Mona Hatoum commence à être connue dans les années 1980 avec des performances qui mettent en scène la violence et la sexualité abordant les thèmes de la souffrance et « au cours desquelles son propre corps est volontairement exposé, parfois jusqu'à la limite de ses forces »[2]. Quelques-unes de ses performances ont été filmées et ont conduit Mona Hatoum à l'art vidéo en 1983.
Née à Beyrouth, de parents palestiniens, alors qu'elle effectue une courte visite à Londres en 1975, la guerre éclate au Liban. Elle ne peut pas rentrer chez elle. Depuis, elle vit à Londres. L'exil et la séparation d’avec sa famille restée à Beyrouth deviennent les thèmes de ses vidéos et de ses œuvres. C'est à travers ses œuvres qu'elle tentera de « restituer », ou plutôt de « reconstruire », un passé qui semble la hanter.
Dans Measures of Distance (1988), une vidéo, « Mona Hatoum exprime la douleur intime à travers les images de sa mère et un choix de lettres envoyées par cette dernière à sa fille, lues en voix off : ces lettres parlent de la guerre, de la vie quotidienne, de ce qui a été perdu ».
Son travail porte aussi la marque d'un héritage minimaliste et conceptuel comme son œuvre Socle du Monde (1992–1992), qui reprend l'œuvre du même nom de l'artiste Piero Manzoni (1962, en fer et laiton) qui est composé d'un large cube recouvert entièrement de limaille de fer.
En 1994, Mona Hatoum renoue avec la vidéo qu'elle incorpore dans une installation Corps étranger exposé au Centre Georges-Pompidou à Paris. Cette dernière montre des images en couleur du corps de l'artiste puisqu'il s'agit d'une endoscopie projetée à même le sol, sur un mètre de diamètre. Cette œuvre critique le dualisme qui existe entre l'intérieur et l'extérieur et remet en scène le contenu d'une de ses anciennes performances: Don't smile you're on camera! datant de 1980.
Mona Hatoum abandonne ensuite la vidéo pour se consacrer à des « objets-sculptures ».
Une installation Mobile Home (2005) met en scène des objets familiers, domestiques, chargés de mémoire où Mona Hatoum exprime l'exil. La présence des « fils à linge mouvants » qui transportent les objets expriment à la fois le lien familial mais aussi l'éloignement. Le titre même de l'œuvre exprime la mobilité et la distance.
En travaillant avec des médias variés, Mona Hatoum critique les limites de l'art traditionnel.
1999 : exposition auCastello Di Rivoli, Museo d’Arte Contemporanea, Turin
1999 : exposition au Le Creux de l’Enfer, Thiers
2000 : exposition Le Collège, Frac Champagne-Ardenne, Reims; MUHKA - Museum van Hedendaagse Kunst Antwerpen, Antwerp
2000 : exposition The Entire World as a Foreign Land, Tate Gallery, London
2001 : Domestic Disturbance, Mass MoCA, North Adams
2004 : Mona Hatoum: A major survey, Hamburger Kunsthalle, Hamburg; Kunstmuseum Bonn; Magasin 3 Stockholm Konsthall, Stockholm
2005 : Mona Hatoum: OVER MY DEAD BODY, Museum of Contemporary Art Sydney
août 2007 : Web, 2006 une installation présentant une toile d'araignée géante avec d'énormes gouttes d'eau en perles de verre soufflé et posée dans l'entonnoir d'une crayère, exposée dans l' Expérience Pommery#4, exposition organisée par Daniel Buren, regroupant des œuvres de 37 artistes plasticiens dans les caves des crayères de la Maison de champagne Pommery à Reims.