En 1951, peu après que la Chine devient communiste, Radio Peking devient une radio à diffusion internationale[1], entraînant la fondation par les États-Unis la même année de Radio Free Asia (RFA), équivalent asiatique de Radio Free Europe[2].
En 1994, Radio Free Asia est ressuscitée par l’International Broadcasting Act(en)[5],[6] qui est voté par le Congrès des États-Unis. RFA devient officiellement un groupe privé sans but lucratif. Elle est financée par une subvention fédérale annuelle provenant du Broadcasting Board of Governors (BBG), un groupement de radios dépendant, de 1994 à 1999, de l'agence de propagande United States Information Agency[7] et dont le directoire est représenté par le secrétaire d'État et 8 personnes choisies par le président des États-Unis[8]. Le BBG sert à RFA de bureau des directeurs, réalisant et supervisant les demandes de subventions pour RFA. La mission de BBG dans ses statuts est de « promouvoir et soutenir la liberté et la démocratie en émettant des nouvelles et des informations appropriées et objectives au sujet des États-Unis et du monde à des auditoires d'outremer ».
En , RFA annonce la fermeture de son bureau à Hong Kong après le vote d'une loi (Safeguarding National Security Ordinance(en)) ce même mois. Cette loi traite en particulier des inférences étrangères et RFA est considérée par le gouvernement de Hong Kong comme une « force étrangère ». RFA garde toutefois son accréditation officielle comme média. Le département d'État des États-Unis dénonce une augmentation de la répression contre les droits et libertés et sanctionne plusieurs responsables politiques hongkongais[11],[12].
Pressions chinoises
Les autorités chinoises font pression sur Shohret Hoshur, un journaliste de Radio Free Asia résidant aux États-Unis et naturalisé américain[N 2], en s'attaquant à sa famille restée en Chine. Tudaxun Hoshur, le frère du journaliste, a été condamné à 5 ans de camps de travail en 2014 ; son autre frère, Shawket Hoshur, a également disparu mais n'est pas encore jugé. « Ils veulent me réduire au silence, cela ne fait aucun doute, déclare Shohret. Les autorités chinoises ne s'en sont jamais cachées. S'ils s'en prennent à ma famille, s'ils arrêtent et emprisonnent mes frères, c'est parce qu'ils m'en veulent à moi. »[13],[14].
RFA définit ainsi sa mission : « RFA diffuse des nouvelles à l'intention d'auditeurs asiatiques qui n'ont pas normalement accès à des reportages complets et équilibrés dans leur médias nationaux. Au travers de ses émissions et des appels de ses auditeurs, RFA vise à remplir un vide important dans la vie des peuples d'Asie[16]. Le U.S. International Broadcasting Act de 1994 (Public Law 103-236, titre III) est plus explicite quant à la mission de Radio Free Asia : « La poursuite de l’existence de la diffusion internationale américaine, et la création d’un nouveau service de diffusion en direction de la République populaire de Chine et d’autres pays d’Asie, qui manquent de sources adéquates pour les informations et les idées libres, devraient mettre en valeur la promotion de l’information et des idées tout en faisant progresser les buts de la politique étrangères des États-Unis »[17].
RFA diffuse en neuf langues par ondes courtes et par Internet : en mandarin, cantonais, tibétain, ouïghour, birman, vietnamien, laotien, khmer, cambodgien et coréen (pour la Corée du Nord)[18].
Lors du 15e anniversaire de la radio en , plusieurs personnalités politiques asiatiques dont Aung San Suu Kyi ont fait l'éloge de cette radio. Le 14e dalaï-lama a en outre loué les actions de la radio « pour éduquer les peuples qui n'ont pas accès à la liberté de l'information »[25].
Critiques
En 1999, la station de radio fut qualifiée de « gaspillage d'argent » par Catharin E. Dalpino de la Brookings Institution. Celle-ci déclara qu'elle considérait, au vu de la lecture des enregistrements, les reportages de la station comme étant partiaux : celle-ci s'appuie fortement sur des rapports faits par des dissidents en exil ou traitant de ces derniers, on ne parle pas véritablement de ce qui se passe dans le pays ; souvent, on a l'impression d'un manuel sur la démocratie mais même pour un Américain, cela fait propagande. Elle ajoute que la plupart des gouvernements autoritaires en Asie réussissent un brouillage radio d'environ 50 %[26].
↑(Laville et Wilford 1996, p. 215) ; (Engelhart 1998, p. 120) [1]« The other brother traveled untold secret miles, addressing global audiances through a media all his own—CIA-funded operations like Radio Free Europe, Radio Free Asia, and Radio Liberation, which claimed to be "private, nongovernmental" services. Meanwhile, from Guatemala and Iran to Albania, he pursued "rollback" in private. » ; (Thussu 2000, p. 37)
↑(en) Susan B. Epstein, Radio Free Asia, CRS Report for Congress (PDF).
↑(en) « RFA broadcasts news and information to Asian listeners who lack regular access to full and balanced reporting in their domestic media. Through its broadcasts and call-in programs, RFA aims to fill a critical gap in the lives of people across Asia. »
↑(en) Public Law 103-236, titre III : « the continuation of existing U.S. international broadcasting, and the creation of a new broadcasting service to people of the People's Republic of China and other countries of Asia, which lack adequate sources of free information and ideas, would enhance the promotion of information and ideas, while advancing the goals of U.S. foreign policy. »
↑(en) « Source Material for the Study of Tibet » (consulté le ) : « The author is a well-known independent scholar, currently working for the Tibet Service of Radio Free Asia ».
↑(en) Dick Kirschten, Broadcast News, May 1, 1999 : « Dalpino [...] said her forthcoming book will be quite critical of Radio Free Asia, which she regards as "a waste of money" [...]. Dalpino said she has reviewed scripts of Radio Free Asia's broadcasts and views the station's reporting as unbalanced. "They lean very heavily on reports by and about dissidents in exile," she says. "It doesn't sound like reporting about what's going in a country. Oftentimes, it reads like a textbook on democracy, which is fine, but even to an American it's rather propagandistic. [...] she says, "most of the authoritarian governments in Asia are at least 50 percent successful in jamming the broadcasts." ».