Philippe François Roger Lemoine naît à Port Harcourt au Nigeria[1]. Pendant plus de dix années, il habite en Afrique avec ses parents, cela lui permettant d'obtenir un enrichissement culturel qui a influencé ses futurs travaux en tant que peintre. À cette même époque, il découvre des villes et des pays comme Dahomey, le Tchad, le Togo, le Kenya ainsi que Madagascar.
À son arrivée en France en 1967, Philippe Lemoine ne trouve guère de passion dans la poursuite de ses études. Cependant, malgré ce désintérêt initial pour les études, il se distingue par son assiduité remarquable et réalise d'éclatants succès dans les travaux manuels et le dessin. Ainsi, à la fin de son second cycle, il s'intègre naturellement à l'École supérieure des arts modernes à Paris.
Après avoir obtenu son diplôme, Philippe Lemoine entame sa carrière en travaillant pour un périodique équin, enchaînant par la suite divers contrats avec des agences spécialisées.
Animé par le rêve d'indépendance, il embrasse rapidement le statut de travailleur indépendant (freelance) jusqu'à sa rencontre décisive avec celui qui deviendra son mentor, René Ferracci.
Carrière (Affichiste)
La rencontre avec René Ferracci s'avère être un véritable tremplin pour la carrière d'affichiste de Philippe Lemoine. Pendant de nombreuses années, cette collaboration est non seulement fructueuse, mais aussi enrichissante, marquant également la découverte du monde du cinéma. L'amitié qui lie le disciple à son maître connaît une fin abrupte en 1982 avec la disparition soudaine de ce dernier. Suivant la voie ouverte par Ferracci, Lemoine se lance alors en solo dans le domaine de la création.
Référencé par la Cinémathèque française, cette dernière rassemble une grande partie de ses œuvres, qu'il signait uniquement de son prénom "Philippe" précédé du copyright.
L’été prochain, Marche à l’ombre, Le téléphone sonne toujours deux fois, L’Année des méduses, de Christopher Frank, La vie de famille, Tir à vue, Les spécialistes, Tranches de vie, Palace, Train d’enfer, L’amour en douce, La Nuit des juges de Peter Hyams
1985
Les loups entre eux, L’homme aux yeux d’argent, Le mariage du siècle, Bras de fer, Trois hommes et un couffin, Water (Ouragan sur l’eau plate), La dernière image, Chorus line, Une épine dans le cœur, La baston, Moi vouloir toi, L’état de grâce
1986
Le paltoquet, Les exploits d'un jeune Don Juan, Le dernier empereur, Nuit d’ivresse, Un homme amoureux
1987
L’enfance de l’art, Man on fire, La passerelle, Saxo, Les passagers de l’angoisse, The Hidden, Un Dieu rebelle
1988
Les cigognes n’en font qu’à leur tête, Le crime d’Antoine, Moitié moitié, Je suis le seigneur du château, La messe en si mineur, Baxter, L’orchestre rouge
1989
Arthur Rimbaud, une biographie, La vengeance d’une femme, Un jeu d’enfant, Martha et moi
1990
La tribu, Rue du Bac, Le cri de la roche, Les enfants du vent, Génial, mes parents divorcent
Philippe Lemoine a toujours consacré une part significative de son temps à l'art de la peinture. Cependant, c'est dans les années quatre-vingt-dix qu'il s'y investit pleinement. À cette époque, l'informatique fait une percée croissante dans le monde professionnel, avec la publication assistée par ordinateur (PAO) devenant un outil incontournable pour les jeunes diplômés. Pourtant, Philippe perçoit cela d'un autre œil. Son regard d'artiste est indéfectiblement attaché au "coup de patte" du maître, une dimension qu'aucune technologie ne peut reproduire. Il refuse de se laisser entraîner dans un univers qui ne correspond pas au sien.
C'est ainsi que la peinture ressurgit avec force, devenant plus prégnante, mais aussi empreinte de tourments. Confronté à la maladie, Philippe combat avec fougue à travers ses pinceaux, faisant émerger les souvenirs de son enfance. On y retrouve d'abord des éléments ethniques, évoquant les scarifications, ainsi que les trois points de référence qui marquent désormais chaque tableau. Sa peinture, reconnaissable entre mille, porte non seulement sa signature mais également le sceau de l'artiste apposé à la cire.