le nom proviendrait d'un lieu-dit « des Boulets ». L’appellation viendrait de "boulaie", lieu planté de bouleaux[1],[2] ;
ou bien prendrait son origine dans les guerres de religion du XVIe siècle (boulets de canon) ;
une troisième hypothèse (plus probable) serait le renvoi, par le terme « boulets », à un type de charbon distribué sous forme de palets, d'une taille qui permettait un transport et un stockage plus maniables, dans les quartiers de nombreuses villes, au XIXe et au début du XXe siècles[3].
« Pour cuisiner et se chauffer au début du XXe siècle, les Parisiens utilisaient principalement le charbon comme combustible. […] Le combustible, tel qu'il sort de la mine, c'est-à-dire en morceaux de grosseurs diverses mélangés de poussier, s'appelle “tout-venant”. »
Le tout-venant, dans chaque qualité de charbon, est le combustible dont le prix est le moins élevé.
Le prix augmente ensuite de plus en plus, à mesure que la grosseur diminue, jusqu'aux morceaux de la grosseur d'un œuf de poule, parce qu'ils nécessitent des criblages successifs, c'est-à-dire de la main-d'œuvre.
On appelle « gaillette », ou « gailletins », les combustibles ainsi criblés. La gaillette ou gailletterie comprend des morceaux de la grosseur de la tête ; le gailletin a la grosseur du poing.
Au-dessous de cette grosseur, les gailletins diminuent de prix, parce qu'il faut des grilles ou des foyers spéciaux pour les brûler.
Les morceaux de la grosseur 15/18, c'est-à-dire ceux qui passent par un crible dont les mailles ont 15 à 18 millimètres de largeur, s'appellent « têtes de moineaux » ; ils tendent cependant à augmenter de prix à Paris, surtout pour les charbons maigres et les anthracites, en raison de la quantité considérable de foyers destinés à les utiliser qui ont été construits spécialement pour les appareils de chauffage. Les poussiers et menus, principalement ceux d'anthracite, coûtaient très bon marché, 18 à 20 francs la tonne, il y a dix ou quinze ans. Leur prix tend de plus en plus à augmenter, parce qu'on a construit beaucoup de foyers destinés à les brûler, et parce qu'on les emploie en grandes quantités pour fabriquer des agglomérés (briquettes, charbon de Paris, boulets, etc.)[4].
Historique
La rue des Boulets, déjà connue en 1672, est une des sections du chemin de Saint-Denis à Saint-Maur.
↑Félix Lazare, Louis Lazare et Michel Fleury, Dictionnaire administratif et historique des rues et des monuments de Paris, Maisonneuve et Larose, coll. « Mémoires de France », (ISBN978-2-7068-1098-5).
↑Michel Roblin, Quand Paris était à la campagne: origines rurales et urbaines des vingts arrondissements, Picard, (ISBN978-2-7084-0134-1).
↑G. Debesson, Le Chauffage des habitations. Étude théorique et pratique des procédés et appareils employés pour le chauffage des édifices, des maisons, des appartements, Éditions Dunod, 1920.
↑Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : Recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), , « Arrêté du 2 avril 1868 », p. 381.