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Ne pas confondre avec la présentation d'un groupe par générateurs et relations.
En mathématiques, une représentation de groupe décrit un groupe en le faisant agir sur un espace vectoriel de manière linéaire. Autrement dit, on essaie de voir le groupe comme un groupe de matrices, d'où le terme représentation. On peut ainsi, à partir des propriétés relativement bien connues du groupe des automorphismes de l'espace vectoriel, arriver à déduire quelques propriétés du groupe.
C'est l'un des concepts importants de la théorie des représentations.
Un groupe est une structure algébrique composée d'éléments, que l'on peut "additionner" (opération abstraite, cette "addition" n'est pas forcément commutative, mais peut l'être), il y a un élément neutre, et tout élément possède un inverse. Un exemple typique est l'ensemble des entiers modulo 12. On peut additionner les nombres : 2+5 = 7 ; 5+9 = 2 (car 14 et 2 sont égaux modulo 12). Tout élément a un inverse : par exemple l'inverse de 2 est 10 car 2+10=0.
Une représentation est une façon géométrique de voir le groupe dans un espace, par exemple en deux dimensions. Plus précisément, chaque élément du groupe se voit comme une opération vectorielle (symétrie / rotation autour de l'origine). Imaginons une horloge avec l'aiguille des heures. Chaque nombre x modulo 12 correspond à tourner de x heures, comme le montre la table suivante :
On remarque que l'addition, par exemple 2+3 = 5, se traduit par la succession de deux opérations : avancer l'aiguille de 2 heures, puis de 3 heures correspond à l'avancer de 5 heures. La table ci-dessus est un morphisme de groupe et elle est un exemple de représentation du groupe des entiers modulo 12.
Bien sûr, il y a plein de groupes différents, et pour chacun d'eux plusieurs représentations possibles dans des espaces de dimension finie, voire infinie. La section suivante présente la définition formelle d'une représentation d'un groupe G quelconque.
Soit G un groupe, K un corps commutatif et V un espace vectoriel sur K. On appelle représentation du groupe G une action linéaire de G sur V, autrement dit un morphisme de groupes de G dans le groupe linéaire GL(V). Plus explicitement, c'est une application
Pour qu'une application ρ de G dans l'espace des endomorphismes de V vérifiant ρ(g1)∘ρ(g2) = ρ(g1g2) soit en fait à valeurs dans GL(V), il suffit que l'un des ρ(g) soit un automorphisme.
Pour écrire l'action d'un élément g du groupe sur un élément v de l'espace vectoriel à travers la représentation ρ, on notera parfois ρ(g)(v), ρ(g).v ou même g⋅v s'il n'y a aucune ambiguïté. On note parfois une représentation (V, ρ). On dit parfois également (et abusivement) que V est une représentation de G.
Un morphisme de représentations de G, ou « opérateur d'entrelacement », d'une représentation (V, ρ) vers une représentation (W, σ), est une application K-linéaire φ de V dans W telle que pour tout g appartenant à G on ait
On dit alors aussi que φ est un morphisme G-équivariant de V dans W.
Un cas important est celui où φ est un isomorphisme : les représentations (V, ρ) et (W, σ) sont dites isomorphes ou équivalentes s'il existe un isomorphisme φ de V dans W qui soit G-équivariant, c'est-à-dire qui vérifie, pour tout g appartenant à G :
Dans ce cas, V et W ont la même dimension.
Soit (ei)i = 1,...,n l'image par φ de la base canonique de Kn. La donnée de cette base de V permet d'associer à chaque endomorphisme a de V une matrice carrée d'ordre n, dont les coefficients aij sont les éléments de K donnés par les égalités suivantes :
L'application qui à un endomorphisme a associe la matrice définie précédemment est un isomorphisme d'anneaux, de l'anneau L(V) des endomorphismes de V dans celui, Mn(K), des matrices carrées d'ordre n à coefficients dans K. Ce morphisme induit un isomorphisme de groupes entre les groupes des inversibles de ces deux anneaux : les groupes GL(V) et GLn(K). Par composition avec cet isomorphisme de groupes, toute représentation de G sur V est équivalente à une représentation matricielle, avec φ pour isomorphisme d'entrelacement.
On suppose que pour tout élément g de G, W est stable par ρ(g). On peut alors définir chaque endomorphisme σ(g) de W comme la restriction de ρ(g) à W. Les σ(g) vérifient σ(g1)∘σ(g2) = σ(g1g2) et l'image par σ de l'élément neutre de G est la restriction à W de l'identité de V, donc c'est l'identité de W, qui est bien un automorphisme de W. Les conditions suffisantes sont remplies pour que σ soit une représentation de G sur W.
La K-algèbre de G, notée K[G] et constituée des combinaisons linéaires finies formelles d'éléments de G à coefficients dans K, est une K-algèbre associative dont la multiplication étend naturellement la loi du groupe G.
On peut alors étendre, et ce de façon unique, la représentation ρ en un morphisme de K-algèbres de K[G] vers End(V), en posant
Ceci fait de V un K[G]-module. On dit également que V est un G-module (en).
Réciproquement, la donnée d'un K[G]-module fournit une représentation de G.
Via ce « dictionnaire » :
Le fait de considérer des représentations irréductibles permet de beaucoup simplifier certains raisonnements : par exemple, d'après le lemme de Schur, un morphisme entre deux modules simples est soit nul, soit inversible.
On peut souvent ramener l'étude des représentations de G à l'étude de ses représentations irréductibles : si V n'est pas irréductible, on peut toujours considérer un sous-espace vectoriel de V qui soit stable par G. Si jamais V est de dimension finie, on pourra ainsi finir par trouver un sous-module simple.
Théorème de Maschke — Si G est un groupe fini dont l'ordre n'est pas divisible par la caractéristique de K, alors tout K[G]-module est semi-simple (ou de façon équivalente : toute représentation de G sur un K-espace vectoriel est complètement réductible).
Ce théorème se généralise partiellement aux représentations continues de groupes compacts.
Si G est un groupe fini, toute représentation irréductible complexe (de degré fini) de G est équivalente à une sous-représentation de la représentation régulière.