Philippe Santini, né le à Boulogne-Billancourt, est un dirigeant français d'entreprise. Il a exercé les fonctions de directeur général de France Télévisions Publicité entre 1997 et 2012. Il a été définitivement condamné le 7 avril 2010 par la chambre criminelle de la Cour de cassation pour « complicité de violences volontaires aggravées, avec préméditation et usage ou menace d'une arme […] et séquestration ».
Après des débuts comme chef de publicité au sein de l’agence Agora (1974-1980), spécialisée en montage et suivi de campagnes d’affichage, il rejoint en 1980 la société Avenir Publicité, filiale du groupe Havas, dans laquelle il restera jusqu’en 1990, occupant successivement les postes de directeur des études et directeur du marketing. En 1987, lui sont confiés des postes opérationnels, d’abord comme directeur régional adjoint Provence-Alpes-Côte d'Azur, puis comme directeur régional Île-de-France.
En 1990, il rejoint la société Mills and Allen, société d’affichage rachetée par Avenir la même année, basée à Londres, en tant que président-directeur général (CEO) (1990-1992).
Il exerce les fonctions de vice-président de United Communications (Grande-Bretagne) (1993-1994) qui recoupe toutes les activités d’affichage en Grande-Bretagne et en Irlande ainsi que les activités d’affichage dans les aéroports (Sky Sites Ltd (Grande-Bretagne) et Sky Sites Inc (États-Unis)).
En 1994, il revient en France pour occuper jusqu’en 1997 la présidence d’Avenir Publicité tout en gardant la présidence de Sky Sites.
La société détenue à 100 % par France Télévisions réalise des recettes cumulées de 431,2 millions d’euros[2] en commercialisant les espaces publicitaires de France 2, France 3, France 4, France 5, France Ô. Elle déploie son activité dans les départements et territoires d’outre-mer (France Télévisions Outre-Mer) ainsi qu’à l’international (France Télévisions International) en assurant la régie de l’AEF (France 24 et TV5 Monde) ainsi que celle en Afrique de Canal+.
À la tête de la régie de l'audiovisuel public, Philippe Santini lance successivement la gamme Mozaïk avec la volonté de segmenter l’offre et met en place un système de ventes aux enchères de l’espace publicitaire en TV, exploitée par la filiale à 100 % de France Télévisions Publicité, Media Exchange[4]. Ce système aura représenté 10 % du chiffre d’affaires de France Télévisions Publicité en 2007 (soit 70 millions d’euros)[5].
Les responsabilités de Philippe Santini à France Télévisions prennent fin le [6],[7].
La prise d'otages fictive : condamné pour complicité de violences
Le [8], Philippe Santini organise une prise d’otages fictive des cadres dirigeants de France Télévisions Publicité, lors d’un séminaire, afin de tester la cohésion de l'équipe et la résistance des cadres au stress ; les cadres pris en otage ne sont pas informés de ce « jeu de rôle ».
Cette mise en scène, organisée, à la commande de Philippe Santini, par une société spécialisée dans la gestion de crise, qui emploie pour ce type d'intervention des anciens du GIGN, aura sur nombre des cadres victimes de ce jeu de rôle des conséquences psychologiques particulièrement graves. Philippe Santini est définitivement condamné le par la chambre criminelle de la Cour de cassation pour « complicité de violences volontaires aggravées, avec préméditation et usage ou menace d'une arme […] et séquestration »[9],[10],[11],[12], il reste malgré tout à son poste jusqu'en 2012.
L'écrivain Pierre Lemaitre s'inspire de cette fausse prise d'otage pour son roman Cadres noirs en 2010[13]. La série Dérapages, inspirée du roman, sort en 2020.
Autres implications judiciaires
Le , la fuite de documents Panama Papers confirme de façon publique son implication en tant que propriétaire bénéficiaire d'une société offshore[14],[15].
↑"Le processus a été long mais pas confus "; 3 questions à Philippe Santini - Directeur général de France Télévisions Publicité - Interview CB News (8 février 2010)