Nuit noire, étoiles mortes (titre original : Full Dark, No Stars) est un recueil de quatre romans courts totalement inédits de Stephen King. Il est paru le aux États-Unis et en France le .
L'édition de poche américaine parue le contient une cinquième nouvelle intitulée Under the Weather. Les éditions Le Livre de poche font de même avec la publication au format poche de l'ouvrage le , traduisant la nouvelle sous le titre À la dure[1].
En 1922, Wilfred Leland James, fermier dans le Nebraska, tente par tous les moyens de convaincre sa femme Arlette de ne pas vendre son lopin de terre à un abattoir industriel. Arlette, déterminée à s'installer à Omaha, ne veut rien entendre malgré l'intervention de son fils Henry. Wilfred commet alors l'irréparable et assassine sa femme avec la complicité récalcitrante de son fils. Si le meurtre et la dissimulation du cadavre se passent sans anicroche ou presque, Wilfred ne parviendra pas à sauver sa ferme et ce qu'il reste de son foyer. Que ce soit à travers une vengeance post-mortem ou d'une culpabilité dévorante, cet acte sonnera la fin des jours prospères et heureux.
Tess, écrivain modeste vivant confortablement de son activité, se rend à une séance de dédicace dans le Massachusetts. Lors de son retour par une route peu fréquentée, sa voiture se retrouve bloquée près d'une aire déserte et elle en est réduite à demander l'aide d'un chauffeur qui passait par là. Ce chauffeur est très grand, patibulaire, et ne passait pas dans une zone aussi déserte par hasard. Violée et étranglée sauvagement, Tess parvient malgré tout à survivre à l'insu de son agresseur. Une fois en sécurité, elle se rend compte que cette funeste rencontre n'était pas le fruit du hasard et est bien décidée à se venger.
Atteint de cancer et maladivement jaloux de la réussite à tous les niveaux de son « meilleur » ami Tom Goodhugh, Dave Streeter fait la rencontre de George Dabiel et lui confie ses sombres pensées. Celui-ci lui indique qu'il vend des extensions : extension de crédit, d'hypothèque… et même extension de vie. Cependant, le prix à payer en retour peut être terrible. Mais le malheur des uns fait le bonheur des autres et après avoir observé le spectaculaire transfert de chance entre lui et Tom, Dave ne peut que se féliciter en son for intérieur de l'extension qu'il a contractée.
Darcy Anderson vit en couple avec Bob depuis plus de vingt ans. Malgré quelques écueils, elle est on ne peut plus satisfaite de son mariage. Du moins jusqu'au jour où elle découvre quelques secrets de son mari, des secrets ayant un lien avec le tueur en série Beadie qui défraie la chronique depuis près de trente ans. Bob lui fait jurer de garder le secret. Mais il n'est pas le seul à pouvoir dissimuler des meurtres et il ne l'apprendra que trop tard à ses dépens.
Brad Franklin apprend que des exterminateurs de vermine doivent venir désinfecter l'appartement voisin. Il laisse une note à sa femme endormie et part au travail.
Il a été accueilli favorablement par la critique. Pour Françoise Chandernagor, dans Le Point, « Stephen King réussit à marier peinture hyperréaliste et univers fantastique » avec ses « courts et formidables thrillers ». « C'est un véritable écrivain, qui dépasse le cadre traditionnel du polar »[4]. Julien Bisson, de L'Express, estime que King « signe quatre variations imparables autour du thème de la vengeance » où il « explore la réaction d'individus lambda placés dans des situations extrêmes. Le surnaturel laisse la place à l'effroi et à la cruauté, physique ou psychologique. Mais ce n'est pas l'aspect le plus dérangeant du livre, qui surprend surtout par son absence de moralisme, son refus du trop convenu happy end »[5]. Et Cécile Mury, de Télérama, évoque un style qui « gagne en densité ce qu'il perd en ampleur » avec ces « quatre contes cruels, dérangeants, captivants, sur la nature humaine »[6].