La ville est située dans l'extrême ouest de la région de Samogitie, à 25 kilomètres au nord de Klaipėda, proche de la frontière limitrophe avec la Courlande. Le territoire de la commune comprend également la station balnéaire de Šventoji, située à 10 kilomètres au sud, où le fleuve Šventoji débouche dans la mer Baltique.
La commune de Palanga compte 17 574 habitants (recensement de 2009). Sa population est à 95 % lituanienne, le reste se partageant entre Russes, Polonais et Lettons.
Histoire
Avant la formation du grand-duché de Lituanie au XIIe siècle, la Samogitie était habitée par des tribus curoniennes et samogitiennes ; elle était connue pour le commerce de l'ambre. La région devint un territoire vassal des grands-ducs, même si leur influence y fut parfois très limitée. La ville fut mentionnée pour la première fois en 1161 ; les chartes danoises et de l'ordre des chevaliers Teutoniques l'indiquent sous le nom de Polangen, nom officiel qu'elle gardera jusqu'en 1918. Elle devient objet de conflits avec les chevaliers Porte-Glaive en Courlande, qui se sont terminés d'abord par leur défaite à la bataille du Soleil en 1236.
Cependant, les chevaliers ont ensuite fondé l'ordre de Livonie sur intervention du pape Grégoire IX et s'unirent avec l'ordre Teutonique en Prusse au sud. À partir de 1272, les chevaliers Teutoniques ont commencé à soumettre la région prusienne de Scalovie (la « Petite Lituanie ») s'étendant sur les rives de la rivière Niémen jusqu'à Klaipėda (Memel) au sud. Pressée de deux côtés, la ville toutefois restera sous la domination lituanienne. De l'autre, les contre-attaques des grands-ducs lituaniens échouent à la bataille de la Strėva en 1348. Après la bataille de Grunwald en 1410, l'ordre Teutonique renonçait explicitement à la Samogitie ; la ligne de démarcation entre les territoires lituaniens et l'État teutonique en Prusse a été définitivement imposée par le traité du lac du Meln en 1422 et la paix de Brest en 1435. Pendant des siècles, elle se dessinait au nord du village de Nemirseta (Nimmersatt) qui appartient désormais à la municipalité de Palanga.
Au cours du troisième partage de la Pologne en 1795, la ville a été annexé par l'Empire russe. En 1819, le volost de Palanga fut incorporé dans le gouvernement de Courlande qui y confinait au royaume de Prusse (la province de Prusse-Orientale) au sud. À partir de 1824, la ville appartint aux domaines du comte Tyszkiewicz, d'une antique famille de Lituanie et dont le fils sera un fameux égyptologue. En 1867, y vivaient 1 414 personnes dans 164 maisons. Au recensement de 1897, le nombre d'habitants était passé à 2 419. Le descendant du comte Tyszkiewicz fit aménager la ville, devenue une station balnéaire à la mode, et se fit construire une splendide villa avec un parc botanique qui se visite encore aujourd'hui.
La ville fut occupée par l'armée allemande pendant la Première Guerre mondiale, à l'issue de laquelle il y eut une révolte bolchévique. Elle fut rattachée entre 1919 et 1921 à la nouvelle Lettonie indépendante. Cependant, la majorité de la population étant lituanienne, un conflit surgit entre la nouvelle Lituanie et la Lettonie. Le , après l'arbitrage d'une commission internationale, Palanga fut rattachée enfin à la Lituanie, et les régiments lettons quittèrent la ville. En juin 1940, elle devint soviétique, puis fut occupée jusqu'en 1944 par l'armée du Troisième Reich. En juin et août 1941, plusieurs centaines de Juifs seront assassinés dans la forêt aux abords de la ville dans le cadre de la Shoah par balles[1]. À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, elle fit partie de la république socialiste soviétique de Lituanie, membre de l'URSS.
Depuis 1991, Palanga fait partie de la république de Lituanie, nouvellement indépendante. En 2013, la ville a été élue « capitale de la Culture lituanienne »[2].