Paul Boudet est un homme politique français né à Laval le et mort à Paris le .
Biographie
Issu de la famille Boudet, originaire du Nord mais fixée à Caussade (Tarn-et-Garonne) dès le XVIe siècle, fils du baron Étienne Boudet, maire de Laval, conseiller général et député de la Mayenne, Paul Boudet, fut reçu avocat et, après avoir été stagiaire dans le cabinet de Dupin aîné, il se fit inscrire au barreau de Paris en 1821. Avec l'ardeur d'un caractère emporté, il ne tarda pas à manifester ses sentiments libéraux et anticléricaux. Protestant et franc-maçon, il fit partie de la Charbonnerie sous la Restauration. Il laissait la plus grande liberté religieuse aux siens. Mme Boudet, née Marie-Antoinette Fourchon, était une catholique fervente et ses filles furent élevées dans la religion de leur mère.
Pendant cette période, il établit deux rapports relatifs à la demande en autorisation de poursuites contre Émile de Girardin, et à une réduction de 10 000 francs sur la somme des fonds secrets votée par la loi de 1845, et cela, afin de faire échec au ministère. Après l'arrestation de Mme d'Hauteville et les perquisitions faites à son Château de Hauteville en juillet 1847, il monta à la tribune de l'Assemblée Nationale pour dénoncer les menées légitimistes dans les arrondissements de Laval et de Mayenne[1].
Il fut maintenu au Conseil d'Etat après le coup d'État du 2 décembre 1851 par décret du . Le , il soutint devant le Corps législatif, comme conseiller d'État, le projet de loi relatif aux interdictions de séjour dans le département de la Seine et à Lyon. Protégé de Billault, il devint président de la section du contentieux le .
Nommé sénateur le , le jour même où il était écarté du ministère par Rouher au profit de Charles de La Valette, il fut ensuite nommé aux fonctions de secrétaire () puis de premier vice-président () du Sénat.
Il prit sa retraite comme ministre le et quitta la vie publique après la chute du Second Empire. Il avait été fait successivement chevalier de la Légion d'honneur (), officier (), grand-officier () et grand-croix ().
A la chute du Second Empire, il quitte le sénat, où il avait fait partie du petit nombre de ses membres qui votèrent contre la Guerre franco-allemande de 1870. Aux Élections cantonales de 1871, il échoua malgré son adhésion à la République.
Son portrait a été peint par Jean-Adolphe Lafosse en 1866. Le quai Paul-Boudet à Laval (du Vieux Pont au pont d’Avesnières) a été construit à la suite de la crue de 1863. Le conseil municipal d’alors demanda l’établissement d’une digue insubmersible.
↑Pressé par Théodore de Quatrebarbes de citer un fait, il répondit en disant qu'il n'était pas pourvoyeur des tribunaux. Cette accusation fut l'occasion d'une polémique violente menée contre lui par Charles-François-Xavier Müller dans le journal l'Indépendant. Il s'ensuivit un procès, terminé par la condamnation de Charles-François-Xavier Müller à trois mois de prison, 1 500 francs d'amende et 5 000 francs de dommages et intérêts au profit de Paul Boudet, qui donna cette somme pour la fondation de l'école des sœurs de Louverné, où il avait sa maison de campagne.
↑Dans une réunion publique tenue à Laval quelques jours avant les élections, il terminait son discours par ces paroles : « Ou le général ou la guerre civile ».
Voir aussi
Bibliographie
Archives nationales, F/1c, III.
Registre du directoire de Laval et archives de la mairie, D/1c.