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Les pronoms relatifs en français sont l’ensemble des pronoms relatifs de la langue française.
Parmi les langues romanes, le français est intéressant à étudier en ce qu'il possède un jeu de pronoms relatifs déclinables selon leur fonction. C'est une des rares classes lexicales à avoir conservé cet archaïsme hérité du latin qu'est la flexion casuelle. En sorte, le pronom relatif s'y décline selon la fonction voulue et, plus rarement, selon le genre, qui connaît dans ce cas une opposition animé ~ inanimé (seulement quand le pronom est précédé d'une préposition) ou masculin ~ féminin.
Dans la grammaire scolaire, on explique que chaque forme du pronom relatif simple est un pronom particulier (on fait apprendre la liste des pronoms relatifs : « qui, que, quoi, dont, où »). Or, de ces cinq mots, d'une part, « qui », « que » et « quoi » sont des formes différentes du même mot, invariables en genre et en nombre mais variables en fonction, d'autre part, « dont » et « où », invariables, sont des mots différents (« où » est du reste facilement considéré comme un adverbe).
Il existe aussi des formes composées, maintenant univerbées : « le quel » est devenu « lequel ». Ces formes connaissent une flexion interne, indice de leur statut d'anciennes locutions. Ces formes fléchissent selon le nombre et le genre :
Les formes agglutinées sont notables :
Le pronom relatif est habituellement une anaphore. Le plus souvent, son antécédent (un nom, mais également, un autre pronom, un adjectif…), précède immédiatement ce pronom relatif :
Parfois cependant, l'antécédent ne précède pas immédiatement le pronom relatif :
Exceptionnellement, le pronom relatif est employé sans antécédent. Dans ce cas, le pronom en question (« qui », « quiconque » ou bien « où ») n'est plus une anaphore mais un représentant référentiel :
À cause de son rôle de subordonnant de la proposition relative, le pronom relatif anaphorique se trouve généralement placé en tête de celle-ci.
Il peut cependant être précédé d'une préposition :
Parfois, il peut même être précédé de tout un syntagme nominal faisant partie intégrante de la proposition relative :
Il faut veiller à ne pas confondre la fonction du pronom relatif et celle de la subordonnée relative.
La fonction du pronom relatif (à l'intérieur de la proposition subordonnée relative) est l'une des fonctions possibles du nom (sujet, attribut, complément…).
Mais la fonction de la proposition subordonnée relative est presque toujours complément du mot qui précède ce pronom relatif, ou plus précisément, « complément de l'antécédent ». La proposition subordonnée relative est donc le plus souvent un satellite de cet antécédent (une expansion du nom). Cependant, en l'absence d'antécédent (la subordonnée relative est alors dite relative substantive), on analyse certaines propositions relatives comme étant sujet ou C.O.D. du verbe de la principale :
La proposition subordonnée relative succédant nécessairement à son antécédent, ce positionnement produit très souvent un enchâssement de la relative dans la principale :
La fonction du pronom relatif « qui » varie selon que celui-ci est ou non précédé d'une préposition.
Lorsqu'il n'est pas précédé d'une préposition, le pronom relatif « qui » est le plus souvent sujet du verbe de la proposition relative :
Quand le pronom relatif « qui » est employé sans antécédent, il représente exclusivement une personne et équivaut au pronom relatif « quiconque » :
Lorsqu'il est précédé d'une préposition, le pronom relatif « qui » devient complément du verbe, et remplace nécessairement un animé (une personne ou un objet personnifié) :
Si l'antécédent est un inanimé (un objet ou un animal non personnifié), il faut utiliser lequel. Si au contraire l'antécédent est neutre (un élément linguistique sans genre ni nombre : une proposition, une phrase, une idée…), il faut utiliser quoi.
Si la combinaison « de qui » est correcte, il est préférable d'utiliser à sa place le pronom relatif dont :
Le pronom relatif « qui » précédé d'une préposition peut également être employé sans antécédent, il est alors remplacçable par « quiconque » :
Le pronom relatif « que » est toujours une anaphore, et n'est jamais précédé d'une préposition (sinon, il faut utiliser « qui », « quoi »…).
Sa fonction est le plus souvent, complément d'objet direct :
Parfois cependant, il peut remplir d'autres fonctions :
Précédé d'une préposition, le pronom relatif « quoi » ne peut jamais représenter une personne. D'origine, le pronom « quoi » (relatif ou interrogatif) est la forme tonique du pronom « que » :
Lorsqu'il n'est pas précédé d'une préposition, le pronom relatif « quoi » est normalement employé sans antécédent. Il ne peut dans ce cas être sujet :
Le pronom relatif « quoi » est le plus souvent précédé d'une préposition. Il est alors complément prépositionnel (C.O.I., C.C., complément de nom, etc.) et son antécédent est normalement neutre (« ce »…) :
La formulation « de quoi » n'est pas correcte : dans ce cas, il convient d'utiliser dont.
Même précédé d'une préposition, le pronom relatif « quoi » peut être employé sans antécédent :
Toujours anaphorique, le pronom relatif « dont » remplace tout complément (animé ou inanimé) précédé de la préposition « de ». La fonction du pronom relatif « dont » ne peut donc être que complément prépositionnel, soit :
Le pronom relatif « où » est le plus souvent complément circonstanciel de lieu (dans le registre soutenu, il ne s'emploie que pour des lieux concrets) ou de temps. Il peut être précédé ou non d'une préposition.
Lorsque le pronom relatif « où » n'est pas précédé d'une préposition, on peut cependant considérer que son représenté est en fait précédé d'une préposition telle que « à », « en », ou « dans » :
Le pronom relatif « où » non précédé d'une préposition peut exceptionnellement s'employer sans antécédent :
À l'instar de « qui », « quoi » et « lequel », le pronom relatif « où » peut être précédé d'une préposition (« d', par, jusqu', vers… ») :
Le pronom relatif « où » précédé d'une préposition peut exceptionnellement s'employer sans antécédent :
Exclusivement anaphorique (il ne peut donc être employé sans antécédent), le pronom relatif « lequel » peut en principe représenter tout élément de la troisième personne. Cependant, si son antécédent peut être indifféremment une personne ou une chose, il ne peut jamais être neutre[1].
Le pronom relatif « lequel » non précédé d'une préposition, ne s'utilise que comme sujet de la relative. Son emploi est une marque du registre soutenu :
On peut également l'employer dans le registre courant chaque fois qu'il est en mesure de dissiper une équivoque générée par l'emploi d'un pronom relatif invariable :
Le pronom relatif « lequel » employé sans préposition peut parfois être analysé comme un véritable adjectif relatif (représentant anaphorique indiquant une détermination complète), lorsque l'antécédent est répété :
Précédé d'une préposition, le pronom relatif « lequel » peut être lui aussi la marque du registre soutenu :
On emploie normalement le pronom relatif « lequel » précédé d'une préposition, à la place de « qui », chaque fois que celui-ci représente une chose et non une personne :
S'il doit être précédé de la préposition « de », dans le registre courant, on préférera utiliser le pronom « dont » plutôt que les formes « duquel », « de laquelle », etc., jugées un peu lourdes :
Les relatifs composés sont parfois obligatoires en langue soutenue : c'est le cas pour le complément circonstanciel de lieu, qui ne peut être rendu par « où » quand le lieu n'est pas concret :