Ses habitants sont les Sigognais et les Sigognaises[1].
Géographie
Représentations cartographiques de la commune
Carte OpenStreetMap
Carte topographique
Carte avec les communes environnantes
Localisation et accès
Sigogne est une commune de l'ouest du département de la Charente située à 6 km au nord de Jarnac et 26 km à l'ouest d'Angoulême. Elle est la plus vaste commune du canton de Jarnac.
Le bourg de Sigogne, est un gros bourg, régulièrement bâti, aux rues larges et spacieuses. Il est aussi situé à 14 km au nord-est de Cognac et 9 km au sud-ouest de Rouillac[2].
Il se trouve au carrefour de la D 736, route de Ruffec à Barbezieux par Rouillac et Jarnac, et de la D 15 qui s'en détache pour se diriger vers Cognac.
D'autres routes départementales de moindre importance irriguent la commune et passent par le bourg : les D 1, D 55 et D 75[3].
La commune occupe un bas plateau calcaire qui s'abaisse doucement vers l'ouest, et qui appartient au Portlandien (Jurassique supérieur). Dans la carrière de pierre située à l'est de la commune, les strates portlandiennes ont livré l'un des plus beaux fossiles de lépidote d'Europe. Ce poisson du Jurassique vivait dans des milieux lagunaires peu profonds et très salés. D'une longueur d'environ 1,20 m, on distingue très nettement son corps recouvert d'écailles, ainsi que les nageoires[4].
En bordure occidentale, on arrive à la plaine du Pays-Bas, ancienne zone lagunaire du Purbeckien (fin du Jurassique), qui s'étendait vers le nord-ouest et riche en gypse. Une petite zone de grèzes du Quaternaire est située à l'est du territoire communal (Bois Dagnaud)[5],[6],[7].
Le point culminant de la commune est à une altitude de 91 m, situé en limite nord-est. Le point le plus bas est à 20 m, situé sur la limite occidentale le long du Tourtrat. Le bourg, situé sur une faible hauteur, est à 65 m d'altitude[3].
Ce vaste territoire n'est parcouru par aucun cours d'eau. Seul, le ruisseau intermittent du Tourtrat, affluent de la Soloire donc sous-affluent de la Charente sert de limite à la commune, à l'ouest, pendant quelques kilomètres[3].
Gestion des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Charente ». Ce document de planification, dont le territoire correspond au bassin de la Charente, d'une superficie de 9 300 km2, a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'établissement public territorial de bassin Charente[10]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Adour-Garonne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [11].
Climat
Comme dans les trois quarts sud et ouest du département, le climat est océanique aquitain.
Au , Sigogne est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[12].
Elle est située hors unité urbaine[13]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cognac, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[13]. Cette aire, qui regroupe 44 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[14],[15].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (89,7 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (88,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
cultures permanentes (46 %), terres arables (31,1 %), zones agricoles hétérogènes (12,6 %), forêts (6,4 %), zones urbanisées (4 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 14,8 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (67,4 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 512 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 9 sont en aléa moyen ou fort, soit 2 %, à comparer aux 81 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[19],[Carte 3].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[20].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1999 et 2013. Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1999[17].
Risques technologiques
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une ou des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est susceptible d’avoir des effets graves sur les biens, les personnes ou l'environnement, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[21].
Toponymie
Les formes anciennes sont Ciconiis en 1298[22], Sigoniis, Ciconiis (non datée, Moyen Âge)[23].
Selon Dauzat, l'origine du nom de Sigogne remonterait à un nom de personne gallo-romainCiconius (sous-entendu villa)[24]. La forme plurielle semble appuyer l'explication de Talbert, qui évoque le nom commun latin (neutre pluriel) siccanea, signifiant « endroit sec », s'appuyant aussi sur le fait qu'il n'y a aucun ruisseau[25] et que la commune manque d'eau[26].
Histoire
On a trouvé, au lieu-dit le Temple, les vestiges d'une bourgade celtique : dans un ancien cimetière, des bracelets en fer, un bracelet en or et des anneaux en fer[27],[28].
La limite nord de la commune est formée par la voie d'Agrippa, dite aussi chemin des Romains ou Chemin chaussé, ancienne voie romaine de Saintes à Lyon[26]. Différents sites à tegulae (la Coulle aux Poids, Bois Girard) indiquent d'ailleurs un habitat gallo-romain relativement important[28].
Probablement le tout premier maire de Sigogne, car il figure en cette qualité dans un document daté de 1790 et conservé dans les archives municipales de Cognac[31].
Agent municipal représentant Sigogne au sein de la municipalité cantonale de Jarnac (période du Directoire); entre 1795 et 1800, outre Louis-Philippe de Bonnegens, plusieurs personnes figurent dans les documents en cette qualité : Delaborde, Martin, Ranson, Asserin et Guay.
La fiscalité en 2007 est d'un taux de 15 % sur le bâti, 42,16 % sur le non bâti, et 8,19 % pour la taxe d'habitation.
La communauté de communes de Jarnac prélève la taxe professionnelle au taux 10,26 %.
Démographie
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[32]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[33].
En 2021, la commune comptait 971 habitants[Note 2], en évolution de −1,92 % par rapport à 2015 (Charente : −0,78 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 29,2 %, soit en dessous de la moyenne départementale (30,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 29 % la même année, alors qu'il est de 32,3 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 496 hommes pour 492 femmes, soit un taux de 50,2 % d'hommes, légèrement supérieur au taux départemental (48,41 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[36]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1,2
90 ou +
1,0
8,3
75-89 ans
9,2
19,4
60-74 ans
18,8
26,2
45-59 ans
24,6
16,5
30-44 ans
16,3
13,7
15-29 ans
13,8
14,7
0-14 ans
16,3
Pyramide des âges du département de la Charente en 2021 en pourcentage[37]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1
90 ou +
2,7
9,2
75-89 ans
12
20,6
60-74 ans
21,3
20,7
45-59 ans
20,3
16,8
30-44 ans
16
15,6
15-29 ans
13,4
16,1
0-14 ans
14,3
Remarques
Sigogne, florissante commune viticole au début du XIXe siècle, et qui a compté jusqu'à 1 538 habitants en 1861 a perdu plus d'un tiers de sa population lors de la crise du phylloxéra. Avant cette époque néfaste, Sigogne produisait d'excellents vins rouges, très estimés, qui s'exportaient au loin et s'expédiaient dans tout le centre de la France. Restée stable entre 850 et 950 habitants, sa population vient, en repassant la barre des 1 000 habitants en 2006 de retrouver son niveau de 1901.
Sigogne possède une école primaire publique comprenant quatre classes (une de maternelle et trois d'élémentaire).
Le secteur du collège est Jarnac[39].
Lieux et monuments
Patrimoine religieux
L'église paroissiale Saint-Martin, de l'ancien diocèse de Saintes, est de style roman ogivé des XIIe et XIIIe siècles ; elle possède une large nef de deux travées, sous berceau brisé en pierre, percées de baies sur les côtés. Le faux carré, sous le clocher, et le chœur rectangulaire, percés de baies en plein cintre au nord, au sud et à l'est, sont voûtés sur croisées d'ogives. Ces voûtes sont portées, ainsi que les doubleaux : à l'ouest par de larges pilastres doublés, entre elles, par les mêmes supports ; à l'est, par un faisceau de colonnes. Au sud du faux carré existe une petite porte. Plusieurs chapiteaux présentent de magnifiques sculptures de griffons, de masques de démons et de têtes humaines.
Sur la façade ouvre un portail en plein cintre à trois voussures ; une longue fenêtre et un pignon surmontent la porte. Les murs latéraux sont renforcés de contreforts doublés ; le chevet est surmonté d'un pignon.
Le clocher rectangulaire a deux étages. le premier est décoré sur chaque face de quatre arcades aveugles ; le second est percé de trois baies encadrées de colonnes aux chapiteaux sculptées. La grande tour de son clocher, remarquable par son architecture, est l'une des plus belles de Charente[26],[40].
À trois kilomètres, en suivant la route de Courbillac à Cognac par le Peyrat de Houlette, on découvre sur la gauche le vieux logis de Rulle, présumé être du XVIIe siècle[29]. Sous l'Ancien Régime, il appartenait à la famille de Lestang de Rulle, seigneurs de Sigogne[4]. Cette famille a compté en son sein des ancêtres de Madame de Maintenon et de l'écrivain Agrippa d'Aubigné[42].
De nombreuses fermes, inscrites mais non classées, recensées par la base Mérimée sont du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle[43].
Personnalités liées à la commune
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D'azur au chevron d'or accompagné en chef de deux étoiles d'argent et en pointe d'une cigogne arrêtée du même, becquée et membrée de gueules, le bec vers la pointe du chevron, au chef losangé d'or et de gueules.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bJean-Maurice Durand, Sigogne, un village sans histoires, éditions du GREH (Groupement de recherches et d'études sur l'Histoire de la Charente),
↑ abcd et eJules Martin-Buchey, Géographie historique et communale de la Charente, édité par l'auteur, Châteauneuf, 1914-1917 (réimpr. Bruno Sépulchre, Paris, 1984), 422 p., p. 378
↑F. Marvaud, Répertoire archéologique du département de la Charente, 1863, Bulletins et mémoires de la Société archéologique et historique de la Charente.
↑ a et bChristian Vernou, La Charente, Maison des Sciences de l'Homme, Paris, coll. « Carte archéologique de la Gaule », , 253 p. (ISBN2-87754-025-1), p. 138