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Marie Alphonse Nicolas Joseph Jongen, né le à Liège, est le fils de Marie Joseph Alphonse Jongen (1843-1927), entrepreneur en ébénisterie d'art, et de Marie Marguerite Betermanne. Il est le frère aîné du compositeur Léon Jongen, chef d'orchestre et directeur, après lui, du Conservatoire royal de Bruxelles.
Formation (1873-1902)
Très tôt, les dons de Joseph Jongen sont évidents aux yeux de son père — qui lui enseigne les premiers rudiments et l'encourage — ainsi qu’à ceux d’amis musiciens lors d'exécutions de chorals ou saynètes que son père dirige pour des fêtes de famille ou dans des Cercles d'amateurs à Liège et en province[1],[2].
En 1894 il est couronné par l'Académie royale de Belgique pour son 1er Quatuor à cordes (op. 3), œuvre "d'une maîtrise étonnante chez ce quasi débutant (...) d'une polyphonie riche, subtile" et aussitôt publiée à Leipzig[3].
En 1897, le Premier Prix de Rome belge lui est décerné pour sa cantate Comala (op. 14). Cette récompense lui permet de réaliser un voyage d’études à l'étranger d’une durée de près de quatre ans, d’ à . Il passe un an et demi en Allemagne, d'abord à Berlin où il découvre la musique de Brahms, rencontre Vincent d'Indy et également Richard Strauss qui lui donne des leçons de composition, puis à Munich où il écrit son Concerto pour violon (op. 17), tandis qu’il occupe le poste de maître de chapelle en 1900 à Bayreuth. Il découvre ensuite Vienne et s'établit huit mois à Paris où il se lie avec différents musiciens français tels Gabriel Fauré et Charles Bordes et devient l'élève de Vincent d'Indy. Il termine son périple par un séjour de huit mois à Rome. Pendant ce voyage, il compose plusieurs œuvres importantes : une symphonie (op. 15), deux concertos (op. 17 et 18), un quatuor pour piano, violon, alto et violoncelle (op. 23), et d’autres pièces qui témoignent d'une nette maturation de son style.
Vie professionnelle (dès 1902)
De retour en Belgique en 1902, Joseph Jongen est nommé en 1903 professeur d'harmonie et de contrepoint au Conservatoire de Liège.
Marié depuis 1909 et père de trois enfants, il part avec sa famille en Angleterre[4] pour y passer les années de la Première Guerre mondiale, et participe activement à la vie musicale comme organiste et pianiste au sein du Belgian Quartet dont il est l'un des fondateurs avec le violoniste Désiré Defauw, le violoncelliste Etienne Doehaerd et l’altiste Lionel Tertis.
Dès , Jongen reprend son poste à Liège, puis est nommé en 1920 professeur de fugue au Conservatoire royal de Bruxelles, établissement dont il assume la direction de 1925 à sa retraite en 1939. Durant ce directorat, il invite d'éminentes personnalités musicales étrangères à faire partie de jurys aux concours de fin d'année, qui connaissent un grand succès et portent haut et loin la notoriété de l'institution. C’est à ses débuts de directeur de Conservatoire qu’il compose sa célèbre Symphonie concertante pour orgue et orchestre, op. 81.
De 1919 à 1926, Joseph Jongen dirige les Concerts Spirituels de Bruxelles et exerce une activité de chef de chœur et d'orchestre. Il dirige notamment quelques premières en Belgique comme Le Roi David d’Arthur Honegger, Psaume LXVII de Florent Schmitt et Saint-François d’Assise de Malipiero.
Auteur de très nombreuses œuvres, la musique de Jongen est d'une rare distinction et d'une subtilité harmonique qui se tient souvent dans les limites de la tonalité. Ses mélodies souples et rythmées sont d'un style qui lui est très propre. Il est sans conteste l'un des compositeurs le plus doué de sa génération. Ernest Closson dira de lui : On se sent en présence d'un art infaillible, d'œuvres sans fissure, écrites avec une sûreté imperturbable : on reprocherait presque à l'auteur de "ne jamais rien rater"[réf. nécessaire].
Nombre de ses meilleures œuvres portent l'inscription « Sart-lez-Spa le... ». C’est dans ce petit village ardennais entouré d’une nature fraîche et sauvage que le compositeur possède une seconde résidence et qu’il trouve une source d’inspiration incomparable. Au cours des ans, il accumule tous les genres de la musique pure, et constitue un large catalogue qu’il réduit lui-même à 137 œuvres, dont la dernière est écrite en 1951.
Deux ans plus tard, le , c’est à Sart-lez-Spa qu’il décède, atteint d'un cancer.
Hommages
Par la suite, de nombreuses manifestations ont été données en l’honneur du compositeur belge.
En 2003, de nombreux concerts en Belgique ont célébré le cinquantième anniversaire de sa mort. La Bibliothèque royale de Belgique a accueilli l’exposition « Joseph Jongen, une vie de musicien »[5] du au .
En 2013, l’Union du Corps Professoral du Conservatoire royal de Bruxelles[6] a donné le nom du compositeur à son Auditorium Joseph Jongen.
La Bibliothèque du Conservatoire royal de Bruxelles conserve le Fonds Joseph Jongen[7], rassemblant les manuscrits autographes, la bibliothèque musicale et les archives du compositeur.
Op. 132 Concertino pour clarinette et piano (1947) dédié à Monsieur de Leye
Op. 133 In Memoriam pour petit orchestre (ou orchestre de chambre, ou piano) (1947)
Op. 135 Trio pour violon, alto et violoncelle (1948) dédié au Trio Pasquier
Op. 136 Ballade pour orchestre (1949)
Op. 137 Trois mouvements symphoniques pour orchestre (1951)
Beaucoup d'autres œuvres n'ont pas reçu de numéro d'opus. Le catalogue de John Scott Whiteley est beaucoup plus complet et reprend même les pièces inachevées et les morceaux composés pour les concours du Conservatoire royal de Bruxelles.
Œuvres pour orgue
W ??? Sonata Eroica Op 94 (1930). Avec dédicace à Joseph Bonnet, organiste à St Eustache à Paris
W. 134 Pastorale (1906). Avec dédicace à Léon Jongen
W. 143 Cantilène (1908). Avec dédicace à Otto Gauss
W. 177 Prélude funèbre (1914)
W. 287 Légende (1930) Inachevé
W. 311 = Op. 104 Toccata (1935)
W. 319 Petit prélude (Aria) (1937)
W. 338 Improvisation-Pastorale (1941). Avec dédicace au Docteur Hardy
W. 343 = Op. 121 Prélude et fugue (1941-43)
W. 350 Gaudeamus : Verset pour la fête de l'Assomption (1944)
W. 210 = Op. 63 In Memoriam (4 Improvisations) (1919)
Pièces pour harmonium dans tous les tons (1921). Inachevé
W. 217 Do majeur
W. 218 Do mineur
W. 219 Ré bémol Majeur
W. 218 Do dièse mineur
W. 219 Ré Majeur. Inachevé
Œuvre avec harmonium
Hymne (1924) pour harmonium et piano. Avec dédicace à Émile et Marie t'Serstevens
Discographie
Label Cypres records
Joseph Jongen | Chamber music for flute, harp and strings, Ensemble Arpae, Aldo Baerten, Marie Hallynck, Gudrun Vercampt, Diederik Suys, Sophie Hallynck, Cypres 2002 (CYP1632)
Joseph Jongen | Piano Quartet & Trio for piano, violin and viola, Ensemble Joseph Jongen, Diane Andersen, Eliot Lawson, Jacques Dupriez, Mark Drobinsky, Cypres 2003 (CYP1638)
Joseph Jongen | Trio, Aquarelles, Deux pièces en trio, Ensemble Joseph Jongen, Diane Andersen, Eliot Lawson, Mark Drobinsky, Fuga Libera 2009 (FUG518)[14]
Jongen: complete works for viola and piano, Nathan Braude, Jean-Claude Vanden Eynden, Fuga Libera 2011 (FUG586)
Joseph Jongen | Pages intimes, Nathan Braude, Orchestre philharmonique royal de Liège, Jean-Pierre Haeck, MEW1575[15]
Joseph Jongen | La Musique - Mélodies pour soprano et quintette avec piano, Claire Lefilliâtre, Oxalys, Shirly Laub, Frédéric d’Ursel, Elisabeth Smalt, Amy Norrington, Jean-Claude Vanden Eynden, MEW1684
Jongen: Symphonie concertante, Passacaglie et gigue & Sonata eroïca, Christian Schmitt, Martin Haselböck, CPO 2016 (cpo777593-2)
Joseph Jongen: 13 Preludes / 24 Petits Preludes, Ivan Ilić (piano), CHANDOS 2023 (CHAN20264)[20]
A Grand Celebration, The Philadelphia Orchestra live with the Wanamaker Organ, Peter Richard Conte (orgue), Rossen Milanov (chef), Gothic Records (G-49270)
↑(de) Joseph Jongen, Quartett C-moll für 2 violinen, viola und violoncell, Leipzig, Ernst Eulenbourg, coll. « Payne » (no 220), , 59 p..
↑Il est invité en Angleterre en 1914 par le mari britannique de sa belle-sœur Hélène, sœur de sa femme Valentine Ziane, qui admirait le compositeur et a fait preuve d’une grande générosité.
Paul Raspé, Joseph Jongen (1873-1953) : une vie de musicien, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, Chapelle de Nassau, et Conservatoire royal de Bruxelles, , 151 p. (ISBN2-87093-143-3)
Léon Jongen, Notice sur Joseph Jongen, Bruxelles, Académie royale de Belgique, , 63 p. (lire en ligne)
(en) John Scott Whiteley, Joseph Jongen and his organ music, New York, Pendragon Press, 1997.
Stéphane Detournay, « Joseph Jongen : les échos mosans du post-romantisme », Le Courrier de Saint-Grégoire, revue de l'AMSG, no 112, 2023-2024 (lire en ligne [PDF])