Prénom composé

Jean-Paul Ier, premier pape dont le nom de règne est composé.

Un prénom composé est l'ensemble de deux ou plusieurs prénoms utilisés conjointement dans l'usage quotidien pour désigner les personnes. Les prénoms composés sont souvent séparés par un trait d'union, mais parfois par une espace seulement. L'usage, en matière d’inscription sur l’acte de naissance, était de séparer les différents prénoms (simples ou composés) par une espace, rendant ainsi indiscernables les prénoms composés (sans trait d'union) des prénoms secondaires.

Désormais (depuis 2011), pour éviter cette confusion, l’état civil français impose d'insérer une virgule entre chaque prénom. S'agissant d’un prénom composé, le déclarant devra indiquer à l’officier de l’état civil s’il souhaite que les vocables le composant soient séparés par un tiret ou par un simple espace[1]. Les prénoms d'un prénom composé sont séparés par un tiret ou par un simple espace. Exemple : Marie-Anne et Marie Anne sont des prénoms composés // Marie, Anne sont 2 prénoms simples.[1]

Historique

Les noms et prénoms composés seraient venus d’Espagne dans la France de Louis XIV aux XVIIe et XVIIIe siècle[2].

L'usage des prénoms juxtaposés (souvent ceux du parrain et de la marraine, ou des parents et grands-parents) est apparu dans les années 1770-1780 dans les actes de baptême, l'écriture dépendant alors de l'interprétation du prêtre qui a rédigé l'acte.

L'usage du trait d'union et de la virgule étant très rare jusqu'au milieu du XXe siècle, lors du passage de l'acte de baptême (religieux) aux actes d'état civil (naissance, mariage, naissance des enfants, décès) et aux actes notariés, de nombreux prénoms composés ont été fondus en un seul par suppression de l'espace séparatrice. Par exemple beaucoup de Marie Anne sont devenus Marianne, alors que Marie-Anne restait très rare.

La normalisation orthographique des prénoms de cette époque de transition est donc sujette à discussion et les conventions diffèrent selon les organismes (Bibliothèque nationale, dictionnaires des noms propres, conventions typographiques des éditeurs…). On recommande généralement de comparer plusieurs documents officiels (y compris les autobiographies), lorsqu'ils existent, mais aussi de tenir compte, au cas par cas, de l'usage le plus fréquent, par exemple la graphie la plus fréquente utilisée en tant qu'auteur publié (bibliographie), ou dans les citations.

Notes et références

  1. Ministère de la Justice et des Libertés, « Circulaire du 28 octobre 2011 relative aux règles particulières à divers actes de l’état civil relatifs à la naissance et à la filiation – NOR : JUSC1119808C », Bulletin officiel du ministère de la Justice et des Libertés,‎ , p. 37 (lire en ligne). À noter que la circulaire écrit « un espace » au lieu de « une espace » et « tiret » pour « trait d'union ».
  2. Marcel 1990, page 263

    « Les premiers noms ou prénoms composés nous sont apparemment venus d’Espagne sous le règne de Louis XIV, alors que notre pays avait beaucoup de contacts avec la péninsule Ibérique. Le trait d’union devant réunir les deux prénoms est apparu assez tardivement, nous l’avons noté en Berry, pour la première fois le 26 Ventôse An 2 à Bourges pour une enfant trouvée nommée Françoise-Narcisse, prénoms des témoins. Cette pratique avait été assez courante lors des baptêmes où l’on usait facilement à la fois du prénom du parrain et de celui de la marraine. »

Bibliographie

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  • Rémi Marcel, L’abandon et la charité en Berry jusqu’après la Révolution : avec répertoire thématique et alphabétique des appellations, Cercle généalogique du Haut-Berry, , 414 p. (ISBN 978-2-905445-09-4)