la Bretagne.
Historique des confrontations
Derbys mémorables
Nantes - Rennes 7-0 (21/02/1984) - Coupe de France
Après s'être imposé 2-0 au match aller à l'extérieur en 16è de finale de Coupe de France, les nantais vont infliger aux rennais l'une des plus lourdes défaites de leur histoire en s'imposant 7-0[24]. Cette défaite fut particulièrement dégradante pour les rennais. En effet, le FC Nantes s'était imposé 2-0 au match aller, l'issue de la double confrontation ne faisait que peu de doutes, Ouest-France ayant même titré "On connaît déjà le qualifié". Cette victoire nantaise fut donc vécue par les bretilliens comme ayant été portée par une volonté de les humilier[24].
Nantes-Rennes 3-3 (28/09/1996) - Ligue 1
En 1995, le derby entre Nantes et Rennes à La Beaujoire accouche d'un match nul après l'égalisation tardive après l'égalisation tardive de Japhet N'Doram portant la série d'invincibilité nantaise à domicile contre les rennais à 32 ans et 19 matchs sans défaite. Après un doublé de Stéphane Guivarc'h, Laurent Huard donne l'avantage aux rennais 3 à 2 à la 89è minute. Cependant, Frédéric Da Rocha viendra égaliser à la toute fin du match provoquant la colère des joueurs rennais qui s'estiment lésés par l'arbitrage jugé "malhonnête"[25] notamment sur le coup franc amenant au but de l'égalisation.
Nantes-Rennes 0-2 (04/01/2006) - Ligue 1
Avant cette rencontre, le FC Nantes reste sur 30 matchs et 41 ans d'invincibilité à domicile contre son rival. Avant la rencontre les deux équipes sont en milieu de tableau, les Rennais devançant les Nantais de 3 points[26]. Le Stade rennais ouvre le score en première mi-temps par l'intermédiaire d'Etienne Didot, au club depuis l'âge de 14 ans, qui célèbre son but en dansant la gavotte[27]. Avant la mi-temps, le jeune Simon Pouplin (20 ans) arrête le pénalty de Claudio Keseru[28]. En deuxième mi-temps, John Utaka inscrit le second but rennais pour mettre fin à la disette rennaise. Cette rencontre est considéré comme étant un tournant dans la rivalité[2], le Stade rennais enchaînera 9 neufs derbys consécutifs à l'extérieur sans s'incliner.
Rennes-Nantes 1-3 (29/09/2013) - Ligue 1
Après 4 années passées en Ligue 2, le FC Nantes remonte en Ligue 1 et les deux équipes se retrouvent pour la première fois en septembre au Stade de la Route de Lorient. Pour l'occasion, le RCK a préparé un tifo mais celui-ci sera volé la nuit précédent le match, un vol imputé aux supporters nantais[18]. 40 minutes avant le début du match, certains membres du kop rennais envahissent le terrain afin d'aller en découdre avec les nantais. Dans ce contexte extrêmement tendu, le FC Nantes s'impose 3 buts à 1 avec notamment un but de Lucas Deaux qui chambrera les rennais après le match, notamment leur capitaine emblématique Romain Danzé, en les qualifiant de "galettes-saucisses"[29]. Au match retour, les rennais s'imposent 3-0 et Paul-Georges Ntep ira célébrer devant la Brigade Loire en guise de revanche[30].
Rennes-Nantes 4-1 (06/03/2016) - Ligue 1
Avant cette rencontre de la 29è journée, les deux formations sont au coude à coude à égalité de points en 6è et 7è position du classement à seulement un point de la 3è place. Dès la première minute de cette rencontre à enjeu, le Stade rennais ouvre le score par l'intermédiaire de son jeune talent Ousmane Dembélé, 18 ans, qui envoie le ballon dans la lucarne de Rémy Riou[31]. Alors que Dembélé continue son festival dans la défense nantaise, Kamil Grosicki alourdit la marque avant que Dembélé n'inscrive son deuxième but de la rencontre avant la demi-heure de jeu sur un coup-franc lointain que personne ne dévie. Juste avant la mi-temps, Dembélé achève les nantais en déposant Lorik Cana et conclut son coup du chapeau, le premier pour un joueur rennais dans un derby[32]. En deuxième mi-temps, les nantais réduisent le score par l'intermédiaire d'Adryan avant que Giovanni Sio, l'attaquant rennais formé à Nantes, ne se fasse exclure et que Joris Gnagnon, défenseur central, rentre sur le terrain en position d'attaquant de pointe[33]. Le véritable fait marquant de cette deuxième mi-temps se déroule en tribunes avec la désertion du parcage visiteur par la Brigade Loire et l'appel du speaker à la 53è minute qui annonce que "les chauffeurs des bus nantais sont attendus de toute urgence à leurs véhicules"[8]. Cette annonce provoque l'hilarité du Roazhon Park et est vite moquée par les supporters rennais.
Rennes-Nantes 3-2 (31/01/2020) - Ligue 1
Avant cette rencontre les deux équipes sont à la lutte pour les places européennes, le Stade rennais (3è) ayant 4 points d'avance sur le FC Nantes (6è). C'est aussi l'occasion pour Christian Gourcuff de retrouver le Roazhon Park, 18 mois après son limogeage[34]. Cette rencontre à l'odeur de Coupe d'Europe débute calmement avant l'ouverture du score contre-son-camp de Damien Da Silva pour le FC Nantes en début de seconde période. Le Stade rennais égalise 20 minutes plus tard par Raphinha qui reprend un pénalty de M'baye Niang repoussé par Alban Lafont. A 10 minutes de la fin du match, Moses Simon inscrit un but et pense donner aux nantais leur première victoire à Rennes depuis 2013. Le capitaine nantais, Abdoulaye Touré, formé à la Jonelière, profite de ce but pour aller chambrer le RCK[35]. A la quatrième minute des arrêts de jeu, Benjamin Bourigeaud ajuste Alban Lafont et égalise pour le Stade rennais alors qu'il ne reste que trois minutes à disputer. Sur la dernière action du match, la frappe de M'Baye Niang est repoussée par Alban Lafont et atterrit dans les pieds de Raphinha qui conclut. Le but est dans un premier temps refusé pour hors-jeu avant que la VAR ne valide le but. Les rennais iront célébrer cette victoire en chambrant Lafont qui avait provoqué ses adversaires lorsque le FC Nantes menait au score[35].
Le FC Nantes a systématiquement dominé le Stade rennais FC dans la hiérarchie du football français de la fin des années 1960 au début des années 2000, se mêlant régulièrement à la lutte pour le titre tandis que les Rennais faisaient l'ascenseur entre première et deuxième division. Cette période de suprématie se traduit au niveau du palmarès avec 8 titres de champion glanés par Nantes entre 1965 et 2001 contre aucun côté rennais.
À la suite du dernier titre acquis en 2001 cependant, on observe un déclin marqué du FC Nantes se concluant par un séjour prolongé en Ligue 2 au tournant des années 2010. Parallèlement, le Stade rennais FC s'ancre dans la première partie du tableau et joue les premiers rôles en Ligue 1, sans se mêler à la lutte pour le titre. Ce reversement s'accompagne d'une montée en puissance de la formation rennaise qui accapare régulièrement les premières places des classements durant cette période, alors que le centre de formation nantais, pourtant l'un des plus productifs de l'histoire du football français connaît un recul marqué.
Joueurs marquants
Certains joueurs ont marqué cette rivalité en étant l'image du club qu'ils représentent et en attisant cette rivalité. Frédéric Da Rocha, qui a passé 19 ans à Nantes et y est formé, a régulièrement attisé cette rivalité en comparant le palmarès des deux clubs ou en dénigrant le club rennais[41]. Cette aversion que Da Rocha voue au Stade rennais lui est rendue par les supporters rouge et noir[42], ce joueur ayant été le visage du FC Nantes des années 2000, soit la période où la rivalité a pris de l'ampleur. Mickael Landreau, formé à Nantes et plus de 400 matchs avec les canaris, fut aussi chahuté par les supporters rennais, même après son départ de Nantes[43]. Après la remontée du FC Nantes en 2013, Lucas Deaux s'exprima beaucoup par rapport au Stade rennais, et particulièrement après le succès Nantais en Ille-et-Vilaine en 2013[29]. Ces déclarations ont reçues une réponse au match retour de la part de Paul-Georges Ntep à travers sa célébration[30]. Après être arrivé au Stade rennais au mercato précédent, M'baye Niang célébra la victoire rennaise en Coupe de la Ligue en 2018 en appelant les nantais, et plus particulièrement leur capitaine Valentin Rongier, les "petits poussins"[44]. Enfin, Romain Danzé, le capitaine emblématique du Stade rennais, entretient aussi une forte rivalité avec le FC Nantes[45].
Frédéric Da Rocha
Romain Danzé
Sur le terrain, certaines performances ont marqué le derby. Du côté rennais, le but de Didot en 2006 ainsi que sa célébration est le symbole de cette victoire qui mis fin à 41 ans de disette en terre nantaise. Les doublés d'Olivier Monterrubio en 2001 et de Kamil Grosicki en 2016 leur valurent l'affection du public, pour le premier quelques mois après être arrivé de Nantes[32] et le second eut un chant en son honneur de la part des supporters rennais[46]. La performance rennaise la plus marquante dans ce derby est celle d'Ousmane Dembélé en 2016 qui inscrivit un triplé en 45 minutes alors qu'il n'était âgé que de 18 ans. Il s'agit du deuxième triplé inscrit par un joueur rennais dans l'histoire du derby[32] après celui d'Henri Baillot en 1954. Il sera nommé joueur du mois de ligue 1 en grande partie grâce à cette prestation. Enfin, en 2020, Raphinha inscrit un doublé dont le but de la victoire après 8 minutes de temps additionnel[47]. Côté nantais, Philippe Gondet a inscrit 2 triplés la même année (1965) et Philippe Levavasseur en inscrit un leur d'une victoire 6-1 en 1969[32]. Les deux seuls joueurs à avoir inscrits des buts pour les deux équipes sont Jocelyn Gourvennec et Christophe Le Roux[32].