Le quartier était, au XVe siècle, un lieu-dit baptisé « Javetz ». Au XVIIIe et jusqu'au XXe siècle, ces lieux utilisent parfois la graphie « Javelle[2],[3],[4] ». L'uniformisation du XXe siècle a retenu la forme « Javel ».
Selon Charles Pomerol, le nom vient d’un mot gaulois signifiant « ce qui est rassemblé par tas ou par poignée ». L’ancien français « javel », puis le français « javeau » désigne une île formée de tas de sable et de limon alluvionnaires[5].
Histoire
Le hameau du XVe siècle était situé au sud de la plaine de Grenelle bordant la Seine à l'ouest de la capitale et avait pris naissance avec un petit port et un garage à bateaux. Mais l'endroit est surtout connu à partir du XVIIe siècle pour son moulin à vent, situé rue Leblanc, et sa guinguette à la mode fréquentés par les baigneurs, les pêcheurs et les canotiers.
Avant son rattachement à la capitale en 1860, il fait partie intégrante de la commune d'Issy. Par la suite, le quartier poursuivit son développement industriel avec l'installation des industries électriques (Thomson) et automobiles (Citroën). Les usines Citroën ont occupé une très grande partie de ce quartier de 1915 à 1975. Le site industriel est détruit[6] entre 1976 et 1984.
C'est dans ce quartier, dans une usine de produits chimiques fondée en 1777 par le comte d'Artois (fabriquant pour la première fois en quantité importante le blanc de plomb, la soude épurée et l'alun), qu'un désinfectant à base d'hypochlorite de sodium (connu depuis sous le nom d'« eau de Javel ») a été étudié par Claude Louis Berthollet puis produit. Féru d'aérostation, le comte soutient des recherches sur l'air inflammable[Quoi ?] et sur l'anémomètre. Un panneau Histoire de Paris situé place de la Laïcité précise ces innovations : « L'usine construisit des ballons libres dans lesquels les astronautes actionnaient un treuil qui faisait tourner quatre grandes ailes accrochées à la nacelle[7]. ».
À la suite de cette usine, d'autres industriels se sont installés sur le site dont André Citroën en 1915. L'usine est d'abord une usine de munitions destinée à soutenir l'effort de guerre par la production en grande série d'obus. À la suite de la Grande Guerre, André Citroën utilise son expérience de constructeur automobile acquise à la direction des usines Mors, dont la principale implantation est située au 48 rue du Théâtre. Il applique les principes du fordisme découverts à l'occasion d'un voyage à Détroit en 1913 et de la rencontre d'Henry Ford, et reconvertit l'usine de Javel en une usine de production automobile destinée à la production de la première voiture automobile européenne construite en grande série : la Citroën Type A 10 HP. L'usine automobile a fonctionné jusqu'en 1975 et stoppe avec la production de la Citroën DS. Le siège de la marque déménage en 1982 et quitte définitivement son adresse historique du quai de Javel. André Citroën a donné son nom au parc André-Citroën, au collège et au quai André-Citroën, anciennement quai de Javel.