Le cloître Saint-Merri comprenait autrefois dans son périmètre, les rues Brisemiche (l'actuel côté est de la place Igor-Stravinsky) et Taillepain (commençant à l'emplacement de l'actuel no 18, ancienne « rue Baille-Hoë », nom signifiant « qui donne joie »)[1]. Elles furent parmi les nombreuses rues aux ribaudes de Paris, du XIIIe au XVe siècle ; les curés de la paroisse Saint-Merri demandèrent qu'on les chasse en 1387 et en 1424.
Du côté de la rue Saint-Martin, on voyait une porte ou barrière qui avait fait donner à cet endroit le nom de « la barre Saint-Merri ». Cette dénomination venait sans doute de la juridiction temporelle que les chanoines de Saint-Merri y faisaient exercer. Les prisons du chapitre étaient situées en cet endroit et on y tenait également les assemblées capitulaires. La partie de cet emplacement qui avoisine la rue Saint-Merri se nommait « rue des Consuls »[1].
Le cloître Saint-Merri, disparu au XVIe siècle, était un enclos de maisons appartenant au chapitre de l'église Saint-Merri, avec une prison à l'emplacement de l'actuel no 24.
Une décision ministérielle, du 13 vendémiairean X (), signée Chaptal, fixe la largeur de cette voie publique à 7 mètres[1].
Au début du XIXe siècle, les numéros de la rue étaient noirs[2].
En 1837, la partie qui débouche dans la rue Saint-Martin fut prolongée jusqu'à celle du Renard sur les terrains appartenant à M. Guelle[1]. La rue du Cloître-Saint-Merri, d'une longueur de 132 mètres, qui était située dans l'ancien 7e arrondissement, quartier Sainte-Avoye, commençait désormais aux 3-5, rue du Renard et finissait aux 4-6, Saint-Martin[3]. Le dernier numéro impair était le no 7 et le dernier numéro pair était le no 24.
En vertu d'une ordonnance royale du , la largeur de la voie est portée à 12 mètres, entre les rues Saint-Martin et du Renard. Le surplus, qui prend naissance à la rue de la Verrerie, doit former une place pour dégager le chevet de l'église Saint-Merri, et sa largeur est fixée à 14 mètres[1].
Une décision ministérielle du 21 juin 1844 donne à la partie sud de la rue du Cloître-Saint-Merri le nom de rue des Juges-Consuls[4].
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
No 6-8 : groupe scolaire privé catholique sous contrat Saint-Jean-Gabriel (maternelle, école, collège), dont les origines remontent au XVIIe siècle[5].
La maison des consuls était située dans le cloître Saint-Merri.
La première juridiction des consuls en France fut établie à Toulouse, par édit du mois de . La Ville de Paris n'obtint cet avantage qu'en 1563. Cette justice connaissait de toutes les causes ou procès concernant le commerce et le fait de marchandise.
La juridiction consulaire fut toujours exercée par cinq marchands ; le premier se nommait juge et les autres consuls. Ces fonctions étaient électives et les magistrats renouvelés tous les ans, le . Le juge devait avoir quarante ans, et les consuls vingt-sept.
↑Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : Recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), (lire en ligne), « Décision du ministre de l'Intérieur du 21 juin 1844 », p. 189.
↑« Historique », saintjeangabriel.net, consulté le 20 avril 2024.
↑Jacques Hillairet, Gibets, piloris et cachots du vieux Paris, Paris, Édition de Minuit, , Page 301.
Renaud Gagneux et Denis Prouvost, Sur les traces des enceintes de Paris, promenade au long des murs disparus, Paris, Éditions Parigramme, 2004, 288 p. (ISBN2-84096-322-1).
Jacques Hillairet, Connaissance du vieux Paris, rive droite, rive gauche, les îles & les villages, Paris, Éditions Payot & Rivages, 1993 (ISBN2-86930-648-2).