Succédant à l'Assemblée nationale législative, les députés de la Convention se savent mandatés pour mettre un terme à une crise qui couve depuis la fuite et l'arrestation à Varennes de Louis XVI (les et ) et la prise sanglante des Tuileries (le ). Leur origine bourgeoise et leur activité politique ne les portent pas, pour la plupart, à l'indulgence envers le trône. La victoire à la bataille de Valmy (le ), premier succès militaire de la république, opportunément la veille de leur réunion, et dont la nouvelle arrive le jour même, les conforte dans leurs convictions.
« Qu'est-il besoin de discuter quand tout le monde est d'accord ? Les rois sont dans l'ordre moral ce que les monstres sont dans l'ordre physique. Les cours sont l'atelier du crime, le foyer de la corruption et la tanière des tyrans. L'histoire des rois est le martyrologe des nations ! »
Jean-François Ducos l'appuie en affirmant que toute explication serait bien inutile « après les lumières répandues le ».
La Première République est donc née de facto par l'abolition de la monarchie, bien qu'elle n'ait jamais fait l'objet d'une proclamation officielle par un quelconque texte. Seule la décision de la Convention de dater les actes officiels non de l'an IV de la Liberté mais de l'an I de la République la mentionne pour la première fois, ouvrant l'ère républicaine.