Pour la première fois depuis son accession au trône, Élisabeth II nomme un travailliste Premier ministre, sur lequel court des rumeurs d'appartenance au KGB. C'est alors que le MI-5 apprend la présence d'un espion soviétique dans les hautes sphères du pouvoir britannique.
Résumé détaillé
À la suite des élections générales de 1964, Élisabeth II doit nommer le travailliste Harold Wilson, auteur d'une campagne très marquée à gauche, au poste de Premier ministre. Cette première alternance depuis son accession au trône n'est pas du goût de l'entourage de la reine. Son premier chef du gouvernement, Winston Churchill, meurt peu après. La souveraine a par la suite vent de rumeurs selon laquelle Wilson serait un agent du KGB sous le nom de code « Olding ». Lorsque le directeur du MI-5 Martin Furnival Jones demande à la voir en tête à tête et lui annonce qu'un espion soviétique évolue dans les plus hautes sphères, elle croit ses soupçons fondés mais apprend qu'il s'agit en réalité d'un homme en qui elle a pleine confiance, le conservateur royal Anthony Blunt. Afin de préserver la réputation du pays et de ses services secrets, Furnival Jones annonce que Blunt ne sera pas arrêté ou jugé. Lors d'une exposition, le prince Philip fait savoir au conservateur qu'il sait tout de ses activités et fera tout pour le faire payer, mais ce dernier le fait chanter sur des soupçons d'adultère liés à Stephen Ward et tous deux en restent là.
Les relations entre la princesse Margaret et Antony Armstrong-Jones sont très dégradées, aussi Élisabeth II leur propose de réaliser ensemble une tournée aux États-Unis. Le beau-frère de la reine compte en profiter pour faire la promotion de son dernier livre de photographies à New York. Tandis que ce voyage permet à Margaret de constater sa popularité auprès de l'opinion américaine, le Premier ministre Harold Wilson annonce à la souveraine que le budget britannique est au bord de la banqueroute et nécessite un emprunt auprès du gouvernement de Washington et lui demande d'intercéder auprès du président Johnson. La reine propose au locataire de la Maison-Blanche de participer à une partie de chasse à Balmoral, privilège rare qui ne fut même pas accordé à John F. Kennedy. Le président américain s'y oppose et propose à la place d'inviter Margaret à un dîner de gala, ce que cette dernière accepte au nom de son devoir royal, bien que cela entraîne l'annulation de la promotion de l'ouvrage de son mari. Lors de la soirée, la princesse et le président s'entendent à merveille, partageant leur aversion pour Kennedy et un humour grivois, ce qui décide Johnson à accorder un prêt d'un milliard de dollars aux Britanniques. De retour à Londres, Margaret propose à Élisabeth II de partager les responsabilités incombant au monarque. Cette dernière se montre sensible à cette demande, se remémorant que dans leur enfance elle avait proposé à sa cadette de régner à sa place, une idée sèchement rejetée par Tommy Lascelles. Le prince Philip explique alors à son épouse que chaque roi a eu un frère plus populaire et plus extravagant, notamment parce qu'il n'exerçait pas de responsabilités. La souveraine renonce donc à accéder aux désirs de Margaret.
Épisode 3 : Aberfan
Titre original
'Aberfan'
Numéro de production
23 (03-03)
Synopsis
L'effondrement d'un terril à Aberfan cause de nombreux morts, majoritairement des enfants. Alors que la Nation est en deuil et sous le choc, l'absence apparente de réaction d'Élisabeth II est critiquée.
Résumé détaillé
Dans la ville minière d'Aberfan, au Pays de Galles, l'école s'apprête à organiser un concert de ses élèves quand un terril s'effondre partiellement, engloutissant l'école et ravageant la cité. Le Premier ministre Harold Wilson se rend rapidement sur place et demande à Élisabeth II si elle compte en faire de même mais celle-ci répond par la négative. Antony Armstrong-Jones se déplace à son tour sur le site de la catastrophe et raconte l'horreur qu'il a ressentie à la princesse Margaret qui fond en larmes. Le prince Philip assiste, très ému, aux funérailles des victimes. La tentative du gouvernement travailliste de dévier la responsabilité de l'accident sur son prédécesseur conservateur ou l'Agence du charbon se révélant infructueuse, certains ministres suggèrent d'orienter la colère populaire vers l'absence de réaction de la reine. Quand celle-ci apprend que la presse s'apprête à publier un communiqué au vitriol à son encontre, elle convoque le chef du gouvernement, qui jure n'y être pour rien ; à cette occasion ils échangent sur la capacité de la classe dirigeante à être sensible aux difficultés des classes populaires. Élisabeth II prend donc la décision de se rendre à Aberfan une semaine après la catastrophe, où elle est reçue avec chaleur et respect.
Épisode 4 : Bubbikins
Titre original
'Bubbikins'
Numéro de production
24 (03-04)
Synopsis
La popularité de la famille royale est en recul après une déclaration malencontreuse du prince Philip, qui tente de se racheter aux yeux de l'opinion grâce à un documentaire. C'est alors que sa mère, chassée de Grèce, arrive à Buckingham.
Résumé détaillé
Lors d'une interview sur une chaîne de télévision américaine, le prince Philip laisse entendre que la famille royale connaîtrait des difficultés budgétaires et serait contrainte de se serrer la ceinture. Un tel propos suscite l'ire de The Guardian et plombe la popularité de la monarchie. L'époux de la reine organise alors le tournage par la BBC d'un documentaire sur la vie quotidienne de la souveraine et des siens, mais sa diffusion tourne au fiasco et le Guardian redouble ses attaques. En parallèle, Buckingham accueille une nouvelle résidente, la princesse Alice de Battenberg, mère du prince consort contrainte de quitter son couvent grec après le coup d'État des colonels. Alors que Philip demande à la princesse Anne d'être interrogée par le Guardian, celle-ci laisse la parole à sa grand-mère, dont l'histoire de vie réconcilie les Windsor avec l'opinion, et Philip avec sa mère.
Épisode 5 : Coup d'État
Titre original
'Coup'
Numéro de production
25 (03-05)
Synopsis
Lord Mountbatten est relevé de ses fonctions de chef d'État-major par le Premier ministre Harold Wilson, qui doit ensuite dévaluer la livre sterling. Deux événements qui incitent plusieurs chefs d'entreprise à imaginer un coup d'État orchestré par l'oncle du prince Philip.
Résumé détaillé
Le Royaume-Uni traversant une grave crise économique, le Premier ministre travailliste Harold Wilson prend la décision de dévaluer la livre sterling, décision qu'il avait toujours rejeté et critiqué. Au même moment, la reine constate que son cheval de course favori n'est pas le champion attendu et entreprend un voyage en France puis aux États-Unis pour moderniser la gestion de ses écuries. À Londres, Lord Mountbatten — récemment relevé de ses fonctions de chef d'état-major des armées par Wilson — intègre un groupe de chefs d'entreprise et de banquiers et accepte d'orchestrer avec eux un coup d'État lui ouvrant les portes de Downing Street. Informé, le Premier ministre avertit la souveraine des desseins de Mountbatten et lui indique que sans réaction royale, il sera contraint de se rallier aux républicains de son gouvernement. Élisabeth II interrompt son séjour américain et revient à Buckingham pour sermonner vertement l'oncle du prince Philip, lui rappelant que la monarchie a pour rôle de faire respecter la démocratie et de laisser le peuple choisir librement ses dirigeants.
Épisode 6 : Tywysog Cymru
Titre original
'Tywysog Cymru' (trad. litt. : « Prince de Galles »)
Numéro de production
26 (03-06)
Synopsis
Élisabeth II scolarise le prince Charles au pays de Galles pendant un trimestre, afin de renforcer les liens avec ce territoire avant l'intronisation de son fils comme prince de Galles. Ce dernier se trouve alors sous la tutelle universitaire d'un républicain nationaliste critique de la monarchie et du Royaume-Uni.
Résumé détaillé
À la suite d'une réunion concernant l'investiture de Charles comme prince de Galles, le Premier ministre Harold Wilson confie à Élisabeth II son inquiétude quant au fossé qui se creuse entre le pays de Galles et Londres. Il propose pour y remédier que le successeur de la reine passe un trimestre à l'université d'Aberystwyth, pour apprendre les rudiments de la langue galloise et l'utiliser pour prononcer une partie de son discours d'intronisation. Au départ réticente, la souveraine se laisse convaincre et l'impose à son fils aîné, pourtant très à l'aise à Cambridge où il se passionne pour le théâtre. Pour couronner le tout, il se voit attribuer comme professeur Tedi Millward, spécialiste reconnu du gallois, mais également vice-président du Plaid Cymru, qui se revendique républicain et nationaliste. Au départ désintéressé et désinvolte, le prince Charles finit par s'intéresser à l'histoire du pays de Galles et travaille ardemment pour maîtriser la prononciation du gallois, gagnant ainsi le respect de Millward. À la veille de son intronisation au château de Caernarfon, il modifie son discours et demande à son professeur d'en assurer la traduction. Prononcé entièrement en gallois, il fait notamment référence à l'identité de ce territoire et au droit légitime de ses habitants à la revendiquer. Après une tournée dans les villes et villages, il revient à Buckingham pour découvrir que personne ne l'attend. Il se confronte alors à sa mère, revendiquant avoir rempli sa mission de rapprocher les Gallois et la Couronne, et d'avoir une personnalité et une voix propres qu'il souhaite faire entendre. La reine lui rappelle alors que les conseils qu'elle a reçus de Mary de Teck selon qui le plus dur pour le monarque est de ne rien dire ni rien faire, puis le rabroue en lui expliquant que personne, dans la famille royale ou en dehors du palais, n'a envie d'entendre la voix du prince de Galles.
Épisode 7 : Poussière de Lune
Titre original
'Moondust' (trad. litt. : « Poussière de Lune »)
Numéro de production
27 (03-07)
Synopsis
Apollo 11 passionne le prince Philip, qui affiche ouvertement son désintérêt pour ses responsabilités et la vie religieuse. Ce mouvement d'humeur incite Élisabeth II à recruter un nouveau doyen, intéressé par les doutes spirituels et philosophiques.
Résumé détaillé
Le prince Philip se passionne pour la mission Apollo 11 et le voyage vers la Lune, à tel point qu'il se désintéresse de ses obligations officielles et religieuses. Élisabeth II, s'appuyant sur une conversation avec son époux quant au désintérêt que lui procurent les messes au château de Windsor, décide de faire recruter un nouveau doyen. Lors de son arrivée, ce dernier — Robin Woods — demande au prince consort s'il peut utiliser une partie inhabitée du château pour créer un lieu de rencontre pour des hommes de foi ayant besoin de retrouver confiance en eux au moyen d'échanges spirituels et philosophiques. Le mari de la souveraine accepte, non sans sarcasme. Lorsqu'il fait la rencontre de ces ecclésiastiques, il les méprise et les invite à agir plutôt qu'à réfléchir et à se plaindre. C'est alors qu'Élisabeth II fait savoir à Philip que Neil Armstrong, Buzz Aldrin et Michael Collins feront une étape à Buckingham lors de leur tournée mondiale. Le duc d'Édimbourg réclame alors une entrevue privée avec les trois astronautes. La rencontre le déçoit, puisque ces trois hommes qu'il perçoit comme des explorateurs se révèlent normaux, humbles et méticuleux, voyant leur voyage comme une suite de procédures et de règles à suivre. Ils sont davantage intéressés par la réalité du quotidien royal. Philip prend alors conscience que sa passion pour l'exploration lunaire et son désintérêt sont les signes d'un profond doute spirituel sur le sens de sa vie. Il s'en ouvre au groupe formé par le doyen Woods, avec lequel il noue une durable amitié.
Épisode 8 : Un homme en suspens
Titre original
'Dangling Man' (trad. litt. : « Un homme en suspens »)
Dans sa résidence du bois de Boulogne, le duc de Windsor est au plus mal et apprend qu'il souffre d'un cancer du larynx incurable. Il maintient néanmoins sa rencontre avec l'empereur Hirohito qui lui permet d'obtenir une favorable couverture médiatique. À Londres, tandis qu'Élisabeth II nomme le conservateur Edward Heath Premier ministre après sa victoire aux élections générales de 1970, la princesse Anne vit une aventure d'une nuit avec le capitaine Andrew Parker Bowles. La petite amie de ce dernier, Camilla Shand, l'avait éconduit quelques heures plus tôt au profit d'un inconnu, qui se révèle être le prince Charles. À la demande de Heath, la souveraine se rend en France afin d'amadouer le président Pompidou et éviter qu'il ne s'oppose à l'adhésion du Royaume-Uni à la CEE. Apprenant que son oncle est à l'article de la mort, la reine se rend au chevet de l'ancien roi, à qui elle rappelle qu'il est son oncle préféré, puis lui pardonne les souffrances et contraintes causées à George VI et elle-même lors de son abdication. L'ancien souverain meurt quelques heures plus tard.
Épisode 9 : Imbroglio
Titre original
'Imbroglio'
Numéro de production
29 (03-09)
Synopsis
La relation entre le prince Charles et Camilla Shand se renforce, ce que sa famille ne voit pas d'un bon œil. L'héritier du trône se sent chaque jour plus rejeté et s'identifie en cela à feu le duc de Windsor, dont il était devenu très proche.
Résumé détaillé
La dépouille du duc de Windsor est rapatriée en Angleterre pour y être inhumée, permettant à Wallis Simpson d'être reçue au palais de Buckingham. Elle s'y entretient avec le prince Charles, devenu très proche de l'ancien roi par l'intermédiaire d'une relation épistolaire. L'héritier de la couronne se sent en effet de plus en plus rejeté par les siens à cause de ses idées et de son envie de faire valoir son opinion, s'identifiant ainsi à l'oncle de sa mère. Lui et Camilla Shand sont toujours plus proches, ce qui n'est pas sans inquiéter la reine mère et Lord Mountbatten qui ne la considèrent pas digne d'épouser le futur souverain britannique. À cette occasion, l'oncle du prince Philip reconnaît être à l'origine de la liaison entre Camilla et Charles, souhaitant que son petit-neveu passe du bon temps avec une jeune fille mais n'ayant pas prévu qu'ils tombent amoureux. Envoyé au Britannia Royal Naval College pour y faire ses classes, le prince de Galles apprend que sa première affectation l'enverra pendant près d'un an dans les Caraïbes. Il y voit une manœuvre de sa mère pour l'éloigner de sa petite amie, alors qu'il s'agit en réalité d'une combine montée par Lord Mountbatten, effectivement dans ce but. La souveraine enjoint à sa mère et à l'oncle de son époux de mettre un terme à ces manigances, et la veuve de George VI reçoit les familles Parker Bowles et Shand afin d'organiser le mariage de leurs enfants, ce qui provoque in fine la rupture de Camilla avec Charles. Tous ces événements se produisent sur fond d'une grève des mineurs très dure qui tend les rapports entre Élisabeth II et le Premier ministre Edward Heath, contraint d'organiser des coupures d'électricité pour économiser le charbon dont il assurait pourtant avoir organisé un stockage suffisant.
Épisode 10 : Un cri du cœur
Titre original
'Cri de cœur' (trad. litt. : « Un cri du cœur »)
Numéro de production
30 (03-10)
Synopsis
Après un nouvel adultère d'Antony Armstrong-Jones, la princesse Margaret se laisse séduire par un jeune homme lors d'une fête en Écosse alors qu'à Londres, Élisabeth II se réjouit de nommer à nouveau Harold Wilson Premier ministre. Une bonne humeur qui ne dure pas.
Résumé détaillé
Entre la princesse Margaret et le comte de Snowdon, rien ne va plus et ce dernier s'installe dans le Sussex avec sa maîtresse. Lors de l'anniversaire de sa sœur cadette, Élisabeth II annonce que Harold Wilson va former un gouvernement minoritaire après que Edward Heath a échoué à conserver le pouvoir, ce dont elle assume se réjouir tant elle préfère la compagnie du travailliste. Margaret souligne ensuite l'absence de son époux, mais les louanges que lui tressent la reine mère et le duc d'Édimbourg la mettent hors d'elle. Elle rallie l'Écosse où l'une de ses amies organise une fête pour le week-end. Sur place, elle s'entiche de Roddy, qui devient son amant, et tous deux se rendent à Moustique, où la princesse possède une maison. Le couple est photographié et leur romance fait les choux gras de la presse, soulevant la colère de la mère de la reine, qui organise le rapatriement de Margaret. À son arrivée au palais, elle trouve son époux avec qui elle a une vive altercation, tandis que Roddy quitte les lieux. En réaction, la sœur de la souveraine avale une grande quantité de cachets. Élisabeth II l'apprend à la fin de son audience hebdomadaire avec Wilson, qui lui annonce son intention de démissionner car il souffre de la maladie d'Alzheimer. La reine demande alors à son Premier ministre de l'inviter à dîner à sa résidence officielle, honneur qu'elle n'a accordé qu'à Winston Churchill et auquel le travailliste se montre très sensible. Rendue au chevet de Margaret, Élisabeth II lui dit tout l'amour qu'elle a pour elle et lui fait part de ses doutes quant à la célébration des 25 ans de son couronnement, tant le pays a changé depuis. Sa sœur la convainc en soulignant le rôle majeur de l'institution monarchique, qui tient le royaume et sa société unis.