La cité, originellement bâtie dans la plaine littorale, a été rebâtie après sa destruction en 303 av. J.-C. sur le site de son ancienne acropole, un plateau où se situe le site archéologique actuel[1].
Étymologie et mythologie
Réputée être l'une des plus anciennes cités de Grèce, la ville était connue auparavant sous les noms d'Égialée (αἰγιαλεύς /aígialeús « chevrotant »), puis de Mécôné (μήκωνη /mêkônê « euphorbe », nom par lequel Hésiode la nomme dans sa Théogonie[2]) et enfin de Sicyone (σικυών /sikuốn « chien familier »)[3],[4],[5]. C'est là que l'on situait l'invention du sacrifice par Prométhée[6]. Son héros éponyme, Égialée, passait selon les versions pour le fils du dieu fleuveInachos ou pour un autochtone.
Histoire
Antiquité
Selon Pausanias le Périégète, la cité aurait été fondée par l'autochtoneÉgialée qui lui aurait laissé son nom[8],[9] avant qu'elle prenne celui de Sicyone. Une série de rois s'y seraient succédé avant sa conquête par le Dorien Phalcès qui la fit passer sous la domination d'Argos durant les âges obscurs[10]. La mention du nom « Aigialia » dans des tablettes en Linéaire B de Pylos et de Thèbes pourrait désigner la ville et confirmer son activité et son intégration dans le monde mycénien[9].
252 - 251 : Paséas († 251), père du précédent. Il est assassiné par Nicoclès.
251 av. J.-C. : Nicoclès. Après quatre mois de règne, il est renversé par Aratos de Sicyone, qui met fin à la tyrannie. La même année, la cité entre dans la ligue achéenne au sein de laquelle elle prospère.
Moyen Âge et période moderne
À la suite de la quatrième croisade (1204) les Francs conquirent le Péloponnèse et y fondèrent la principauté d'Achaïe. Une version de la chronique de Morée attribue à Guillaume II de Villehardouin la construction du château de Vassilika (devenant ensuite Vassiliko), le nom (signifiant « royale ») que portait alors la localité[16]. Cette forteresse dépendait des châtelains de Corinthe. Vassiliko réutilise les pierres de Sicyone et s'étend probablement à l'angle sud-est du site de la ville antique. Elle est reconquise par les Grecs du despotat de Morée en 1429 avant d'être finalement prise par les Ottomans en 1460. Durant la période turque un autre village apparaît sous le nom de Mulki (« propriété, domaine » en turc). Un village moderne du nom de Kiato est construit avant 1700[17] sur le site probable du port antique et se développe à partir du XIXe siècle (entre 1913 et 1934 cette ville côtière prend le nom de Sicyone - Σικυών puis Σικυώνια). Le village en hauteur, sur l'ancienne acropole, retrouve son nom antique de Sicyone en 1920. Le Dème des Sicyoniens ou « Sicyonie » est créé en 2010.
↑(en) Kalliopi Krystalli-Votsi et Erik Østby, « The Temples of Apollo at Sikyon », dans Brita Alroth et Charlotte Scheffer (dirs.), Attitudes towards the Past in Antiquity: Creating Identities (Actes d'une conférence internationale, 15–17 mai 2009), Université de Stockholm, 325 p. (lire en ligne), p. 191–200.
Calliope Krystalli-Votsi, « Nouvelle mosaïque de Sicyone », Bulletin de correspondance hellénique, vol. 100, no 2, , p. 575-588 (lire en ligne, consulté le ).
Michael Grant et John Hazel (trad. de l'anglais par Etienne Leyris), Dictionnaire de la mythologie [« Who’s Who in classical mythology »], Paris, Marabout, coll. « Savoirs », (ISBN2-501-00869-3), p. 306
Yannis A. Lôlos, L’architecture à Sicyone pendant la haute époque hellénistiqueen ligne
(en) Yannis A. Lôlos, The Town Planning of Hellenistic Sikyon in Archäologischer Anzeiger, 2011 (en ligne)
(en) Yannis A. Lolos, Land of Sikyon : Archaeology and History of a Greek City-State, Princeton, The American School of Classical Studies at Athens, (ISBN0876615396)