Par son architecture singulière donc, la ruelle doit son nom au fait qu'un chat peut passer d'un côté à l'autre de la rue, en passant par les toits[3],[4]. Les façades se touchent par le sommet, et sont maintenues par des étais[5].
Gabriel Groley a dressé ce constat : « Les charpentiers troyens savaient tout de même bien calculer l'équilibre de leurs pièces de bois pourqu'une déviation [la ruelle] de cette importance ne cause aucune crainte justifiée »[6]
Historique
La ruelle est reconstruite après le grand incendie de 1524 qui détruit un tiers de la ville[7] Très étroite, elle donne une idée des rues médiévales pavées avec une rigole centrale pour l'écoulement des eaux. Reconstruites, les maisons à pans de bois et en encorbellement s'élargissent en hauteur.
À l'entrée de la ruelle du côté de la rue Champeaux se trouvait le bailli du prieuré de Saint-Jean-en-Châtel, appartenant à l'abbaye Saint-Pierre de Montiéramey[8]. Aux nos 32 et 36 de l'actuelle ruelle des Chats se trouvait un hôtel pour les voyageurs et les gens de passage appartenant à la famille Lesguisé[9],[10]. Elle est nommée ruelle Maillard depuis le XVe siècle, dès 1460[11]. Après l'incendie de 1524 toutes les maisons de la ruelle Maillard furent reconstruites. En 1783, elle devient la « rue des Chats »[12].
À cause du libertinage qui s'y déroulait, en 1789 un arrêté de François-Nicolas Sourdat, lieutenant général de police, enjoint de fermer la ruelle à ses extrémités. Voici le texte de l'arrêté : « Il doit être posé à chaque extrémité de la ruelle, 2 grilles en fer, ouvertes de jour, mais fermées de nuit. La ruelle sera fermée la nuit et ouverte le jour. il est interdit de conduire ou de sortir de cette ruelle aucuns butins, décombres, charognes, tels que des chiens, chats et volailles morts, sous peine d'amende. Faites attention, ce passage donne lieu à des rendez-vous et occasionne des désordres de libertinage[10]. »
Encore sous la Révolution, M. Cousin notaire apostolique et royal, cache plusieurs prêtres dans sa maison située rue des Quinze Vingts, et dont une porte sur la ruelle des Chats favorisait les entrées et les sorties[13],[14].
La ruelle en 1839 avec la cour arrière de l'Hôtel Juvénal des Ursins.
Cour de l'hôtel Juvénal des Ursins.
Dans les années 1960, la ruelle des Chats fut menacée de disparition, et André Malraux s'en alarma[16]. La loi qui porte le nom de Malraux pour la sauvegarde du patrimoine ancien est adoptée le Le même jour la rue des Chats devient officiellement la ruelle des Chats[17]. Un an auparavant Gabriel Groley historien régional faisait paraitre son livre Où en es tu, pauvre vieux Troyes ? où il alertait entre autres lieux, sur l'état de la ruelle.
À l'angle de la ruelle des Chats, au niveau de l'élargissement de la ruelle, se trouve la Cour du mortier d'Or.
À la place de l'ancienne clinique Juvénal, aujourd'hui démolie, il était prévu en 2006 de reconstruire un ensemble de maisons dans l'esprit du XVIe siècle[18] et la construction de deux maisons à pans de bois commence en [19]. À l'angle de la ruelle, un jardin de 500 m2 est prévu pour l'été 2016[20].
L'office du tourisme de Troyes propose Le Parcours des Chats un circuit touristique de 3,5 kilomètres. Circuit à travers la ville de Troyes qui passe par la ruelle des Chats[21].
Éclairage
La ville de Troyes est éclairée depuis 1534, date à laquelle le conseil de ville décide d’éclairer durant les périodes des foires de Champagne, par des chandelles de suif dans des lanternes ; en 1766, la ville dispose 150 lanternes publiques allumées en hiver dans les rues principales. Le suif donne sa place à l’huile aux alentours de 1800 (sous le Consulat) les lampes à bec de gaz en 1842 (une usine à gaz est terminée la même année)[22] et l’électricité au début du XXe siècle[23].
La vie de Rachi de Troyes est remplie de légendes et « miracles » voici: Un jour que la femme d’Isaac (future mère de Rachi), enceinte de Salomon Rachi passe ruelle des Chats, une voiture approche et va l’écraser. Elle se raidit alors contre le mur, et celui-ci s’enfonce par miracle pour lui faire de la place[26]
↑Le développement de l’encorbellement a été expliqué à cause des avantages en matière d'occupation du terrain et de gain d'espace au sol qu'il offrait. Une autre raison de son développement aurait été pour des raisons fiscales car il permet de gagner de la surface tout en gardant la même taxe, celle-ci étant prélevée sur la surface au sol, ce qui est plus une légende qu'une réalité.