Ses œuvres littéraires les plus connues sont notamment Hajar Churashir Maa, Rudali et Aranyer Adhikar[3]. Elle travaille pour la défense des droits et l'autonomisation des populations tribales (Lodha et Shabar) des états du Bengale-Occidental, du Bihar, du Madhya Pradesh et du Chhattisgarh[4]. Elle reçoit de nombreux prix littéraires tels que le Sahitya Akademi, le Jnanpith et le Ramon Magsaysay, ainsi que des honneurs civils, notamment les médailles Padma Shri et Padma Vibhushan.
Biographie
Mahasweta Devi est la fille de Manish Ghatak, poète et romancier notable du mouvement Kallol[5], et la nièce du cinéaste Ritwik Ghatak[6]. Sa mère, Dharitri Devi, est une écrivaine et travailleuse sociale, dont certains frères se sont distingués, notamment le sculpteur Sankha Chaudhury et le journaliste Sachin Chaudhury. Mahasweta Devi commence sa scolarité à Dhaka, mais après la partition de l'Inde, elle déménagé au Bengale-Occidental, en Inde. Elle étudie à l'université Visva-Bharati de Santiniketan (fondée par Rabindranath Tagore) puis à l'université de Calcutta.[7][8]
Carrière
Œuvres littéraires
Devi écrit plus de cent romans et plus de vingt collections d'histoires courtes, principalement en bengali mais souvent traduit en d'autres langues[9]. Son premier roman, Jhansir Rani, basé sur une biographie de Rani de Jhansi est publié en 1956[3]
En 1964, elle commence à enseigner au Bijoygarh College, un établissement pour femmes affilié à l'université de Calcutta. Elle travaille également comme journaliste et écrivaine. Elle commence à s'intéresser aux Lodhas et aux Shabars, deux communautés tribales du Bengale-Occidental, à la condition des femmes et des dalits. Elle dénonce dans ses écrits l'oppression des puissants et la corruption des fonctionnaires du gouvernement[7].
Militantisme
Mahasweta Devi élève la voix à plusieurs reprises contre la discrimination des populations tribales en Inde[3]. Son roman de 1977 Aranyer Adhikar traite par exemple de la vie de Birsa Munda[3]
Devi s'oppose à la politique industrielle du gouvernement du Parti communiste de l'Inde au Bengale occidental. Elle dénonce notamment la confiscation de terres agricoles fertiles par le gouvernement et leur cessation aux entreprises de BTP. Elle soutient en 2011 la candidature de Mamata Banarjee qui met un terme à 34 ans de règne du CPI[10].
Vie personnelle
En 1947, Devi épouse le dramaturge Bijon Bhattacharya, l'un des fondateurs de l'Indian People's Theatre Association[6]. En 1948, elle a un fils, Nabarun Bhattacharya, devenu romancier et critique politique[11].
Elle travaille alors dans un bureau de poste, d'où elle est licenciée pour ses opinions communistes[8]. Elle occupe par la suite divers emplois, notamment vendeuse de savons et écrivaine publique.
En 1962, elle épouse l'auteur Asit Gupta après avoir divorcé de Bhattacharya[8].
Le , Devi est victime d'une crise cardiaque. Elle meurt à Calcutta le , à l'âge de 90 ans[12]. À sa mort, Mamata Banerjee, ministre en chef du Bengale occidental écrit : "L'Inde a perdu un grand écrivain. Le Bengale a perdu une glorieuse mère. J'ai perdu un guide personnel."[6]. Le Premier ministre Narendra Modi écrit : "Mahashweta Devi illustrait à merveille la puissance de la plume. Une voix de compassion, d'égalité et de justice."[6]
Prix
1979: Sahitya Akademi (Bengali): – Aranyer Adhikar (roman)[13]
↑(en) Sunil Sethi, The big bookshelf : Sunil Sethi in conversation with 30 famous writers, New Delhi, Penguin Books India, , 74– (ISBN978-0-14-341629-6, lire en ligne)
(en) Susie J. Tharu et Ke Lalita, Women Writing in India : The twentieth century, Feminist Press at CUNY, , 688 p. (ISBN978-1-55861-029-3, lire en ligne)