Il est exclu de son lycée alors qu'il est en classe de seconde. Ses parents l'ayant inscrit dans un cours privé, « Les Hirondelles », situé près de la gare Saint-Lazare, à Paris[1] pour y préparer le baccalauréat, il choisit de suivre une formation de comédien[2], notamment les cours de théâtre de Raymond Gérard, Jean-Laurent Cochet et Vera Gregh[3].
En , le réalisateur Michel Gérard repère le jeune homme lors d'une improvisation au cours Raymond Girard. Quelques semaines plus tard, Stéphane Guillon joue son premier rôle au cinéma dans le film On s'en fout, nous on s'aime. Par la suite, il suit les cours de théâtre de Jean-Laurent Cochet et de Vera Gregh. En 1986, il part un an aux États-Unis pour apprendre l'anglais. Il travaille dans un restaurant français à Los Angeles. De retour en France, il tourne dans une dizaine de téléfilms.
1990-1999 : début de carrière
Sa carrière d'humoriste débute en 1990[1] avec un premier spectacle solo intitulé C'est dur pour tout le monde !, qu'il présente au café-théâtre "Le Movies", une salle de vingt places qui accueille à la même époque les premiers spectacles de Jamel Debbouze, Dany Boon, Laurent Savard, Jean-Luc Lemoine et Michel Muller. La même année, Stéphane Guillon est invité à se produire à Montréal dans le cadre du festival Juste pour rire. Il remporte plusieurs prix dans différents festivals d'humour, notamment « La Mouette d'or » au festival de Deauville. Cette récompense lui est remise par Sylvie Joly, présidente du jury cette année là.
1999-2010 : des chroniques à la télévision & à la radio, et la scène
Celui-ci lui propose de le suivre à la télévision, sur Canal+, dans son émission 20h10 pétantes, où il assure une chronique entre 2003 et 2005. Après l'arrêt de l'émission, il continue sur la même chaîne avec Thierry Ardisson dans Salut les Terriens ! à partir de 2006. On apprendra plus tard, au moment de son départ de l'émission, qu'il percevait une rémunération de 10 000 € par semaine[6]. À partir de , il tient une chronique quotidienne intitulée « L'humeur de... » dans Le Six trente dix sur France Inter. À la suite d'un certain nombre de polémiques, cette chronique est supprimée par Jean-Luc Hees à l'été 2010[7]. Il continue à mener en parallèle sa carrière d'humoriste sur scène, avec Liberté (très) Surveillée, son dernier spectacle en date, ainsi que d'acteur au cinéma.
2010-2017 : moins dans les médias, mais toujours sur scène
En , il annonce ne pas vouloir continuer la saison suivante dans l'émission Salut les Terriens ![réf. nécessaire] avant d'y faire son retour en .
Entre 2011 et 2014, Stéphane Guillon publie une chronique hebdomadaire chaque samedi dans le journal Libération. Un recueil de ces chroniques, intitulé "Tout est Normal", sera publié aux éditions du Cherche Midi.
Son spectacle Certifié conforme est nommé dans la catégorie "Meilleur One Man Show" des Globes de Cristal 2016[9].
Il n'est pas reconduit pour la saison 2017-2018 de Salut les terriens !.
Vie privée
Stéphane Guillon est le fils de la galeriste Fanny Guillon-Laffaille[10], spécialiste de l'artiste Raoul Dufy, et de Pierre-Marie Guillon, conseiller en gestion de patrimoine, auteur d'une encyclopédie des placements réalisés en œuvres d'art, Le Guillon[11].
De 2005 à 2018, il vit en couple avec Muriel Cousin, chroniqueuse télé et radio[12], qui collabore à l'écriture de ses textes et le met en scène[13],[14]. Ils se marient le , à la mairie de Ville-d'Avray[15]. Il a trois enfants nés d'une précédente union et une fille, Violette, née de sa relation avec Muriel Cousin. Ils se séparent en 2018[16]. De 2019 à 2023, il est en couple avec l'actrice belge Sophie Maréchal (d)[17],[18].
Controverses
Lors d'un spectacle à Bastia
En , lors d'un spectacle à Bastia, il aurait fait éloigner un homme en fauteuil roulant des premiers rangs car la présence de celui-ci aurait pu empêcher les « valides » de rire[19]. Dans un droit de réponse publié dans le journal Corse Matin deux jours plus tard, Stéphane Guillon s'est défendu d'avoir déplacé une personne en raison de son handicap, arguant, au contraire, avoir cherché à ce qu'elle soit le mieux installée possible. À différentes reprises, l'humoriste a pris position pour pouvoir rire du handicap, déclarant qu'il fallait considérer les handicapés comme des gens comme les autres et insistant sur les vertus cathartiques du rire[réf. nécessaire].
À propos de Nicolas Dupont-Aignan
Après le ralliement de Nicolas Dupont-Aignan à Marine Le Pen, au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle de 2017, Guillon déclare le sur LCI : « Il a perdu sa maman il y a deux jours, donc j’ai respecté ce moment. Je me suis dit que ma mère aurait fait la même chose si je m’étais engagé aux côtés de Marine Le Pen et si j’avais déclaré être son Premier ministre, vouloir travailler avec elle : je pense que ma mère se serait aussi laissée mourir comme Madame Dupont-Aignan »[20]. Le porte-parole de Nicolas Dupont-Aignan, Laurent Jacobelli, dénonce le même jour ces propos : « Jeudi , la mère de Nicolas Dupont-Aignan est en effet décédée dans ses bras. Le caractère de cette déclaration à la suite d'un drame familial est profondément abject »[21].
Dans les chroniques de 20 h 10 pétantes
Dans l'émission 20 h 10 pétantes, il a à plusieurs reprises suscité la colère, voire l'hostilité de certains invités :
Le , le chanteur Vincent Delerm lui reproche de quitter le plateau juste après sa chronique, le privant ainsi de la possibilité de répondre. Il a sorti un numéro de L'Équipe et l'a lu durant la chronique de Guillon, jouant le « coup du mépris »[22].
Le , l'actrice Agnès Soral lui reproche de faire de l'humour à propos du viol dont elle a été victime ; à quoi Guillon répond qu'il fustigeait la police espagnole, chargée de retrouver le violeur, et qu'il ne voulait pas heurter Agnès Soral[23].
Benjamin Castaldi obtient de la production de l'émission que son portrait ne soit pas diffusé[24].
Chronique sur Dominique Strauss-Kahn
Le , Dominique Strauss-Kahn, alors directeur général du Fonds monétaire international (FMI), est la cible de Stéphane Guillon dans sa chronique matinale sur France Inter[25]. Avant de commencer son entretien avec Nicolas Demorand, immédiatement après la chronique, il déclare avoir « assez peu apprécié les commentaires » de Guillon[26],[27], ce qui déclenche un nombre record de connexions à la vidéo de la chronique[28]. Frédéric Schlesinger, directeur délégué de France inter a préféré présenter à Dominique Strauss-Kahn les excuses de France Inter[29]
Le présidentNicolas Sarkozy dénonce alors « l'humour méchant » du chroniqueur, à propos de cette chronique et de celle où Guillon compare Martine Aubry à un petit pot à tabac[27]. Stéphane Guillon en rit et déclare que sa place pour l'année suivante est assurée[30].
Le , Guillon est l'invité de l'émission Mots croisés sur France 2 pour débattre de l'humour et de ses limites[31] et revenir sur l'épisode Strauss-Kahn. Quelques jours plus tard, le , l'humoriste participe, accompagné de Didier Porte, à un plateau d'Arrêt sur images sur le thème « Les humoristes sont des journalistes de complément »[32]. Les deux humoristes y dénoncent une différence de traitement de l'humour entre les radios privées et publiques, et voient dans l'attaque du président une manière d'atteindre Jean-Paul Cluzel, alors directeur de Radio France.
Cette chronique sur Strauss-Kahn et ses conséquences ont eu un large retentissement, certains organes de presse non francophones ayant même repris l'information[33].
Chronique sur Éric Besson
Le , au lendemain des élections régionales, Guillon consacre sa chronique de France Inter à Éric Besson, alors ministre de l'Immigration, qu'il assimile à un suppôt du nazisme œuvrant, « en taupe », à l'instauration d'une France « pure et blanche » avec « Marine Le Pen comme présidente »[34]. Le ministre lui ayant proposé de s'expliquer dans le cadre d'un débat télévisé, l'animateur refuse, comme l'indiquera la direction de la chaîne I-Télé, qui proposait d'accueillir ce débat[réf. nécessaire].
Chroniques sur France Inter
Stéphane Guillon a plusieurs fois critiqué Philippe Val, directeur de France Inter depuis l'été 2009, et Jean-Luc Hees, président de Radio France nommé par Nicolas Sarkozy durant l'été 2009, les accusant de mettre l'humour à l'index lorsqu'il touche les puissants, en particulier les hommes politiques. Il a pris position sur les conséquences d'une chronique d'un de ses collègues de France Inter, Didier Porte, rappelé à l'ordre après avoir fait dire à Dominique de Villepin, dans un billet d'humour au ton grossier, qu'il sodomisait le président de la République par la pensée.
Stéphane Guillon a notamment demandé à Philippe Val de préciser quelle devait être la limite de l'humour si l'on commençait à vouloir le restreindre. Il a rappelé que Val était représenté en 1987 sur l'affiche d'un spectacle d'humour en train de sodomiser le ministre de la Culture de l'époque, François Léotard[35],[36].
Quelques jours plus tard, Jean-Luc Hees annonçait que Stéphane Guillon et Didier Porte ne seraient pas reconduits à la rentrée 2010, éviction commentée le matin même par Guillon dans sa chronique[37],[38],[39]. Dans cet ultime billet, il déplore la « liquidation totale des humoristes » et les pratiques actuellement en cours à France Inter, dont il revisite le slogan « France Inter : écoutez l'indifférence ! »[40]. Il ajoute cependant : « France Inter est une radio de gauche qui se comporte comme la pire entreprise de droite »[41].
De nombreuses personnalités politiques ou du monde de la radio ont réagi à la suite de ce non-renouvellement de contrat, principalement pour dénoncer la perte d'indépendance de Radio France et en particulier de France Inter. Une lettre ouverte est diffusée à destination des auditeurs de la radio, dans laquelle le personnel de France Inter se dit « sous le choc » et rappelle son « attachement indéfectible à la liberté de ton, à l’impertinence, à l’exigence, à la différence »[42], tandis qu'une pétition est lancée par des auditeurs et des salariés de Radio France (réunissant plus de 40 000 signatures au 1er juillet et plus de 85 000 au )[43]. Le 1er juillet, environ deux mille personnes se sont rassemblées devant la Maison de la Radio, siège de Radio France, pour manifester leur soutien à Guillon et Porte et demander leur réintégration[44].
↑« Le Sept dix : Dominique Strauss-Kahn », sur le site de France Inter, 17 février 2009. Consulté le 22 mars 2009. La réaction de Strauss-Kahn à la chronique de Guillon.