Mycoplasma pneumoniae Norman L. Somerson, Robert M. Chanock et al., 1963
Mycoplasma pneumoniae est une bactérie parasite, le seul mycoplasme dont la pathogénicité pour l'homme soit bien établie. Trouvé dès 1944 par le microbiologiste Monroe Davis Eaton chez des sujets atteints de « pneumonie atypique primitive » ou « pneumonie à virus », il fut longtemps dénommé « agent d'Eaton » et reconnu comme n'étant pas un vrai virus en raison de sa sensibilité aux tétracyclines. C'est en 1962 que Robert M. Chanock réussit à le cultiver sur milieu non vivant et à prouver son appartenance aux mycoplasmes.
Écologie, pathogénie et épidémiologie
Le germe se trouve essentiellement dans les voies respiratoires, où il peut provoquer une véritable pneumonie avec hépatisation : entre 30 et 50 % des pneumonies primaires atypiques, les autres étant dues aux adénovirus et aux rickettsies. Il est apparu dans les expériences sur volontaires et lors d'enquêtes épidémiologiques que seule une minorité d'individus développe des lésions pulmonaires (3 à 15 %).
La maladie touche de préférence les adolescents et les jeunes adultes. L'incubation est longue (jusqu'à 3 semaines) et le portage pharyngé peut se prolonger pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois chez le convalescent.
Les épidémies suivent un cycle de 3 à 7 ans[2],[3],[4],[5],[6].
Caractères bactériologiques
La culture des expectorations ou d'un frottis pharyngé est laborieuse et lente. Le germe exige un milieu spécial enrichi d'extrait de levure et de sérum. La primo-infection peut exiger 15 jours et plus. Mycoplasma pneumoniaehémolyse les globules rouges de cobaye, fermente le glucose et réduit le phényl tétrazolium.
Sérodiagnostic
C'est le procédé le plus souvent employé pour le diagnostic clinique, mais il exige l'examen d'un sérum précoce et d'un autre plus tardif (différence de titres)[7].
Inhibition métabolique : les anticorps provoquent l'inhibition de la croissance (peu sensible) mais aussi, par conséquent, l'inhibition d'une activité métabolique, par ex. la fermentation du glucose (méthode très sensible).
Références
↑M. Fartoukh et D. Contou, « Infections respiratoires basses de l’adulte à Mycoplasma pneumoniae : attention aux atypies ! », Revue des Maladies Respiratoires, vol. 30, no 9, , p. 743-745 (DOI10.1016/j.rmr.2013.10.003)
↑Christian Marchello, Ariella Perry Dale, Thuy Nhu Thai et Duk Soo Han, « Prevalence of Atypical Pathogens in Patients With Cough and Community-Acquired Pneumonia: A Meta-Analysis », Annals of Family Medicine, vol. 14, no 6, , p. 552–566 (ISSN1544-1717, PMID28376442, PMCID5389400, DOI10.1370/afm.1993, lire en ligne, consulté le )
↑Michael L. Beeton, Xu-Sheng Zhang, Søren A. Uldum et Cécile Bébéar, « Mycoplasma pneumoniae infections, 11 countries in Europe and Israel, 2011 to 2016 », Euro Surveillance: Bulletin Europeen Sur Les Maladies Transmissibles = European Communicable Disease Bulletin, vol. 25, no 2, , p. 1900112 (ISSN1560-7917, PMID31964459, PMCID6976882, DOI10.2807/1560-7917.ES.2020.25.2.1900112, lire en ligne, consulté le )
↑Ana Dacosta Urbieta, Gema Barbeito Castiñeiras, Irene Rivero Calle et Jacobo Pardo Seco, « Mycoplasma pneumoniae at the rise not only in China: rapid increase of Mycoplasma pneumoniae cases also in Spain », Emerging Microbes & Infections, vol. 13, no 1, , p. 2332680 (ISSN2222-1751, PMID38497329, PMCIDPMC10993738, DOI10.1080/22221751.2024.2332680, lire en ligne, consulté le )
↑(en) S. Pignanelli, A. Shurdhi, F. Delucca et M. Donati, « Simultaneous use of direct and indirect diagnostic techniques in atypical respiratory infections from Chlamydophila pneumoniae and Mycoplasma pneumoniae », Journal of Clinical Laboratory Analysis, vol. 23, no 4, , p. 206-209 (ISSN1098-2825, lire en ligne, consulté le )