Une soupe identitaire, soupe au cochon, ou soupe gauloise, est une soupe populaire contenant de la viande de porc. En France, les autorités ont jugé en que cette distribution avait un caractère discriminatoire envers les personnes dont la religion interdit de consommer ces viandes[1].
L'idée est reprise à Nice le par une association proche du Bloc identitaire[3]. Le concept a ensuite été diffusé en Belgique[4]. Ces soupes furent l'objet de critiques voire de mesures administratives à leur encontre car le porc représente un interdit alimentaire dans les religions juive (cacherout) et musulmane (halal) : ainsi, sauf à manquer à leur foi, les pratiquants de ces religions ne peuvent pas profiter de ce type de soupe.
Le journaliste Abel Mestre, sur la plate-forme Libres Échanges de L'Humanité[2], fait le rapprochement avec des distributions de nourriture aux démunis destinées uniquement aux « Aryens », qui avaient été menées par le parti nazi dans l'Allemagne des années , puis en France par le Parti populaire français (PPF), organisation nationaliste de Jacques Doriot.
Dans un entretien au Financial Times, la présidente de Solidarité des Français, Odile Bonnivard, anciennement membre du MNR, revendique son affiliation au Bloc identitaire ; elle affirme que la tendance française est de privilégier les besoins des étrangers au détriment des personnes partageant sa culture et sa civilisation et ajoute que les SDF musulmans ou juifs ne sont pas obligés de manger sa soupe, affirmant qu'il y a d'autres organisations susceptibles de les nourrir[13]. Dans le journal Minute, elle décrit son action en ces termes : « Nous avons décidé d'aider “les nôtres” avant “les autres” »[2].
Juridiquement de tels propos permettent d'affirmer que le caractère discriminatoire de la distribution est revendiqué, même si ce n'est pas le terme employé par les distributeurs[14].
↑À propos de la conformité avec la jurisprudence Benjamin[9], Bertrand Pauvert[10] note que l'ordonnance est en rupture avec cette jurisprudence, et s'interroge quant à la présence des éléments juridiques permettant d'identifier une discrimination effective ; au contraire Serge Deygas[11] affirme que l'interdiction pouvant seule prévenir le trouble à l'ordre public, l'ordonnance est conforme à la jurisprudence Benjamin.
↑« Le Conseil d'État interdit la distribution de la soupe au cochon », Dépêches JurisClasseur, , 31.
↑Frédéric Dieu, « [Jurisprudence] Une manifestation peut être interdite du fait de sa nature même : commentaire de l'ordonnance rendue par le juge des référés du Conseil d'État le » (N0518BAG), La Lettre juridique, no 249, (lire en ligne).
↑CE , no 17413 17520 : « l'éventualité de troubles, alléguée par le maire de Nevers, ne présentait pas un degré de gravité tel qu'il n'ait pu, sans interdire la conférence, maintenir l'ordre en édictant les mesures de police qu'il lui appartenait de prendre ; que, dès lors, sans qu'il y ait lieu de statuer sur le moyen tiré du détournement de pouvoir, les requérants sont fondés à soutenir que les arrêtés attaqués sont entachés d'excès de pouvoir ».
↑Bertrand Pauvert, « À propos de l'interdiction de distribution d'une soupe populaire contenant du porc », Actualité juridique de droit administratif, , p. 601.
↑Serge Deygas, « La notion d'atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale », Procédures, no 3, , comm. 69.