Il utilise les bases du rock et du metal, qu'il associe à des éléments des musiques du monde (musiques traditionnelles celtiques, bretonnes, arabes ou encore chinoises) sur des textes d'actualité. Après avoir fait partie des groupes de heavy metal Marienthal et Road 66, il commence à produire plusieurs albums solo dans lesquels il précise son univers. En parallèle, il est sollicité pour des compositions de musiques et il participe à de grands projets fédérateurs comme les spectacles d'Alan Simon (l'opéra-rockAnne de Bretagne, Excalibur).
Biographie
Groupes
D'un groupe de lycée à Marienthal
Pat O'May naît à Rouen le 5 novembre 1961. D'origine irlandaise, il est plongé très tôt dans la musique. Son arrière-grand-père, né à Cork vers 1870, est venu d'Irlande pour s'installer en France[n 1]. Chez lui, ses parents chantaient les variétés de l'époque et l'emmenaient chaque Noël découvrir au grand Théâtre des arts de Rouen la dernière opérette à la mode[1]. Dans sa jeunesse, il est fan du groupe américain Osmonds Brothers, qui lui fait découvrir le rock et le R&B, mais c’est à l’écoute du Machine Head de Deep Purple que lui vient l'envie d'être guitariste de hard rock. Ritchie Blackmore devient son modèle[2]. Il reçoit sa première guitare à Noël et forme son premier groupe de lycée Sword avec des compositions et des reprises de Scorpions, Dire Straits, Bette Middler[1]. À travers le métal, il est constamment à la recherche de virtuosité, de la performance technique, en perfectionniste héritier des valeurs inculquées par son père[1].
Il est repéré dans un magasin de musique de Rouen par Dennis Blard et Rémy Legendre, qui cherchent une seconde guitare pour leur groupe Marienthal, lequel occupe une place importante sur la scène hard rock rouennaise. Engagé dans le groupe, il veut alors devenir musicien professionnel. Ne trouvant pas de chanteur, le groupe organise un concours entre eux, que remporte Pat[3]. Réticent au départ, le chant devient petit à petit indissociable de sa personnalité. Il prend des cours de guitare avec Patrick Duplan pour lui ouvrir son horizon musical (musique classique, blues, bossa nova). Il cherche donc à écouter divers styles (Ange, Pink Floyd, du punk, Return to Forever, Jeff Beck, Alan Stivell).
Marienthal se stabilise autour de Gilles Marc, Ludwig Leroy, Gilles Bloquel et Pat. Il a un succès grandissant et devient un groupe important de la scène hard rockrouennaise. Ils enregistrent un premier 45T en 1983, le LPProhibition en 1985 et des démos. Leur titre Voyage est sur la compilation Rock à Rouen. Ils font une tournée dans toute la France où ils commencent à avoir une notoriété et partent en Angleterre et en Algérie. Ils font les premières parties pour Girlschool, Alvin Lee et Chariot. Marienthal commence l’écriture d’un nouvel album qui ne se fera pas. En effet le groupe se sépare en 1986, dû aux conflits avec leur manager.
Sur la route jusqu'au bout du monde
Très touché par cette fin, il part en tournée avec Road 66, son nouveau groupe. Il joue dans les bars de France mais tombe dans les excès. Pendant une tournée qui les emmènent à Belfort, il décide d’arrêter la descente aux enfers. À Belfort il rencontre le groupe Ange, le batteur Pierre Hartmann et le bassiste Alain De Bernardi avec qui il remonte Road 66. Ils tournent dans l’Est de la France et en Allemagne. À la suite d'une tournée en Bretagne, il rencontre sa femme et décide donc de s’installer en Bretagne en 1989, terre pour laquelle il a également un coup de foudre. Ayant gardé de nombreuses attaches avec Belfort, il y retourne régulièrement pour écrire la musique de deux spectacles du metteur en scène et ami François Jacob : La Mort de Marat de Peter Weiss en 1989 et La Terre de Zola en 1991. La Terre, jouée devant 15 000 spectateurs, devient un succès. En Bretagne il reforme Road 66 no 3 avec Stéphane de Vito (bassiste d'Ar Re Yaouank) et Ginger (batterie). Ils partent en tournée et sortent en 1989 Immediate Heat en cassette. Il travaille parallèlement en studio avec son ami Bruno Le Pennec, ce qui lui permet de s’intéresser au son et de sonoriser grand nombre de fest noz, en commençant par le groupe breton Pennoù Skoulm[4]. Mais se sentant de moins en moins à sa place en groupe, il décide d'entamer une carrière solo en 1993 pour s’exprimer plus librement et parvenir à mélanger les genres.
Carrière solo
Breizh-Amerika : du hard rock armoricain
En 1994 Pat tourne avec son premier album solo Bob up. En 1995, il est invité par le Festival "Cannes Passion Musique" à aller enseigner sa pédagogie, aux côtés de Uzeb, Biréli Lagrène, Dennis Chambers... Il rencontre beaucoup de musiciens et fait le concert de clôture avec Stuart Hamm, Rudy Roberts et Jonathan Mover (section rythmique de Joe Satriani). La maison de disques WMD lui propose de distribuer son premier album Bob Up. Ce dernier est salué par la presse nationale. Le distributeur français des guitares Godin le choisit comme démonstrateur en 1996 pour sillonner l’hexagone et représenter leur marque à travers le monde. Il se verra offrir "Radiator", le premier prototype de leur nouvelle guitare. Son second opus Kids and The War est produit en 1997 chez Arcade. Il joue ensuite en remplacement avec le groupe rock celtiqueGlaz.
Sa rencontre avec le label breton Coop Breizh en 1999 donne naissance à son troisième album Breizh-Amerika dont la particularité est qu'il est enregistré en Bretagne et mixé à New York par le guitariste new-yorkais Ron Thal (du groupe Guns N’ Roses) qui s'est occupé de la production artistique. Dans cet album, Pat O'May s'affirme dans son jeu et affine sa conception de la fusion des énergies du rock et des musiques traditionnelles. Pour cela, il s'est entouré de prestigieux musiciens bretons tels que : Ronan Le Bars (uilleann pipes), le Bagad Roñsed-Mor, les Frères Quéré (Kan ha diskan), Jacky et Dominique Molard (violon, percussions), Stéphane de Vito ainsi que de Norbert Krief (Trust) et le Cercle celtique de Spézet[5]. Sa façon d'intégrer la musique celtique est plus rythmique qu'harmonique, après avoir ressenti cette puissance dans les fest-noz, particulièrement dans le plinn et son groove martelé proche de We will rock you de Queen[1].
Pour sa tournée, il réalise de nombreux grands concerts comme le concert d'ouverture du Festival interceltique de Lorient[6], le festival des Vieilles Charrues, le festival des Terre-Neuvas aux côtés d'Armens et Matmatah, la première partie de Stone Age, Le Finistère à Paris aux Champs-Élysées organisé par Coop Breizh… En 2000, il enchaîne les concerts de sa tournée jusqu’en septembre à Karlsruhe, pour ensuite passer du temps à la création de son futur album acoustique. En 2001, il se consacre à la scène, effectuant de nombreuses tournées à travers l'Europe. En 2002, il s'associe au pianiste-accordéoniste Patrice Langlois dans l'album Anacoustique pour revisiter quelques morceaux du précédent album avec des créations plus récentes[7].
De la rencontre avec Servat à la participation à l'opéra-rock Excalibur
Il produit en 2002 le disque Souffle pour la vie au profit de la recherche contre la mucoviscidose. De nombreux artistes bretons dont Gilles Servat, Dan Ar Braz ou Annie Ebrel vont participer à l'opération. Il organise aussi un concert, réunissant plusieurs artistes, au profit de la lutte contre la mucoviscidose[8]. Il entame ensuite la tournée de son nouvel album Anakoustick, accompagné du pianiste Philippe Turbin et s'accompagne à la guitare acoustique. Daliel Thénadet et la salle Glenmor de Carhaix créent en 2003 un spectacle dans lequel Gilles Servat et Pat O'May partagent leurs univers en jouant leurs répertoires respectifs[9]. En 2004, il est invité par Gilles Servat sur plusieurs festivals (FIL…) et il produit plusieurs groupes bretons. Pat continue ses concerts et multiplie les rencontres avec des guitaristes tels que Jeff Beck, Joe Satriani, Steve Vai, Van Wilks.
Début 2010, la tournée d’Excalibur continue, avec 21 représentations en Allemagne et en Suisse. Un DVD sort et atteint la 2e place des ventes en Allemagne. Puis celui d’Anne de Bretagne sort à son tour, enregistré en live au château des ducs de Bretagne. Le 27 février, il enregistre en public à l'espace Bleu Pluriel de Trégueux son DVD/CD composé de 10 morceaux inédits intitulé In live we trust en compagnie d'une section de cuivres[13]. En mars, il joue à Paris-Bercy pour la Saint-Patrick avec le spectacle Kéjaj et participe au final[14][source insuffisante]. Ensuite, il enregistre Excalibur III The Origins. L'année 2011 est bien remplie entre ses propres concerts et ses participations à Excalibur, Breizharock, la St Patrick, aux concerts d'hommage à Gary Moore, de soutien pour le Japon ou les otages, des 10 ans du groupe Back Ouest avec Soldat Louis, Gérard Jaffrès… Puis il joue avec Didier Squiban et entame en octobre la tournée The Meeting Tour où il partage son répertoire avec celui de Martin Barre (guitariste de Jethro Tull rencontré avec Excalibur) tout en continuant d'écrire en parallèle pour Thalassa[15]. De plus, il signe avec les guitares Lâg et le tourneur Music for ever[source secondaire souhaitée].
En 2014, Pat O'May retourne en studio pour enregistrer Behind the pics, un album à nouveau masterisé aux studios Abbey Road. Il est accompagné du « New Symphony Orchestra de Sofia » sur deux titres[19] et de sa guitare Lâg signature « Arkane Celtic Master » pour composer un metal celtique subtil[20].
2016, Pat part à Sofia pour enregistrer Keltia Symphonia avec le New Symphony Orchestra dirigé par Petko Dimitrov[source secondaire souhaitée]. Album où Pat écrit de nouveaux arrangements pour des morceaux traditionnels bretons.
2017 est l'année choisie par Pat pour faire un concert anniversaire qui sera enregistré le 7 octobre à Trégueux salle Bleu pluriel[source secondaire souhaitée]. 23 ans de carrière solo avec une pléiade d'artistes dont Ron "Bumblefoot" Thal, Patrick Rondat, Jonathan Noyce, Pat Mc Manus, le bagad Konk Kerne, Marienthal, Diabolo, Les Gars du Loc'h… L'album sort en octobre 2018.
Il a préfacé le livre d'Adrian Michenet-Delys sur la biographie de Jethro Tull Madness in the spring paru en octobre 2018[source secondaire souhaitée].
↑Ses deux frères ont également fui la disette endémique de l'époque, depuis la grande famine de 1848. Mais ils ont eux émigré aux États-Unis et en Australie.
Prix Franck Darcel 2023 pour l'ensemble de sa carrière
Voir aussi
Bibliographie
Collectif (dir. Frank Darcel et Olivier Polard) et Thierry Jigourel, ROK : De 1960 à nos jours, 50 ans de musique électrifiée en Bretagne, t. 2 : 1990/2013, LATDK, , 480 p., « La nouvelle vague Celte », p. 142-143
Anne de Bretagne L'héritage interdit (Alan Simon) 2011
Jethro Tull Over Germany par Wolfgang et Kevin Thomas 2014
Jethro Tull, Madness In The Spring par Adrian Michenet Delys. Préface :Pat O'May 2018
The Guitar Book "Welcome To a New World" avril 2022