Marcienne (ou Marciana) Valtierra Tordesillas naît à Getate (ou Getaje) près de Madrid le . Elle est la fille de Manuel Valtierra et Lorenza Tordesillas. Elle est la dernière d’une famille de dix enfants.
Trois des sœurs de son père étaient religieuses contemplatives. Sur les dix enfants de la famille, quatre entreront dans les ordres religieux.
Son frère Piaristes Celestino sera lui aussi tué durant la guerre d'Espagne et considéré comme martyr.
Sa mère meurt quand elle a trois ans. Elle est principalement élevée par sa grande sœur aînée, Marcellina, qui plus tard entrera comme religieuse chez les Conceptionnistes de Alcalá de Henares[1].
Très tôt, elle souhaite entrer au Carmel, surtout après la lecture du livre "Histoire d’une âme" de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Mais, son père étant veuf, elle retarde son entrée au Carmel jusqu'à l'âge de 24 ans pour s'occuper de lui.
Elle entre au Carmel de Saint-Joseph à Guadalajara le sous le nom de Sœur Marie Ange de Saint Joseph. Elle fait sa prise d'habit le , puis sa première promesse le . Elle prononce ses vœux définitifs le [1].
Elle a un caractère à la fois doux et fort. Animée du désir de sauver les âmes, elle prie à toutes les grandes intentions de l’Église.
Elle souhaite également participer à la Passion du Christ en offrant sa vie pour le salut du monde[2].
Le martyre
Lorsqu'en 1936 la guerre civile éclate, de nombreuses persécutions de religieux ont lieu.
Le , lorsque les milices républicaines s'emparent de la ville, les religieuses du couvent craignent que leur couvent ne soit incendié. Dans l'après-midi, le prêtre donne la communion aux 18 religieuses, puis toutes partent en ville chercher un refuge dans des maisons proches ou chez des connaissances[1].
Le 24, alors que trois religieuses marchent dans les rues de la ville à la recherche d’un gîte plus sûr, une milicienne les reconnait. Celle-ci qui incite ses compagnons à tirer sur le groupe des religieuses. Sœur Marie Ange est tuée sur le coup[3]. Ses deux camarades mourront dans les heures qui suivent[4].
La sépulture
Les corps des trois religieuses sont jetés dans une fosse commune. La fosse est rouverte le . Leurs corps sont identifiés grâce à leur scapulaire et crucifix présent sur leur poitrine. Les dépouilles mortelles des trois religieuses sont emmenées et enterrées dans leur monastère deux jours plus tard. Assez vite, des miracles ont été rapportés et attribués à ces trois religieuses[1].
Béatification
Le , le pape Jean-Paul II, béatifie à Rome les 3 carmélites de Guadalajara, dont Marie Ange de Saint Joseph[4].
Le , lors de la béatification à Rome, 233 martyrs espagnols de la Guerre civile[5]
le pape Jean-Paul II, déclarera à leur sujet « Tous, avant de mourir, comme il ressort des procès canoniques pour leur déclaration comme martyrs, pardonnèrent de tout cœur leurs bourreaux. »[6].
↑Le site nominis.cef.fr sur sa page Bienheureux martyrs espagnols pendant la guerre civile (+ 1936) indique que les trois carmélites du couvent de Guadalajara, don Marie Ange de St Joseph, font partie de cette promotion 2001, alors que d'autres sites liés au Carmel(comme abbaye-saint-benoit.ch ou ocarm.org) indiquent bien qu'elles ont bien été béatifiées en 1987. Peut-être que la liste de 2001 reprend, en plus d'une série de noms nouveaux, quelques bienheureux déjà déclarés par le passé, d'où une petite confusion.