Si Versailles m'était conté… est un film français écrit et réalisé par Sacha Guitry, sorti en 1954. C’est un des premiers grands films français en couleurs.
Synopsis
Si Versailles m'était conté relate l'histoire du château de Versailles vue par Sacha Guitry, au travers de quelques épisodes et portraits des personnages historiques qui y ont vécu.
Ces personnages sont interprétés par les plus grands acteurs des années 1950 : la distribution est pléthorique et luxueuse, aucune vedette de l’époque n’y manquant, de Tino Rossi à Brigitte Bardot en passant par Jean Marais, Gérard Philipe, Édith Piaf ou Micheline Presle, y compris pour de petits rôles de parfois une ou deux répliques.
Le film fut entrepris parallèlement à la gigantesque recherche de fonds entreprise afin de réparer, de restaurer et de rendre son luxe (en particulier en retrouvant et rachetant meubles, lambris, tapisseries, accessoires, œuvres d'art, etc. dispersés à la Révolution et ensuite) à ce monument unique au monde[1].
Guitry a pris quelques libertés avec l'histoire de France : Louis XIV, à l'article de la mort, reçoit son architecte, et lui donne des indications en mesures métriques, alors que c'est la Révolution qui allait instituer ce système. Toute la période de la Régence est gommée, et le personnage de la comtesse du Barry, la dernière favorite de Louis XV, est escamoté. Louis XVI, au balcon de Versailles, assure les émeutiers de sa probité, disant « Je n'ai pas donné un centime, je le jure », alors que ni francs, ni centimes n'étaient des monnaies de l'époque.
La citation que lit Guitry à l'ouverture du film est tirée de son propre film Remontons les Champs-Élysées (1937), où déjà l'auteur disait en voix-off :
On nous dit que nos rois dépensaient sans compter, Qu'ils prenaient notre argent sans prendre nos conseils. Mais quand ils construisaient de semblables merveilles, Ne nous mettaient-ils pas notre argent de côté ?
De son côté, Édith Piaf chante une version très élaborée et moderne de Ah ! ça ira :
Y a trois cents ans qu'ils font la guerre Au son des fifres et des tambours, En nous laissant crever d'misère Ça ne pouvait pas durer toujours...