Jacoba Martínez García[1] est née le à Tarazona près de Saragosse (Espagne). Ses parents ont eu onze enfants dont Jacoba est la dernière. Un de ses frères était prêtre et prend une part active à son éducation. Il était pasteur de Torrellas (de 1887 à 1891), puis à Corella (1891-1898)[2] et elle participe à ses côtés, et avec ardeur, à l'évangélisation de sa paroisse.
De plus, sa sœur aînée était entrée au Carmel de Guadajara. Quelques années après sa sœur, à l’âge de vingt ans, Jacoba entre dans ce même Carmel le . Elle prend le nom de María Pilar de San Francisco de Borja (en français, Marie Pilar de Saint François de Borgia) dans la ville de Saragosse, où il y a une basilique qui est dédiée à Notre Dame du Pilar. Elle prononce ses vœux le [3].
María Pilar a une dévotion spéciale pour l’Eucharistie. Son idéal est "d’aimer follement Jésus".
Elle décide, par un vœu particulier, de se consacrer à la Sainte Vierge[4].
En 1936, Guadalajara se situait du côté loyal au gouvernement républicain. Des milices populaires ayant été créées, les religieuses du couvent craignent que celui-ci ne soit incendié[5],[6]. Dans l'après-midi du , le prêtre donne la communion aux 18 religieuses, puis toutes partent en ville chercher un refuge dans des maisons proches ou chez des connaissances[2].
Le 24, alors que trois religieuses marchent dans les rues de la ville à la recherche d’un gîte plus sûr, une milicienne les reconnait. Celle-ci incite ses compagnons à tirer sur le groupe des religieuses. Sœur Marie Pilar, mortellement blessée, sera transportée à l'hôpital de la Croix-Rouge[7]. Elle y décède quelques heures après en murmurant : « Père, pardonne-leur »[8].
Selon une autre source, la religieuse serait restée dans le couvent jusqu'au 24[1],[9].
La sépulture
Les corps des trois religieuses sont jetés dans une fosse commune. La fosse est rouverte le . Leurs corps sont identifiés grâce à leur scapulaire et crucifix présent sur leur poitrine. Les dépouilles mortelles des trois religieuses sont emmenées et enterrées dans leur monastère deux jours plus tard. Assez vite, des miracles ont été rapportés et attribués à ces trois religieuses[2].
Béatification
Le , le pape Jean-Paul II, béatifie à Rome les 3 carmélites de Guadalajara, dont Marie Pilar de saint François de Borgia[7].
Le , lors de la béatification à Rome, 233 martyrs espagnols de la guerre civile[10]
le pape Jean-Paul II, déclarera à leur sujet « Tous, avant de mourir, comme il ressort des procès canoniques pour leur déclaration comme martyrs, pardonnèrent de tout cœur leurs bourreaux. »[11].
↑Magnificat : Juillet 2013 N°248, Magnificat, , p. 328
↑La biographie citée en référence est discrète quant au déroulement de ces dernières journées. La formulation laisse libre les interprétations : « Sa vie s'est déroulée au couvent jusqu'au jour du 24 juillet 1936 où, avec les deux autres carmélites, les sœurs Marie Ange de Saint Joseph et Thérèse de l'Enfant Jésus et de Saint Jean-de-la-Croix, elle fut fusillée par les miliciens. ».
↑Le site nominis.cef.fr sur sa page Bienheureux martyrs espagnols pendant la guerre civile (+ 1936) indique que les trois carmélites du couvent de Guadalajara, don Marie Pilar de St François Borgia, font partie de cette promotion 2001, alors que d'autres sites liés au Carmel (comme abbaye-saint-benoit.ch ou ocarm.org) indiquent bien qu'elles ont bien été béatifiées en 1987. Peut-être que la liste de 2001 reprend, en plus d'une série de noms nouveaux, quelques bienheureux déjà déclarés par le passé, d'où une petite confusion.