Le Parti de l’environnement a été fondé en 1981 dans le sillage du mouvement contre l’énergie nucléaire organisé à l'occasion du référendum de 1980. Le parti a gagné ses premiers sièges au Riksdag, l'unique chambre du Parlement suédois, lors des élections législatives de 1988, avant néanmoins de perdre cette représentation lors des élections de 1991. Depuis les élections de 1994, le parti a été représenté sans interruption au Parlement. Cette année-là marque également l'entrée du parti dans la politique gouvernementale, le parti soutenant au Parlement le gouvernement du social-démocrateIngvar Carlsson, sans toutefois en être membre.
Lors des premières élections européennes à s'être tenues dans le pays, le Parti de l'environnement, opposé à l'adhésion de la Suède à l'Union européenne a rassemblé plus de 17 % des suffrages exprimés, se plaçant en troisième position et envoyant quatre députés européens à Bruxelles. À la suite des élections générales de 1998, les Verts ont apporté leur soutien au gouvernement social-démocrate de Göran Persson, geste répété en 2002, malgré le refus des sociaux-démocrates de leurs octroyer des postes de ministres[2].
Lors des élections législatives du 17 septembre 2006 le parti a rassemblé 5,2 % des suffrages exprimés, enregistrant une petite progression par rapport au scrutin de 2002 (4,6 % et 17 sièges). Toutefois cela n'a pas permis d’éviter la défaite de la gauche parlementaire du fait de l’important déclin du Parti social-démocrate et du Parti de gauche et face à la victoire de l'Alliance.
À la suite des élections générales de 2014, le parti fait pour la première fois son entrée au gouvernement la législature 2014-2018. Il perd alors la moitié de ses membres[3].
Idéologie
Le parti est souvent considéré comme se situant à la gauche de l'échiquier politique du fait de son alliance avec le Parti social-démocrate et le Parti de gauche au sein des Rouges-verts. Toutefois dans plusieurs municipalités le Parti de l'environnement coopère avec les partis de droite et de centre droit, et se définit lui-même comme n'étant ni de gauche, ni de droite.
Le parti a été la première formation politique suédoise à aborder la question du changement climatique, en faisant ainsi un point central de son action politique. Aussi, la principale critique formulée par le parti à l'encontre de l'Alliance en 2010 était le « très étonnant » manque d'effort dans la lutte contre le changement climatique[5]. Le parti soutient un changement radical de la politique fiscale, vers une forte taxation des produits et activités néfastes à l'environnement, ainsi que la fermeture de l'aéroport de Stockholm-Bromma et l'arrêt de la construction du périphérique de la capitale[6].
Le mouvement antinucléaire a été un facteur important dans la fondation du parti[7], aussi il s'oppose à la construction de tout nouveau réacteur dans le pays, ou à l'augmentation des capacités des réacteurs existants, et soutient une sortie du nucléaire[4]. Le député Per Bolund a expliqué en 2010 que le parti "ne voulait pas fermer tous les réacteurs nucléaires aujourd'hui, mais plutôt les fermer progressivement à mesure que sont développées des nouvelles énergies renouvelables"[8]. Lors de la campagne pour les élections générales de 2014, le parti défend la fermeture de deux réacteurs dans les quatre années suivant le scrutin[6].
Initialement, le parti était opposé à l'appartenance de la Suède à l'Union européenne et appelait à l'organisation d'un référendum sur la question. Cette opposition au projet européen a permis au parti de récolter 17 % des suffrages exprimés lors des élections européennes de 1995[9]. En 2006, cet élément programmatique a été enlevé du manifeste du parti en , à la suite d'un référendum interne au parti[10]. Toutefois, le parti demeure opposé à l'orientation libérale actuelle de la politique de l'Union européenne. En matière d'immigration, le parti défend une politique d'ouverture et demande l'accord du droit d'asile à toute personne présente sur le sol suédois depuis au moins deux ans[6].
Le parti ne possède pas de structure formelle de leadership, adoptant un système de double porte-parolat (toujours un homme et une femme comme une promotion de l’égalité des sexes). Cette position est détenue par Per Bolund, depuis 2019, et par Isabella Lövin depuis 2016. Les porte-paroles sont élus tous les ans par le congrès du parti et peuvent rester à ce poste au maximum neuf ans[11].
↑« Oppositions parlementaires, gouvernements minoritaires et démocraties inclusives. L’exemple des pays scandinaves », Revue internationale de politique comparée, , p. 45-58 (lire en ligne).
↑(sv) Stig-Björn Ljunggren, « Miljöpartiet De Gröna. Från miljömissnöjesparti till grön regeringspartner », Statsvetenskaplig Tidskrift, vol. 112, no 2, (lire en ligne, consulté le ).
↑(sv) Jon Burchell, « No to the European union (EU): Miljöpartiet's success in the 1995 European parliament elections in Sweden », Environmental Politics, vol. 5, no 2, (lire en ligne, consulté le ).