Membre de l'Organisation spéciale puis des FTP, elle diffuse des tracts, prend part à des sabotages, participe à un journal clandestin et organise une vaste manifestation. Dénoncée, elle est arrêtée en , torturée, déportée à Ravensbrück, d'où elle revient en juin 1945.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, sous l'Occupation, Renée Moreau entre dans la Résistance, sur l'invitation de sa collègue et amie Léone Jamain[2]. Elle fait partie de l'Organisation spéciale (O.S.), qui devient plus tard les Francs-tireurs et partisans (FTP)[2]. La Résistance s'organise lors de réunions secrètes à la Manufacture (« la Manu »), et se matérialise d'abord par l'élaboration et la diffusion de tracts auprès de la population[2],[3]. Les tracts qu'elle contribue à diffuser appellent à prendre part et à soutenir la Résistance[3].
Son groupe participe aussi à héberger d'autres résistants, et à les approvisionner en faux papiers d'identité, en provisions et en cartes de ravitaillement, qui sont subtilisées à la mairie[2],[3].
Renée Moreau prend part également aux sabotages dans la région[2], ainsi qu'à l'édition d'un journal clandestin diffusé après du personnel de la Manufacture, le Manuchard libre[2].
Elle est l'une des organisatrices[2] de la grande manifestation du personnel de la Manufacture le . Cette manifestation réunit entre 1 800 et 2 000 manifestants se ressemblant dans la cour, entonnant la Marseillaise malgré la présence de mitrailleuses allemandes, et protestant notamment contre l'envoi de travailleurs en Allemagne[2],[3]. Ils obtiennent partiellement gain de cause[2],[3].
Arrestation, déportation
Mais elle est dénoncée, et arrêtée le en même temps que quatorze de ses camarades[3],[4]. Incarcérée à la prison de la Pierre Levée, à Poitiers, elle est battue au cours de nombreux interrogatoires, comme ses camarades[3],[5]. Elles sont transférées le à Romainville près de Paris[3],[5], puis à Compiègne[3] le mois suivant et déportées en Allemagne, dans le camp de Ravensbrück[3],[5]. Elle y découvrent la dure réalité des camps, avec des femmes squelettiques et des charrettes de cadavres[5].
Renée Moreau est tondue, nantie du matricule 22465, et affectée au kommando de Neubrandenburg, où elle subit le travail forcé sous les coups et les privations[6]. En avril 1945, l'Armée rouge approche et les SS donnent l'ordre d'évacuation du camp. Après trois jours de marche sans manger ni boire, elle s'évade avec quelques autres[3],[5] ; leur groupe réussit à s'alimenter dans un champ puis rejoint des prisonniers de guerre français qui les cachent et les nourrissent[3],[5]. Elles retrouvent ensuite les troupes alliées[3],[5].
Après-guerre
Lorsque Renée Moreau revient à Châtellerault le , elle ne pèse plus que 38 kg[6]. Elle retrouve la santé, puis reprend son travail à la Manufacture[6].