Riccardo Marc Alexandre Aurili (Bibbona (Italie), - Villeneuve-Loubet, [1],[2]) est un sculpteur italien actif en Italie, en Belgique et en France.
Il est également connu sous les noms de Richard Aurili et de Prof. Aurili.
Il réalisait des sculptures artistiques, commerciales et monumentales.
Biographie
Riccardo Aurili suit une formation de sculpteur à l'Académie de Florence, en tant qu'élève d'Augusto Rivalta et d'Emilo Zocchi[3],[4]. Il y obtient le premier prix de sculpture en 1883[5].
Il se marie avec Françoise Pesciatini, qui sera la mère de ses enfants[6],[7].
Après ses études[8], il se fait remarquer avec sa sculpture «La Baigneuse», proposée à une vente aux enchères de Drouot en 1890[9].
En 1889, à Volterra, Aurili devient père d'un fils Aurelio, un futur sculpteur[10],[11].
Après 1890, il passe la majeure partie de sa vie en France et en Belgique. Cependant, il maintient toujours des contacts avec la Toscane et on le décrit comme « sculpteur florentin » tout au long de sa vie.
Richard Aurili - Extrait acte de décès
Nathalie Aurili - Extrait acte de décès
Paris
Au début des années 1890, la famille Aurili s'installe à Paris et y séjourne jusqu'en 1904[3], après quoi ils s'installèrent à Bruxelles[3].
En 1891, sa fille aînée Natalia est née dans le 17e arrondissement[12],[13], suivie de Brunnetta à Levallois-Perret en 1892 et d'Atala en 1893[14].
Dans ses années parisiennes, Ricardo Aurili reçoit des commandes de niveau élevé. En 1892, il collabore à la sculpture controversée « Bellona » d'Emile Gérome[15],[16]. Plus tard il reçoit des commandes d'agrandissement en bronze de dessins réalisés en argile par les frères Ettlinger[17], dont ses œuvres bien connues « Gladiator» et « Flore » de 1899 et pour l'entreprise de A. Jourdan, spécialisée en statuettes, groupes, vases, pendules, candélabres au gaz et àl’électricité en bronze imitation[18].
Ses œuvres de sa période parisienne contiennent à la fois des sculptures et statuettes artistiques et commerciales. Une transition du néoclassique[20] vers l'Art nouveau est perceptible. Il est surtout connu comme sculpteur de bustes et d'œuvres inspirées de la mythologie[20] et de l'histoire classique, comme son gladiateur « Ave Cesar»[21], dont il réalisa plusieurs versions, et le buste « Desdémone », réalisé en 1900[22].
Au cours de ces années, il est un fanatique du cyclisme, reconnu dans l'histoire du cyclisme toscan pour avoir terminé le trajet Paris-Florence en 6 jours en 1895 avec le Français Valot[23].
Bruxelles
En 1905, il s'installe à Bruxelles sur l' avenue de Tervueren[3]. Sa période belge peut être décrite jusqu'en 1914. Il ne peut être prouvé que Riccardo Aurili y ait vécu (sans interruption) pendant toute cette période[24].
Durant sa période belge, il se remarie avec Elisa Van Humbeeck (1877-1956), une veuve de Schaerbeek[25].
A Bruxelles, il devient collaborateur de la société A. Carli Frères, une société fondée à Schaerbeek au début des années 1900 par Antonio Carli (1868), aussi originaire de Toscane. Le statut sous lequel Aurili travaillait chez A. Carli Frères n'est pas connu.
Dans cette période, entre 1905 et 1914, la production d'œuvres portant son nom comprennent des bustes en albâtre, des figurines en plâtre, des œuvres allégoriques, des scènes, des animaux sauvages, des statues de saints, des figurines de Napoléon, des objets décoratifs et des ustensiles, tels que des luminaires. Parfois, ils portent le cachet « made in Belgium » [26] vers A.Carli Frères.
À cette époque, plusieurs sculptures de lui ont également été publiées par d'autres sociétés et on le voit en France et en Italie avec des sculptures dans le cadre d'expositions, d'achats et de cadeaux, dont un buste de Garibaldi en 1907[27]. Au cours de cette période, il collabore avec le sculpteur et professeur florentin Romanelli, sous la direction duquel il a réalisé une statue[20].
En 1912 et 1913, il participe aux Expositions de Florence[28]. En 1912, sa statue «Diana ferita» est acquise par l'État italien[29].
Un article de journal Eco de la Stampa de 1916 mentionne qu'en 1914, en raison du déclenchement de la Première Guerre mondiale, son fils Aurelio Aurili était revenu de Bruxelles, où il avait étudié la sculpture, à Volterra. Quelques semaines avant son mort en mars 1916, il fut encore reçu par sa famille (avec mention explicite de Riccardo Aurili) qui vivaient à Volterra comme réfugiés de guerre[30].
Professeur de l'Académie de Florence
Dans sa période belge, il a commencé à signer avec Prof. Aurili[31], ce qui pourrait indiquer qu'il était actif dans l'éducation artistique.
Dans l'entête d'un document de 1935, il s'est référé explicitement comme « Professeur de l'Académie de Florence »[32].
Sachant que le titre est utilisé très explicitement dans un article de journal de 1914, la mention n'a rien à voir avec le titre honoraire.
Toscane
En 1914, il entame une nouvelle carrière de sculpteur monumental, qu'il exercera jusqu'à la fin de sa vie, en plus de réaliser sporadiquement des sculptures artistiques et commerciales. En octobre 1914, la statue commémorative du cycliste Luigi Fiaschi, réalisée par « Prof. Riccardo Aurili », est inauguré au cimetière Porte de Santo de Florence. C'est un monument de 2,5 mètres.
Son fils Aurelio Aurilo rejoint l'armée italienne en 1915 et est tué au combat le [10]. Riccardo s'installe définitivement sur la Côte d'Azur (respectivement à Nice et Antibes). Cependant, il a maintenu des liens avec la Toscane, comme en témoigne le Monument aux morts à Pieve Santo Stefano (Arezzo) de 1925[33].
En 1919, Aurili reçoit le titre de professeur honoraire de l'Académie dell'Arte de Florence[31] et en 1931 il est fait chevalier de l'ordre de la Couronne d'Italie, il vit déjà à Antibes à cette époque.
Côte d'Azur
En 1916, il s'installe sur la Côte d'Azur, d'abord à Nice puis dans la région d'Antibes.
Il ouvre des boutiques « Aux Arts Florentins »[34],[35] à Nice et à Villeneuve-Loubet, spécialisées dans la poterie et les objets d'art.
Il s'occupe de sculpture monumentale avec des tombes au cimetière de Nice[36],[37], des monuments aux morts, dont celui du jardin du consulat d'Italie à Nice[36],[38] et une statue du roi Albert Ier en 1935 à Antibes[39],[40]. Entre-temps, ses sculptures artistiques apparaissent régulièrement sur le marché, comme l'une des petites sculptures datées de 1923, un buste de femme de style Art nouveau, commandé pour des noces d'argent[41].
Il meurt en 1943[42]. Sa boutique de Villeneuve-Loubet fut poursuivie par sa veuve puis, après sa mort, par sa fille Atala[35].
Il est inhumé au cimetière d'Antibes.
Notes et références
↑Archives municipales d'Antibes Juan-les-Pins (ville-antibes.fr) https://archives.ville-antibes.fr/ 16/8/2023: « le sculpteur AURILI Riccardo (Richard) Marc Alexandre, né le 17.12.1864 à Bibonna (Pise, Italie). Sa date de décès est bien le 21.08.1943 non à Antibes, mais à Villeneune-Loubet (Alpes-Maritimes). »
↑Archives départementales 06 - demande n° 23-20230816 Enregistrée le 2023/08/16 - copie acte de décès de Richard Aurili: « Le vingt un août mil neuf cent quarante trois, une heure, est décédé, quartier Logis de Bonneau : Richard, Marc, Alexandre Aurili, sans profession, né à Bibbona (Pise-Italie) le dix sept décembre mil huit cent soixante quatre, domicilié à Antibes, 12 avenue Muterse, fils de Laurent Aurili et de Rosa Pesciatini décédés, époux en secondes noces de Elisa Charlotte van Humbeeck. Dressé le vingt un août mil neuf cent quarante trois, douze heures, sur la déclaration de Nicolas Berardi, agent consulaire à Antibes, trente neuf ans, domicilié à Antibes, route de la Badine, ami du défunt, qui lecture faite a signé avec Nous Félix Fiori, officier de la Légion d'Honneur, Président de la Délégation Spéciale de Villeneuve Loubet, officier de l'Etat civil »
↑Cesaro da Prato, Emporio letterario delle arti e teatro con traduzione di articoli stranieri, Firenze, (lire en ligne)
↑(it) Cesare del Prato, Emporio letterario delle arti e teatro con traduzione di articoli stranieri, Firenze, (lire en ligne)
↑ Acte de décès de AURILI Nathalia Rosa, du 29.06.1973 acte n°424. (Unité Archives D.G.A. Vie Sociale et Culturelle Direction Animation et des Activités Culturelles Service Archives Municipales Antibes)
↑« Le Vingt-neuf Juin mil neuf cent soixante-treize, à treize heures quarante-cinq, est décédé en quartier de la Fontenen: Nathalia Rosa Aurili, sans profession domiciliée à Antibes, 12 Boulevard Albert 1er, née à Paris 17°, le 23 Décembre 1891, fille de Riccardo Aurili et de Françoise Pesciatini, époux décédés. Célibataire. Dressé le 2 Juillet 1973, à dix heures quarante cinq, sur la déclaration de Miguel Caihouela, 50 ans, Employé des Pompes Funèbres, domicilié à Antibes, 9 re Ernest Macé, qui, lecture faite et incité à lire l’acte, a signé avec Nous Edouard Boulanger, Employé municipal délégue du Maire d’Antibes. »
↑Il est peu probable qu'il ait étudié à l'Académie de Paris, car cela n'est pas mentionné dans un document français auquel il a contribué.
↑G. Duchesne, Catalogue d'un très beau mobilier de salon style Louis XV, beaux objets d'art européens et de l'Extrême-Orient, Paris, Hôtel Drouot, (lire en ligne)
↑Décès le 29 juin 1973 à Antibes, Alpes-Maritimes, Provence-Alpes-Côte d'Azur (France): Nathalie Rosa Palmyra Aurili, né le 23 décembre 1891 à Paris 17e Arrondissement, Paris, Île-de-France
↑Photo appartenant aux descendants de la famille Aurili, montrant Aurili (posé) en train de sculpter la tête de Bellone sur une échelle, tandis que Gérome travaille au bas de l'image. (photo: internet).
↑"Ettlinger (L.etS.) Frères,9,rue Saint-Anastase, Paris.—Objets de fantaisie et religieux en bronze imitation, étains, terres cuites et biscuits" https://docplayer.fr/213743030-Ere-du-commerce-de-l-industrie-du-travail-exposition-universelle-internationale-de-liege-1905-section-francaise-classe-97-rapport.html
↑Th. Millet, Exposition universelle et internationale de Liège 1905 - section Française - Classe 97 - Rapport, Paris, Lermot, (lire en ligne), p.17
↑« Ettlinger frères C. Brach », La France judiciaire, , p. 318 (lire en ligne)
↑Certains sites internet font référence à la rue Stroobants 10 à Ixelles. Cette nouvelle rue a été construite de 1907 à 1911 avec des maisons de style éclectique et art déco, clairement destinées à la classe supérieure. Au numéro 12 se trouve la résidence d'artiste du peintre Pierre Abattucci. https://monument.heritage.brussels/fr/Ixelles/Rue_Francois_Stroobant/10501360
↑Entête: Comité exécutif du Monument au roi Albert I d.d. 22 mai 1935: vice-président: « Aurillo (sic) Ricardo (sic), Statuaire, Professeur de sculpture des Beaux Arts de Florence »
↑« E morto a Villeneuve Loubet lo scultore Riccardo Aurili », L'Italie nouvelle : journal hebdomadaire, politique, littéraire et artistique, (lire en ligne)