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Loïk Le Priol, né le , est un militant d'extrême droitefrançais. Il est condamné en à quatre ans de prison, dont deux avec sursis, pour avoir torturé un ancien président du Groupe union défense (GUD) en . Il est aussi mis en cause comme co-auteur dans l'assassinat du rugbyman argentin Federico Martín Aramburú le à Paris.
Selon Marianne, en mission à Djibouti en 2015, il aurait frappé et étranglé une prostituée à Arta, ce qui a conduit la France à verser 350 000 francs Djibouti (l'équivalent de 1 700 euros) en guise de réparation, à l'État djiboutien[2],[6],[7]. Selon Mathieu Molard, rédacteur en chef de StreetPress, « l'armée française a payé pour le tirer d'affaire et il a échappé à une condamnation »[8],[5].
En octobre 2020, il apparaît aux côtés de son ami Romain Bouvier au volant d'un véhicule de l'avant blindé de l'armée française dans le clip La Zone du rappeur Ninho[4].
Affaires judiciaires
Condamnation pour violences
En février 2015, son ami Romain Bouvier et lui, ivres, agressent à coup de poings américains et de bombe lacrymogène deux jeunes de 19 ans qui se prenaient en photo devant la Jeep de Le Priol. Une des victimes se voit prescrire six jours d'interruption temporaire de travail. Bouvier et Le Priol sont condamnés en 2017 à une peine d'un an de prison avec sursis et à 2000 euros chacun pour le préjudice moral[à vérifier][4],[12],[13].
Affaire Edouard Klein
Loïk Le Priol est poursuivi en justice pour actes de torture. Le , avec la complicité de quatre autres personnes (Logan Djian – alors chef du GUD –, Romain Bouvier, Kleber Vidal et Geoffrey Le Noir[14]), il aurait humilié, tabassé et menacé de mort Édouard Klein, ancien président du GUD. Dans la vidéo de la scène de violence, qu'il filme lui-même, on le voit déshabiller la victime, la frapper, et la menacer de le sodomiser en brandissant un couteau[1],[15],[16]. Pour ces actes de torture, Loïk Le Priol et Logan Djian sont mis en examen et placés en détention provisoire[17]. Après dix jours d'incarcération, ils paient chacun leur caution de 25 000 € et sont libérés. En réalité, leurs cautions n'auraient pas été payées par eux-mêmes mais par la société Financière Agos d'Axel Loustau et « une entreprise détenue par des proches de Djian, chargée de la propagande électorale de candidats frontistes lors des élections régionales, en 2015 »[18],[19],[20].
L'enquête interne de l'armée lui vaut de perdre son contrat militaire en octobre 2017[3],[21]. Il en est renvoyé après deux ans de congé maladie[5], « au motif de son implication dans des actes de violence graves, incompatibles avec l'état de militaire »[14].
Les cinq hommes sont renvoyés devant le tribunal correctionnel pour « violences volontaires aggravées » pour trois circonstances : en réunion, sous la menace d'une arme et avec préméditation. Le procès, maintes fois reporté, s'ouvre le [5],[14],[22],[23]. Le 29 juin 2022, Le Priol écope de quatre ans de prison dont deux fermes[24],[25] ; ses complices Bouvier et Djian sont condamnés à cinq ans de prison dont trois avec sursis, Vidal à trois ans sous bracelet électronique dont un avec sursis et Le Noir à deux ans de prison avec sursis[24].
Affaire du meurtre de Federico Martín Aramburú
Le 19 mars 2022, peu avant 6 heures du matin, une personne vient demander quelque chose, probablement une cigarette, à Loïk Le Priol et Romain Bouvier membres du GUD et sous contrôle judiciaire — ils ont interdiction de se voir[24] —, attablés à un bar parisien. Sa demande se voit brutalement refusée et l'homme subit moqueries et humiliation à caractère racistes[26].
Toujours selon des témoignages, le rugbyman argentin Federico Martín Aramburú et son ancien coéquipier néo-zélandais Shaun Hegarty, de passage dans la capitale française pour assister au match de rugby France-Angleterre interpellent alors Loïk Le Priol et Romain Bouvier et leur demandent de se calmer. La tension monte alors, et au moment où Aramburú et Hegarty décident de quitter le bar, une bagarre éclate[26].
Les deux groupes sont ensuite séparés par les videurs du bar et repartent chacun de leur côté. Federico Martín Aramburú et Shaun Hegarty descendent le boulevard Saint-Germain et font halte dans un hôtel pour soulager leurs blessures. En sortant de l'hôtel, Loïk Le Priol et Romain Bouvier les rejoignent dans une Jeep conduite par Lyson Rochemir, la petite amie de Le Priol[26].
Romain Bouvier est le premier à repérer les rubgymen sur lesquels il fait feu à quatre reprises. Loïk Le Priol arrive peu de temps après en courant et abat Federico Martín Aramburú de six balles dans le dos[27],[28],[29],[30].
La cavale de Loïk Le Priol prend fin dans la nuit du 22 au 23 mars lorsqu'il est contrôlé à la frontière hongro-ukrainienne au niveau du village de Záhony. Les autorités hongroises découvrent alors trois couteaux, un gilet pare-balles et un casque dans sa voiture[36]. En garde à vue, il leur indique qu'il a une formation militaire et qu'il souhaite combattre en Ukraine contre l'invasion russe[37]. Le 25 mars, il comparaît devant le tribunal de Budapest qui annonce son intention de le remettre aux autorités françaises[38]. Le 31 mars, il atterrit à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle où il est immédiatement placé en rétention judiciaire[39],[40] avant d'être présenté à la juge d'instruction chargée de l'enquête. À la demande de son avocat et du Procureur de la République[41], l'audience se déroule à huis clos, pour préserver la sérénité des débats selon le parquet, et en raison « des menaces de mort [...] de la communauté basque, de l’extrême gauche et de l’ultragauche » qui pèseraient sur la famille de Loïk le Priol selon son avocat. À l'issue de l'audience, Loïk Le Priol est mis en examen pour assassinat et placé en détention provisoire en raison d'un risque de « réitération »[42].
En décembre 2022, Lyson Rochemir est remise en liberté sous contrôle judiciaire après neuf mois de détention provisoire, les deux autres principaux suspects restant détenus[43].
En août 2024, le parquet de Paris requiert un procès pour assassinat contre Le Priol et Bouvier, et un procès pour une femme et un homme soupçonnés d'être impliqués dans cette affaire[44].
↑« Procès de Loïk Le Priol et Romain Bouvier : prison ferme requise pour des violences contre l’ancien chef du GUD », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).