Parmi ses travaux les plus connus, on peut citer le panneau peint sur gessoOh ye, all ye that walk in Willowood en 1902, faisant partie d'un ensemble décoratif conçu pour le salon de thé de luxe Willow Tearooms, et Opera of the Winds (Opéra des vents) en 1903.
Biographie
Jeunesse
Margaret Macdonald est née à Tipton près de Wolverhampton en Angleterre où son père, ingénieur, dirige une mine de charbon. Durant leur enfance, Margaret et sa sœur cadette Frances MacDonald fréquentent toutes deux l'Orme Girls' School à Newcastle-under-Lyme dans le Staffordshire. En 1890, la famille s'installa à Glasgow, et Margaret et sa sœur, Frances MacDonald, s'inscrivirent à la Glasgow School of Art (école d'arts appliqués) où elles s'initièrent à différentes disciplines, notamment le métal, la broderie et le textile. Elle commence à collaborer avec sa sœur et, dans les années 1890, elles ouvrent le Macdonald Sisters Studio au 128 Hope Street, à Glasgow.
Les quatre de la Glasgow School of Art
Vers 1892 les sœurs MacDonald rencontrent Charles Rennie Mackintosh et son ami James Herbert MacNair par l'intermédiaire du directeur de la Glasgow School of Art, Francis Henry Newbery. Mackintosh et MacNair y prennent des cours du soir[1]. En 1894, ils montrent leur travail commun dans des expositions étudiantes. L'accueil de leurs œuvres est mitigé. On fait notamment remarquer aux sœurs MacDonald que les formes décharnées et linéaires de leurs créations - qui montrent clairement l'influence d'Aubrey Beardsley - sont « macabres ». Ces critiques leur valent le surnom de « The Spook School »[2]. Le groupe est aussi connu sous le nom « The Four » (Les Quatre)[1].
Par la suite le groupe connait un regain de popularité. Il expose à Liège pour la première fois en 1895, à Glasgow (exposition annuelle du Royal Glasgow Institute of the Fine Arts), à Londres (Arts & Crafts Society, en 1896) et à Vienne. Ces expositions contribuent à établir la réputation de Margaret et de son mari[3]. Le style de l'École de Glasgow influence même le mouvement Art nouveau viennois, le Sezessionsstil (Sécession viennoise), lors de l'exposition « VIII. Ausstellung der Vereinigung Bildender Künstler Österreichs Secession » en 1900. C'est à cette occasion que Margaret MacDonald produit une très forte impression sur les sécessionnistesautrichiensGustav Klimt et Josef Hoffmann.
Collaboration avec Charles Rennie Mackintosh
Sa sœur se marie avec MacNair en 1899. Margaret épouse Charles Rennie Mackintosh de l'année suivante[4]. Ses œuvres les plus dynamiques sont de grands panneaux peints sur gesso qu'elle élabore avec son mari pour la décoration intérieure de salons de thé ou de résidences privées.
Les dernières années
En 1923, le couple quitte la Grande-Bretagne et passe ses vacances dans le Roussillon. Alors qu'ils n'avaient prévu qu'un simple séjour, les époux passent l'été 1924 à Collioure et les hivers 1925-1926 et 1926-1927 à l'hôtel Le Commerce, à Port-Vendres. Mackintosh y peint des aquarelles de nombreux paysages des Pyrénées-Orientales.
En 1927, Charles tombe malade. Après le retour des époux Mackintosh à Londres, les médecins diagnostiquent un cancer de la langue[6]. Malgré le protocole de soins, sa santé se dégrade et il perd progressivement l'usage de la parole[7]. Hospitalisé, Charles Rennie Mackintosh meurt le [7]. Margaret lui survit cinq ans, elle meurt à Londres le [8].
Analyse de l'œuvre
Le début de sa carrière artistique reflète les grandes lignes de l'expérimentation. Faisant largement appel à son imagination, elle réinterprète des thèmes traditionnels, des allégories et des symboles de manière inventive[9]. Elle puise fréquemment son inspiration dans la Bible, l’Odyssée, les poèmes de William Morris et de Dante Gabriel Rossetti, ainsi que dans les œuvres de Maurice Maeterlinck[10].
La réputation de Margaret MacDonald, de même que celle de sa sœur Frances, a eu à souffrir du discours patriarcal dominant dans la critique d'art à l'époque. Si elle n'occupe pas la place qui aurait dû être la sienne dans l'histoire de l'art, c'est qu’elle a été l'une des nombreuses « femmes marginalisées », dont l'œuvre est restée dans l'ombre de celle de leur compagnon. Elle fut pourtant reconnue en son temps par beaucoup de ses pairs, y compris par son mari lui-même, qui lui écrivit : « N'oublie pas que tu es pour la moitié sinon les trois quarts de toute mon œuvre[11]… » Il aurait de même déclaré : « Margaret a du génie, je n'ai que du talent[12]. »
↑(en) The Chronicle: the Letters of Charles Rennie Mackintosh to Margaret Macdonald Mackintosh, éditées par Pamela Robertson.
↑(en) Anthony Jones, Charles Rennie Mackintosh, Studio Edns., , 192 p. (ISBN978-1851704125), p. 61
Annexes
Bibliographie
(en) Roger Billcliffe, Charles Rennie Mackintosh : Textile Designs, Pomegranate Europe Ltd, coll. « Basic art », , 112 p. (ISBN978-1-56640-314-6, lire en ligne).
(en) Fiona Davidson, Charles Rennie Mackintosh, Pitkin Publishing, , 32 p. (ISBN978-0-85372-874-0)
Charlotte Fiell et Peter Fiell (trad. de l'anglais), Mackintosh : 1868-1928 Glasgow Style, Köln/Paris, Taschen, coll. « Basic art », , 98 p. (ISBN978-3-8365-6159-4).
(en) Gordon Kerr, Charles Rennie Mackintosh Masterpieces of Art, Flame Tree Publishing, coll. « Masterpieces of Art », , 128 p. (ISBN978-1-78361-207-9)
(en) Timothy Neat, Part Seen, Part Imagined : Meaning and Symbolism in the Work of Charles Rennie Mackintosh and Margaret Macdonald, Canongate Books Ltd, , 208 p. (ISBN978-0-86241-366-8)
(en) Tamsin Pickeral, Charles Rennie Mackintosh, Lomond Books, , 128 p. (ISBN978-1-84204-217-5)
(en) Pamela Robertson, Glasgow Girls : Women in Art and Design 1880-1920, Édimbourg, Canongate, , 263 p. (ISBN978-1-84195-151-5)
(en) K. E. Sullivan, The Life, Times and Work of Charles Rennie Mackintosh, G2 Entertainment Ltd, (1re éd. 1997), 128 p. (ISBN978-1-78281-998-1)
(en) Edmund Swinglehurst, Charles Rennie Mackintosh, Thunder Bay Press, , 144 p. (ISBN978-1-57145-272-6)