Le Quintette fait partie des premières œuvres de Caplet[1]. Il est composé durant ses années d'études au Conservatoire de Paris, en 1898 et 1899[2]. Le premier mouvement est donné en première audition publique le par des membres de la Société moderne d'instruments à vent, dont Georges Barrère à la flûte, et Caplet au piano[2].
Après plusieurs exécutions, la partition disparaît, avant d’être redécouverte à la fin des années 1930 et publiée seulement à la fin des années 1990[1].
Structure
Le Quintette pour vents et piano, « œuvre pleine de charme et d'une architecture élaborée[5] », comprend quatre mouvements :
Allegro
Adagio
Scherzo. Très vite
Final. Allegro con fuoco
La durée moyenne d'exécution de la pièce est de vingt sept minutes environ[6].
Analyse
Le premier mouvement est de forme sonate et de caractère enjoué, instaurant un dialogue permanent entre les vents et le piano[7]. Il s'ouvre sur un thème brillant en ré majeur, tandis que le mouvement suivant, lent, est en fa dièse mineur, et intègre un solo mélancolique de clarinette, à jouer « avec un grand sentiment de tristesse » suivant l'indication du compositeur[8].
Le troisième mouvement est un scherzo vif, aérien et très rythmé, en la mineurdorien[7]. Enfin, le final, de forme rondo-sonate, est échevelé, et se conclut par une coda grandiose aux échos du thème initial[1].
À l'occasion d'une exécution de l’œuvre en 1901, la revue musicale Le Ménestrel écrit : « L'audition du quintette pour flûte, hautbois, clarinette, basson et piano a attesté chez son auteur une distinction de sentiment et une souplesse de facture remarquables chez un jeune compositeur. »[9]
Gustave Samazeuilh considère que, dans cette partition de jeunesse comme dans la Suite persane pour instruments à vent, André Caplet montre « une nature raffinée, déjà soucieuse de se libérer de l'observation étroite des disciplines de l'école, et de subordonner à un but poétique une sûreté technique déjà surprenante[10] ».
Discographie
André Caplet et Albéric Magnard, Quintettes à vents et piano - Laurent Martin, piano ; Benoît Fromanger, flûte ; Trio OZI : Claude Villeveille, hautbois ; Lucien Aubert, clarinette ; Alexandre Ouzounoff, basson, Koch Schwann, 1994. (OCLC42053661)
The French Connection : Quintette de Caplet par l'Hexagon Ensemble, Et'Cetera, KTC 1259, 2003 (OCLC65188776) — avec le Divertissement op. 6 de Roussel, la Rhapsodie op. 70 de Jongen et un arrangement (d'Arie Boers) des Épigraphes antiques de Debussy pour flûte, cor et piano.
André Caplet, les œuvres pour vents, Ensemble Initium, Laurent Wagschal (piano), Timpani 1C1202, 2013. (OCLC853795182)
Gustave Samazeuilh, Musiciens de mon temps : Chroniques et souvenirs, Paris, Marcel Daubin, (1re éd. 1925), 430 p., in-16 (BNF43254580), p. 234-238,
Monographies
Denis Herlin et Cécile Quesney, André Caplet : compositeur et chef d'orchestre, Paris, Société française de musicologie, , 540 p. (ISBN978-2-853-57269-9).
(en + de + fr) Issay Kohata (trad. Daniel Fesquet), « Œuvres pour vents et piano », p. 19-20, Munich, Warner Classics (0825646231850), 2014 .
(nl + fr + en) Niek Nelissen (trad. Philippa Kennedy), « Quatre compositeurs à la recherche de couleurs et d'esprit », p. 8-12, Hilversum, Et'Cetera (KTC 1259), 2003 .
(en + fr + de) Rainer Schottstädt (trad. Sylvie Gomez), « André Caplet (1878-1925) », p. 19-20, Cologne, MDG (603 0599-2), 1995 .
(de + en + fr) Ruth M. Seiler, « Quintette », p. 16-17, Hambourg, Thorofon (CTH 2375), 1998 .
(fr + en) Jacques Tchamkerten, « Les vents de l'esprit », p. 4-8, Paris, Timpani (1C1202), 2013 .