Après une formation dans la vente dans un lycée professionnel, il obtient le brevet en candidat libre et travaille à sa majorité comme vendeur de prêt-à-porter, serveur et agent de sécurité[7]. À la suite de la naissance de son premier enfant, il reprend des études[5].
Chauffeur de taxi la nuit pendant neuf ans, il travaille à la station Jean-Ballard du Vieux-Port de Marseille et participe à la mobilisation de 2016 contre l’ubérisation de la profession avec le slogan « Pas de taxi, pas d’impôt, pas de lits d’hôpitaux »[8]. Il devient ainsi le porte-parole de la grève des taxis marseillais contre Uber[8]. Il est aussi le délégué des chauffeurs marseillais dans l’assemblée de « Taxi de France » à l'échelle nationale[8], ce qui l'amène à rencontrer Danielle Simonnet en 2016, puis à rejoindre La France insoumise en 2017.
Entre-temps, Jean-Luc Mélenchon annonce après l'élection présidentielle de 2017 sa candidature dans la quatrième circonscription des Bouches-du-Rhône à l'occasion des législatives de 2017. Il se propose comme chauffeur et garde du corps pour la campagne[1], sans être payé, comme le souligne la directrice de cabinet de Jean-Luc Mélenchon[8]. Après avoir quitté son activité de chauffeur de taxi pour la campagne électorale, il ne la reprend pas ensuite et organise en la rénovation d'une école maternelle de la cité de la Viste pour dénoncer l'état des services publics de la ville de Marseille[9]. Il travaille à l'occasion comme barman et dans des salles de concert[1].
Engagement politique
Débuts au Parti communiste
Sébastien Delogu s'engage au sein du Parti communiste français, avant de le quitter en raison de ce qu'il perçoit comme un « manque de diversité » au sein du parti[1].
Lors des élections européennes de 2019, il est candidat en vingt-quatrième position sur la liste de la France insoumise conduite par Manon Aubry, qui obtient 6,3 % des suffrages exprimés et six des 74 sièges français[10]. Pendant la campagne, il organise des actions symboliques à Marseille, comme l'utilisation de fumigènes à L'Estaque pour dénoncer la pollution des navires de croisière[11].
Après avoir annoncé sa candidature pour être tête de liste à Marseille lors des élections municipales de 2020, il se retire en après le faible score de son parti lors des élections européennes[11].
Le , il est exclu pour 15 jours de l'Assemblée nationale pour avoir brandi, lors d'une séance de questions au gouvernement, un drapeau de la Palestine, et privé de la moitié de son indemnité parlementaire pour deux mois, sanction la plus sévère. Les quatre partis de gauche, PS, écologistes, communistes et LFI ont tous voté contre. Cette action s'inscrit dans un contexte de bombardements israéliens sur des camps de déplacés à Rafah (sud de la bande de Gaza) ayant fait une cinquantaine de morts[14],[15]. Le motif est une « manifestation troublant l’ordre ou une scène tumultueuse », cas prévus par l'article 70 du règlement intérieur[16]. Naïma Moutchou, vice-présidente Horizons de l’Assemblée et proche d'Édouard Philippe[17] souligne que cette sanction disproportionnée[17] met en jeu la « crédibilité en tant qu’institution » de l'Assemblée[17] car Sébastien Nadot (ex-LREM) avait écopé d’un simple rappel à l’ordre pour une autre banderole dans l'hémicycle[17], tandis que LFI souligne que Yaël Braun-Pivet a porté dans l’hémicycle un drapeau israélien sur sa veste. La sanction correspond à une « application souple du droit à l’Assemblée » pour l'universitaire Benjamin Morel : la sanction est « très élevée, plus que ce qui se pratique pour ce type d’acte » et « reste une appréciation politique, en fonction de la sensibilité du sujet, liée à sa lecture conjoncturelle et politique ». Sébastien Delogu saisit la Cour européenne des droits de l'homme deux jours plus tard[18].
En septembre 2024, une vidéo de Delogu en commission des finances devient virale : sa lecture hésitante est moquée par ses détracteurs de droite et d'extrême droite, certains relayant une vidéo trafiquée et ralentie pour amplifier l'effet. De nombreux élus de LFI apportent leur soutien à Delogu et dénoncent un « mépris de classe »[20].
Affaires judiciaires
Cette section est liée à une affaire judiciaireen cours. Le texte peut changer fréquemment, n'est peut-être pas à jour et peut manquer de recul. N'hésitez pas à participer à l'écriture de synthèse de manière neutre et objective, en citant vos sources. N'oubliez pas que, dans nombre de systèmes judiciaires, toute personne est présumée innocente tant que sa culpabilité n’a pas été légalement et définitivement établie.
Sébastien Delogu doit être jugé pour « violences aggravées » et « refus de se soumettre aux opérations de relevés signalétiques » lors d'une altercation devant le lycée Saint-Exupéry de sa circonscription le [21],[22]. Les syndicats du lycée ont pris sa défense après une communication du parquet sur une enquête le soupçonnant d'avoir causé « une incapacité totale de travail (ITT) n’excédant pas huit jours » par des coups de pieds dans les chevilles du proviseur adjoint et d'une conseillère principale d’éducation du lycée[23] devant le portail lors de la contestation de la réforme des retraites[23],[24]. Il dément par un communiqué le jour-même. Selon un autre communiqué, des syndicats CGT, FO, Snes et SUD, il a été « pris à partie physiquement par un membre de la direction » alors qu'il s'interposait[25] après qu'un cadre du lycée et un policier ont « ceinturé et mis au sol un élève » avant de le relâcher et d'accuser les enseignants présents d'être « responsables » du blocage. Selon lui, il rencontrait initialement des salariés d'une entreprise voisine[22], ensuite alertés par l'incident devant le lycée[22], où il a été « attrapé par le bras » et bousculé avec « une benne à ordure »[22]. L’audience du 13 décembre 2023 est renvoyée au [23] puis à janvier 2025 pour éviter un jugement pendant la campagne des élections législatives[21].
↑ abcde et fAlexandre Vella, « Marseille : Enfant des quartiers nord, de taxi à SDF, le député Nupes Sébastien Delogu "est un hybride" », 20 minutes, (lire en ligne, consulté le ).
↑Gilles Rof, « A Marseille, la très politique rénovation d’une école par La France insoumise », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bMarc Leras, « Le procès pour violences du député LFI sortant Sébastien Delogu reporté au mois de janvier », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le )
↑ abc et dArticle de Juliette Moreau Alvarez le 14 décembre 2023 [1]
↑ ab et cArticle d'Alexandre Vella le 13/12/2023 dans 20 Minutes[2]
↑Article par Mathilde Ceilles le 13/12/2023 dans 'Le Figaro[3]
↑V.G. et AFP, « Le député LFI Sébastien Delogu visé par des plaintes pour violence après le blocus d'un lycée marseillais », La Dépêche, (lire en ligne).