Sa carrière s'étend de , date à laquelle il réalise une statue de Troïlos, un vainqueur des Jeux olympiques, jusqu'en environ. Pline l'Ancien situe son apogée lors de la 113eolympiade (vers -328)[1].
Théoricien, il reprit les calculs de proportions de Polyclète et les modifia, en établissant un nouveau canon plus élancé du corps humain, avec une hauteur de huit têtes : la tête fait un huitième du corps au lieu de un septième. Multipliant les recherches sur le mouvement et le rôle de la lumière, il se fit le champion d'un art expressif et réaliste.
D'après Pline, il a réalisé une sculpture colossale de Zeus de quarante coudées, soit environ de dix-huit mètres à Tarente. Il fit également selon Pline un quadrige d'Hélios, on ignore s'il se trouvait sur un pilier de l'acropole de Rhodes ou devant le temple d'Apollon à Delphes. Pline dit encore que cette sculpture de bronze l'a couvert de gloire.
Il est réputé pour avoir produit 1 500 œuvres[2], et ne semble appartenir à aucune école de bronziers[3].
Parmi les œuvres ayant survécu, Lysippe est usuellement reconnu comme l'auteur :
l'Athlète victorieux, un bronze d'un mètre cinquante de haut, daté du IVe siècle av. J.-C. et trouvé en 1964 par trois pêcheurs de Fano sur la mer Adriatique, qui, ne supportant pas son regard, lui auraient arraché les yeux a entraîné une longue affaire judiciaire. En effet, rentré illégalement dans les collections du Getty Museum, il a fait l'objet ainsi que 39 autres œuvres d'art, d'un long procès à Rome pour « association de malfaiteurs », « recel » et à Pesaro pour « contrebande »[4]. En décembre 2018, la Cour de cassation italienne a rendu un jugement historique : déboutant le J. Paul Getty museum à Los Angeles. À la suite de cette décision, le musée américain a été mis dans l'obligation de restituer l'œuvre à l'Italie[5],[6].
↑Pascal Corazza, envoyé spécial à Pessarro, « Le retour du héros, le bronze de Lysippe restitué à l'Italie », Archéologia, no 575, avril 2019, p. 64-69, août 2023.
↑Joséphine Bindé, « L’Italie confisque une superbe statue grecque au musée Getty de Los Angeles », Beaux Arts Magazine, (lire en ligne, consulté le ).
Voir aussi
Bibliographie
Marion Muller-Dufeu, La Sculpture grecque. Sources littéraires et épigraphiques, Paris, éditions de l'École nationale supérieure des Beaux-Arts, coll. « Beaux-Arts histoire », (ISBN2-84056-087-9), p. 588-625, nos 1749-1842.
Claude Rolley, La Sculpture grecque, vol. II : La période classique, Manuels d'art et d'archéologie antiques, Picard, (ISBN2-7084-0506-3), p. 323-362.