Vieillard était fils d’Antoine Vieillard de Boismartin, avocat au parlement de Rouen, puis maire de Saint-Lô, connu par sa belle et généreuse défense de la famille Verdure (1780-1789) qui lui valut les félicitations directes de Louis XVI, auquel il fut présenté, et une sorte d’ovation civique au milieu de l’Assemblée constituante, dans la séance du .
La verve qu’il dépensa dans ces divers travaux, où il eut pour collaborateurs Armand Gouffé, Georges Duval, René de Chazet, Dumersan, Jules Merle et Pain, ne l’empêcha pas d’exploiter la critique littéraire qui réclamait plus de sérieux et une maturité d’esprit plus complète de sa part. Vieillard publia dans plusieurs journaux et principalement dans l’ancien Moniteur universel de nombreux articles qui témoignaient de l’étendue et de la variété de ses connaissances.
Il devint aussi l’un des principaux rédacteurs de l’Encyclopédie des gens du monde, où il fut spécialement chargé d’écrire des notices biographiques sur les hommes célèbres de la Révolution. Très versé dans l’histoire de cette époque, au milieu de laquelle il avait vécu, la modération de ses opinions et la droiture de son caractère le disposaient tout naturellement à en apprécier avec justesse les événements et les acteurs. C’est ainsi qu’il put se croire dûment autorisé à consacrer dans le Moniteur une série d’études aux Girondins de Lamartine, travail interrompu par la Révolution de 1848.
Vieillard possédait également le sentiment de la musique au plus haut degré ; les derniers opuscules qu’il publia en 1855, à l’âge de 78 ans, font foi de la passion de ce dilettante. Méhul, Madame Scio, Vicissitudes d’un librettiste de l’ancien opéra sont les titres de ces curieuses et intéressantes études reproduites par le Ménestrel. Vieillard était particulièrement habile à trouver un thème musical dans une situation dramatique ou dans une légende. L’Académie des beaux-arts lui demanda à diverses époques sept cantates (dont deux à l'époque où Berlioz a concouru pour le prix de Rome) ; une seule fut couronnée et exécutée à la séance solennelle de la distribution des prix, à l’Institut, en 1845. Cette fois, le poète et le musicien avaient puisé leurs inspirations dans la ballade d’Imogine, empruntée au Moine de Matthew Gregory Lewis.
Les Travestissements, comédie en 1 acte et en prose, avec Nicolas Gersin et Antoine Année, Paris, Louvois,
Noir et Blanc, arlequinade, en 1 acte et en vaudevilles, avec Théophile Marion Dumersan, Paris, Vaudeville,
Brutal, ou Il vaut mieux tard que jamais, vaudeville en 1 acte et en prose, parodie d'Uthal de Jacques Bins de Saint-Victor, avec Joseph-Marie Pain, Paris, Vaudeville,
Chapelle et Bachaumont, vaudeville anecdotique en 1 acte, avec Georges Duval, Paris, Montansier,
Le Retour au comptoir, ou l'Éducation déplacée, comédie-vaudeville en 1 acte, avec Georges Duval, Paris, Vaudeville,
Malherbe, comédie en 1 acte, mêlée de vaudevilles, avec Georges Duval, Paris, Variétés,
Les Rêveurs éveillés, parade magnétique en 1 acte, mêlée de vaudevilles, avec Joseph-Marie Pain, Paris, Vaudeville,
Le Mariage de Robert de France, ou l'Astrologie en défaut, comédie en 1 acte et en vers libres, Paris, Théâtre-Français,
Varia
La Boîte de Pandore et Vénus Callipyge, contes en vers, 1802 Texte en ligne
Joseph-Marie Quérard, La France littéraire, ou Dictionnaire bibliographique des savants, historiens et gens de lettres de la France, Paris, Firmin-Didot, 1826-1842[6]
A. Granger, Notice nécrologique sur M. Vieillard de Boismartin, bibliothécaire du Sénat, Annales de la Société libre des beaux-arts, Paris, 1861-1862[7]
Ferdinand Natanael Staaff, La Littérature franc̜aise depuis la formation de la langue jusqu'à nos jours, t. 2, Paris, Didier et Cie, 1878, p. 1120-1122.
Notes et références
↑Acte de baptême du 18 juin 1778 (vue 136/156). Archives départementales de la Seine-Maritime en ligne, registres des baptêmes, mariages et sépultures de la paroisse Saint-Nicolas de Rouen, années 1768-1779.