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À la naissance des jumelles, le roi Louis XV, qui a alors 17 ans, ce serait exclamé : « On avait dit que je ne pouvais pas avoir d'enfant, eh bien j'ai fait coup double ». L'année suivante naît une troisième fille. En 1729 naît enfin le fils tant désiré : Louis, le dauphin. Ensuite succèdent un petit duc d'Anjou, qui meurt à 3 ans, et cinq autres filles. En 1736, l'éducation des filles cadettes du roi est confiée à l'abbesse de la prestigieuse abbaye de Fontevraud, tandis que les aînées restent avec leur frère à Versailles. Madame est élevée dans l’aile des Princes, au château de Versailles, avec sa jumelle Henriette, sa sœur Adélaïde et son frère Louis. La jeune fille se montre vite intelligente, autonome, et fière. Elle est très aimée de son père, à qui elle ressemble beaucoup, bien qu’elle n’ait pas hérité de la beauté du « Bien-Aimé ».
Mariage
Afin de se réconcilier avec l'Espagne, toujours outrée par la rupture des fiançailles du roi avec l'infante Marie-Anne-Victoire en 1725, Louis XV promet sa fille aînée à l'infant Philippe d'Espagne, un des fils cadets de Philippe V d'Espagne, tandis que le dauphin Louis doit épouser la sœur de l'infant. La nouvelle est officiellement annoncée en février 1739. La cour est surprise de cette alliance, car l’infant n’a guère de chance de monter sur le trône espagnol. La jeune Louise-Élisabeth, qui a tout juste 12 ans, se marie par procuration le . À la suite de ce mariage, elle se fait alors appeler « Madame Infante ». Les cérémonies fastueuses du mariage qui sont organisées à Paris sont passées à la postérité.
Le , elle doit alors quitter Versailles. Les adieux de Louise-Élisabeth à sa famille sont déchirants. En larmes, elle quitte sa sœur jumelle sur ces mots : « C’est pour toujours, mon Dieu, c’est pour toujours ! ». C’est en territoire espagnol, à Alcalá de Henares, à 30 km de Madrid, que Madame Infante peut rencontrer son époux, jeune homme de 19 ans guère brillant mais avec qui elle s’entend bien. Leur mariage a lieu le . Ils ont trois enfants qu'elle éduque selon la philosophie des Lumières en leur donnant pour précepteurs les Français Gabriel Bonnot de Mably et Étienne Bonnot de Condillac :
Bien que le duc de Luynes écrive dans ses mémoires, à propos de Louise-Élisabeth : « Elle réussit fort bien dans ce pays. On est extrêmement content de son maintien et de sa figure », il semble qu’elle se soit vite lassée de la cour madrilène, où le protocole est encore plus pesant qu’au château de Versailles et où règnent l’ennui et l’inaction. Sa belle-mère, Élisabeth Farnèse, une femme au caractère difficile, tente d’exercer son emprise sur elle. Madame Infante s’emploie alors, avec ambition et énergie, à conquérir quelque territoire pour son époux afin de lui échapper.
Prétextant le devoir de remercier son père, Madame Infante en profite pour revenir à la cour de France, le avant de se rendre à Parme. Le roi éprouve « une joie parfaite, noble et aisée de se voir ainsi avec sa famille », selon le duc de Croÿ. Il écrit également que « l’infante rapportait un très grand accent gascon qui faisait, avec sa vivacité, un plaisant effet ». Le marquis de Choiseul, lui, dit qu'elle « est infiniment mieux que lorsqu’elle est partie de France […] Sa figure est très agréable, elle a les plus beaux yeux du monde ; le regard perçant annonce l’esprit ».
Fine politique, au cours de son séjour, elle se rapproche de Madame de Pompadour, l’appui de cette femme à la faveur éclatante pouvant se révéler judicieux pour elle, s’aliénant le parti dévot, où figurent sa mère et ses frères et sœurs. Madame Infante, bien plus heureuse à Versailles, avec sa fille Isabelle qui l’a suivie, qu’auprès de son époux qu'elle n'aime pas, ne se résout à se rendre à Parme qu’en . Elle y apporte la culture française et y impose le style versaillais dans son palais de Colorno.
Retours en France
En 1752, sa sœur jumelle, qu’elle aime beaucoup, Madame Henriette, meurt. Louise-Élisabeth, après avoir mis au monde deux enfants en janvier et décembre de l'année précédente, revient en France en septembre pour se recueillir sur sa tombe. Louis XV est extrêmement ému de revoir sa fille. Alors qu’il est prévu que Madame Infante ne reste à la cour que quelques semaines, elle y passe une année, assistant au triomphe de Madame de Pompadour, au grand dam du dauphin et de ses sœurs qui la détestent profondément.
Revenue dans le duché de Parme, Louise-Élisabeth, qui s’y ennuie, se met en quête d’un trône beaucoup plus avantageux. Une seconde guerre européenne éclate, opposant les Bourbons (France, Espagne, Parme, Naples et Sicile) et l'Autriche à la Prusse et à l'Angleterre, de 1756 à 1763, d'où son nom : guerre de Sept Ans. La duchesse de Parme s’allie avec l’impératrice Marie-Thérèse, qui lui promet les Pays-Bas. Elle regagne la France début , espérant obtenir le soutien de son père et marier sa fille aînée avec l’archiduc d’Autriche Joseph. Ce premier mariage a lieu en . La duchesse de Parme songe au duc de Bourgogne, petit-fils aîné du roi, pour sa fille cadette. Les défaites s’enchaînant aux Pays-Bas, l'infante perd peu à peu ses illusions. La mort de Ferdinand VI, sans héritier, rapproche Louise-Élisabeth et son époux du trône espagnol. Mais le frère cadet du défunt monarque, roi de Naples et de Sicile, devient Charles III d'Espagne, laissant son royaume italien à son fils cadet âgé seulement de 8 ans mais promis à une archiduchesse d'Autriche.
Louise-Élisabeth se prend d’amitié pour l'abbé de Bernis, un abbé qu’elle a connu à Parme. Choiseul, volontiers calomniateur, écrit dans ses Mémoires que « Bernis aimait à caresser les seins généreux de la fille aînée de Louis XV ». La rumeur d'une liaison disparaît lorsque l'abbé démissionne. Toujours à Versailles, la santé de Madame Infante se fait de plus en plus chancelante. Marie Leszczynska écrit : « Ma pauvre infante est bien malade d’une grosse fièvre […] je suis très inquiète ». Au début du mois de , la petite vérole se déclare. Le mal, contre lequel les médecins sont impuissants, l’emporte rapidement. Louise-Élisabeth meurt le à Versailles. Elle est inhumée le à Saint-Denis, auprès de Madame Henriette.
Ascendance
Ascendance de Louise-Élisabeth de France (1727-1759)[2]
↑(en) Casimir Stryienski, The Daughters of Louis XV (Mesdames de France), Brentano's, , 361 p. (lire en ligne), p. 91.
↑(fr) Généalogie ascendante jusqu'au quatrième degré inclusivement de tous les Rois et Princes de maisons souveraines de l'Europe actuellement vivans [« Généalogie jusqu'au quatrième degré inclus de tous les Rois et Princes des maisons souveraines d'Europe vivants actuellement »], Bourdeaux, Frédéric Guillaume Birnstiel, (lire en ligne), p. 12.
Voir aussi
Bibliographie
Thérèse-Louis Latour, Princesses, Dames et Salonnières du règne de Louis XV, Société d'édition, , 252 p. (lire en ligne).
Jean-Jacques Lévêque, Versailles : le palais de la Monarchie, le musée de la Nation, ACR, , 192 p. (EAN9782867701313).
Ernest Sanger, Isabelle de Bourbon-Parme : la Princesse et la Mort, Bruxelles, Éditions Racine, , 383 p. (EAN9782873862763).