Dans sa peinture et ses lithographies, observe Yvon Taillandier, « le volume n'est pas rendu par le modelé, mais par les contours. La suppression de la perspective atmosphérique, les libertés prises avec la perspective linéaire, l'importance donnée aux effets de matière, contribuent à créer une atmosphère chaude, confinée et irréelle »[6].
Ouvrage collectif (préface de René Huyghe), Douze poètes, douze peintres, deux gravures et dix lithographies originales (dont Paul Aïzpiri, André Minaux, Robert Savary), Éditions Association des amateurs de peinture, 1950.
William Shakespeare (traduction de François Victor-Hugo), La sauvage apprivoisée, vingt-cinq lithographies originales de Paul Aïzpiri, cent cinquante exemplaires numérotés, Les Francs-Bibliophiles, 1957[6].
Jean de Gerson, chancelier de l'Université de Paris, La Passion de Notre Seigneur, homélie, une aquarelle, un dessin et trente-deux lithographies originaux de Paul Aïzpiri, deux-cents exemplaires numérotés, Éditions Pierre de Tartas, 1960[9].
Pierre Corneille, Le Cid, un frontispice et vingt-trois lithographies originales par Paul Aïzpiri, cent cinquante exemplaires numérotés, Société normande du livre illustré, 1960.
Raymond Cogniat, Aïzpiri, cinq cents exemplaires numérotés enrichis d'une lithographie originale, Éditions de la galerie Romanet, 1963.
Henry de Montherlant, La Reine morte - Malatesta - Pasiphaé, premier volume du Théâtre de Henry de Montherlant en cinq volumes, lithographies originales de Paul Aïzpiri, cinq cents exemplaies numérotés, Éditions Lids, Imprimerie nationale, 1965.
Vingt-huit jeunes peintres, vingt-huit jeunes femmes, Galerie Drouant-David, Paris (Portrait de Nicole Courcel par Paul Aïzpiri), décembre 1951 - janvier 1952[16].
Monsieur Sudreau et le Cyclope - De la collection beaux-arts de Montbéliard aux œuvres du Frac Franche-Comté, musée du Château des ducs de Wurtemberg, Montbéliard, avril-[22].
« Le caractère insolite que donne la superposition sensible des matières se retrouve aussi dans la juxtaposition des couleurs et des formes carrelages : carreaux de casquette ou de veste qui déconcertent l'œil, profusion de petites figures linéaires qui ressemblent à des signes de ponctuation enfoncés dans la masse de la couleur, etc. Enfin, l'insolite est également perceptible dans les rapprochements inattendus d'objets : oiseau sur une épaule, voilier sur une table, ou encore clown coiffé d'un chapeau de paille. Ainsi l'art d'Aïzpiri ne manque-t-il pas de séduire ; mais il semble moins destiné à produire une impression profonde qu'une impression vive. » - Revue Connaissance des arts[12]
« Tout se passe comme s'il y avait en lui deux courants, deux tendances qui s'opposent et résolvent leur contradiction dans un heureux accord. Emporté par un lyrisme expressionniste, baroque ensuite, une part de lui réagit et contrôle, tempère et impose. Les fulgurations de ses couleurs ne vont jamais jusqu'à la brutalité, se calmant aussitôt de finesses e-t de subtilités. Les déformations ne sont jamais grimaces des corps, des visages ou des objets, tout en demeurant expressives et faisant bien sentir ce que nous devons éprouver. Cette part lucide, constructive, alliée avec l'autre, qui le pousse à s'extérioriser vigoureusement, impose des cadres solides à ses effusions, les contraint à l'ascèse de la synthèse. » - Jean Dalvèze[24]
« Aïzpiri ne nous a pas montré une Venise conventionnelle. Interprétant la doctrine du naturalisme, il a estimé que le peintre avait le droit de voir la nature à travers un tempérament - le sien. Il n'a eu cure ni de la nacre ni de la fluidité du paysage vénitien. Il l'a stabilisé dans des couleurs stridentes. Il a infligé la discipline à cette ville ondoyante dont il a su pourtant fixer ls nuances essentielles sur des toiles de petit format. Il a parfois meurtri Venise : c'est pour en rapporter dans ses filets les émaux du trésor de Saint-Marc, les mosaïques du temps où elles rutilaient. » - Pierre Mazars[25]
« L'écriture parée de tons émaillés de cet peintre basque dissimule un fond de mélancolie sous une palette à l'orientale et un graphisme complexe. » - Gérald Schurr[26]
« Rapidement, durablement, la couleur triomphe. À partir de 1952, Vincent Van Gogh, dont il apprécie l'écriture déchiquetée, torturée, en accord avec la souffrance de la nature, inspire au peintre un nouveau toucher et une palette plus colorée : finies les atmosphères évoquant les lendemain difficiles de la Seconde Guerre mondiale. Par la suite, la couleur s'intensifie au point de prendre en compte les stridences du fauvisme. Le dessin déchiqueté des années 50 cède la place à un trait plus discret ou même pratiquement inexistant. Aux scènes de rues entrevues à Marseille, aux petits métiers ambulants peints autour de 1948, succède un autre univers : celui du cirque qui occupe une place centrale dans l'œuvre. Ce monde enchanteur lui est familier depuis toujours et, plus encore, depuis sa rencontre avec Gilles Margaritis. Son burlesque et son baroque se marient pour nourrir l'inspiration. Pour longtemps, les faces colorées des clowns et des jongleurs, celles de monsieur Loyal, quand ce ne sont pas les personnages de la Commedia dell'arte, régentent l'univers du peintre. » - Éric Mercier[21]
↑ a et b Comité Montparnasse, Exposition de peintres et sculpteurs de l'École de Paris, catalogue au profit des œuvres des 14e et 6e arrondissements, 1951.
↑Francis Parent et Raymond Perrot, Le Salon de la Jeune Peinture. Une histoire, 1950-1983, Éditions Jeune Peinture, 1983, page 12.
↑ ab et c Yvon Taillandier, « La sorcellerie d'Aïzpiri », Connaissance des arts, no 64, , p. 91.
↑La prière au soleil, partition aux éditions Micro, 1949.
↑ abcdefghijklmnopqrstuvwxyzaa et ab Éric Mercier, Années 50 - La Jeune Peinture, tome II : Panorama de la Jeune Peinture, ArtAcatos, 2010, « Paul Aïzpiri » pp. 18-23.
↑ a et b« Les expositions : Paul Aïzpiri, coloris vifs et précieux », Connaissance des arts, n°40, 15 juin 1955, page 79.
↑Patrick-F. Barrer, L'histoire du Salon d'automne de 1903 à nos jours, Éditions Arts et Images du Monde, 1992, page 310.
↑ François Lespinasse, Robert Savary, imprimerie SIC, Lagny-sur-Marne, 1990, pp. 38-39.
↑ « Les dix portraits », Paris-Match, 15 décembre 1951 : cet article est assorti d'une photographie montrant dix de ces peintres, leurs modèles et leurs œuvres, dont Mick Micheyl et Patachou, Paul Aïzpiri et Nicole Courcel, Paul Rebeyrolle et Aline Adet, Michel Patrix et Françoise Dambier, Dany Lartigue et Brigitte Auber, Antoni Clavé et Mireille Lefèbvre.
↑Raymond Nacenta, Lorjou, Aïzpiri, Minaux, Mottet, Sébire, Éditions de la galerie Charpentier, 1953.