Fano se situe au centre de l'Italie, au bord de l'Adriatique, à environ 50 km de Rimini, à proximité de Pesaro (environ 12 km) et au sud-est de San Marino.
Elle se trouve au point où la Via Flaminia rejoint l'Adriatique.
C'est la troisième ville de la région des Marches pour le nombre d'habitants après Ancône et Pesaro.
À l'embouchure du Metauro, au pied des collines, en face de la mer Adriatique, le port de Fano, déjà actif dans l'Antiquité, reconstruit en 1616 et agrandi au XIXe siècle, divise le littoral en deux parties : la plage de la Sassonia (Saxe), à l'est et le Lido à l'ouest.
Histoire
La première trace de Fano, ou « Fanum Fortunae » comme elle s'appelait à l'époque, se trouve dans le De Bello civile de Jules César. En effet, après avoir traversé le Rubicon le 10 janvier 49 av. J.-C., César fait occuper par deux cohortes les villes de Pesaurum et Fanum Fortunae.
Ensuite, Auguste y implanta une colonie qui prit le nom de Colonia Julia Fanestris, la faisant entourer par des murs, dont une partie est encore visibles de nos jours. En particulier, la porte principale de la ville située sur l'axe (Via Flaminia) portant à Rome est très bien conservée et est abusivement prise pour un Arc de triomphe. Vitruve (Marcus Vitruvius Pollio) nous apprend qu'il y avait, sous le règne d'Auguste, un temple en son honneur et un temple dédié à Jupiter, ainsi qu'une basilique dont il était lui-même l'architecte. C'est cette petite ville romaine qui devient bien plus tard la ville de pêcheurs de Fano moderne.
En 271, l’empereur Aurélien vainc les Alamans dans les environs de Fanum Fortunae.
Détruite par les Ostrogoths en 538, Fano fut rebâtie par les Byzantins, qui en firent la capitale d'une province maritime qu'ils nommèrent Pentapolis (« les cinq cités »), qui incluait également Rimini, Pesaro, Senigallia et Ancône.
Fortunat de Fano (VIe siècle) y fut évêque. Il est fêté le 8 juin[2].
Au Moyen Âge, tout au long des XIIIe et XIVe siècles, Fano dut s'intégrer à des « ligues communales », alliances politiques entre les communes marchésanes, pour préserver leur indépendance. Ainsi, en 1201, les quatre cités de Fano, Osimo, Jesi et Fermo - les plus puissantes des Marches après Ancône - s’allièrent contre cette dernière, qui, de son côté, avait proposé sa protection aux communes alliées - toutes les communautés voisines de second rang et les autres ports (Pesaro, Senigallia) - pour contrecarrer l’expansion d’Osimo ou de Fermo.
Fano est riche en témoignages de la Fanum Fortunae romaine, à commencer par l'arc d'Auguste - symbole depuis toujours de la ville - et par les murs entrecoupés de tours. Mais aussi à chaque époque successive, les habitants de Fano ont enrichi leur ville de nombreux édifices, qui témoignent de la richesse culturelle de la ville :
Fano International Film Festival, au mois d'octobre, une des plus importantes manifestations pour la présentation et la promotion de courts ou moyens-métrages, lieu de rencontre pour le cinéma indépendant, italien et étranger.
Chaque année, à Fano, se déroule à l'époque du Mardi gras, le Carnevale di Fano, un carnaval qui serait le plus ancien d'Italie, puisque son origine remonterait à l'année 1347.
Originaire de Fanun Fortunae, le cornicen Publius Farfinias Severus de la Legio VIII Augusta a son mausolée au Musée de Sofia.
Au cours de son voyage en Italie, en 1580-1581, Michel de Montaigne est passé à Fano. Voici ce qu'écrit dans son journal de voyage, le philosophe à propos de cette visite :
« Petite ville en une bele & très-fertile pleine, jouignant la mer, assés mal bastie, bien close. Nous y fumes très-bien tretés de pein, de vin & de poisson ; le logis n'y vaut guière. Ell'a cela sur les autres villes de cete coste, comme Senigaglia, Pesaro & autres, qu'elle a abondance d'eaus douces, plusieurs fontenes publiques & puis particulières, là où les autres ont à chercher leur eau jusqu'à la montaigne. Nous y vismes un grand arc antien, où il y a un'inscription sous le nom d'Auguste, qui muros dederat. Elle s'apelloit Fanum & étoit Fanum Fortunae[4]... »
Au cours de ses voyages dans la péninsule italienne, le papeJean-Paul II est venu à Fano le . Il y a célébré une « messe pour les pêcheurs et les gens de mer »[5].
Federico Seneca (1891-1976), dessinateur, affichiste et publiciste né à Fano. Il a réalisé en 1912 les premières affiches publicitaires pour la station balnéaire.