L'Algérie a connu une multitude d'États indépendants avant l'avènement de l'Algérie moderne[1].
Période pré-islamique
Numidie : 202 av. J.-C – 40 av. J.-C.
Le royaume de Numidie est le premier État sur le territoire de l'actuelle Algérie. La Numidie fut fondée par Massinissa, après avoir unifié les Massyles et les Massæsyles et après avoir joué un rôle de premier plan lors des guerres puniques[2].
Le roi Massinissa, fils de Gaïa, roi des Massyles, fut l'un des rois les plus prodigieux de son temps. Il fut l'épicentre de la seconde et troisième guerre punique, il mit en place une fameuse cavalerie numide redoutable[3]. Il fut à l' origine de la conquête de la Grèce et de la Macédoine aux côtés des Romains et c'est depuis l'envoi de ce contingent en Macédoine, qu'y naîtra plus tard le célèbre fils d'un soldat Numide envoyé par Massinissa, Spartacus[4],[5]. Lors de la guerre de Jugurtha la Numidie vaincra militairement la grande Rome avant que Jugurtha se fasse trahir par son beau frère Bocchus le roi de Maurétanie (actuel Maroc)[6].
Le royaume d'Altava a combattu la conquête ommeyade du Maghreb ainsi que l'empire byzantin[9]. Le berbère Masties a établi son territoire en Numidie avec pour résidence Arris. Pour légitimer son règne avec les provinciaux romains, il a accepté le titre d'empereur et s'est déclaré ouvertement comme chrétien, après 476 ou probablement 484, dans le cadre d'une rébellion contre le roi vandaleHunéric[10].
Les Ifrenides sont une dynastie berbère, descendants de la grande branche des Zénètes originaire de la région des Aurès au Maghreb central (actuel Algérie). Lors de la conquête musulmane du Maghreb, ils s'allièrent à la reine Kahina. Les Banou Ifren seront les premiers à établir une dynastie à Tlemcen. Emamanuel K. Akyeampong et Henri Louise Gates, Jr, datent la dynastie de 790 à 1066[11]. Leur chef Abou Qurra sera le leader de la révolte berbère qui signera la fin des Omeyyades. Le royaume ne dure pas longtemps, conformément aux règles strictes du sufrite, Abou Qurra ne pouvait pas laisser ses descendants fonder une dynastie, son royaume sera finalement annexé par les Rostémides[12].
Les Rostémides ont régné sur une large partie du Maghreb central jusqu’à l’avènement des Fatimides. Ibn Rustom est reconnu « Imam » par les ibadites du Maghreb. De fait, le pouvoir de la dynastie s'étendait sur un vaste territoire allant des monts de Tlemcen en Algérie à Tripoli en Libye sur plus de 1 300 km dans les steppes, en passant par plusieurs oasis dans le Sud algérien[13].
Yaqzan (907-909) ; (909 : Destruction de Tahert par les Fatimides).
Fatimides : 909 - 1171
L'établissement de leur califat débute au Maghreb central sous l'Imam Ubeyd Allah El Mahdi Bi Allah - (909 à 934)[Interprétation personnelle ?]. Les Fatimides tirent leur nom de Fatima la fille du prophète de l'Islam. Appuyés par les berbères Ketamas et maghrawa de Petite Kabylie dans l'actuelle Algérie, fondent sous Ubayd Allah al-Mahdi, leur dynastie Fatimide. Ils mettent fin à la dynastie Rostémide et conquièrent l'Ifriqiya en renversant le pouvoir local aghlabide. Après avoir délégué le pouvoir aux Zirides en Algérie (et au Maghreb), ils finiront par s'établir dans la ville du Caire qui pendant leur règne prendra un essor considérable[14]. Lorsqu'ils transfèrent leur cour en Égypte, ils nomment la dynastie Ziride pour les remplacer et imposer l'union.
Les Zirides (en berbère : ⵉⵣⵉⵔⵉⴻⵏ Izirien ; en arabe الزيريون az-Zīrīyūn ou بنو زيري banū Zīrī), sont une dynastie berbère sanhajienne originaire du Maghreb central (actuelle Algérie), qui règne sur le Maghreb entre 972 et 1014 puis sur une partie de la Libye jusqu'en 1148. Cette dynastie est celle qui fonda le royaume de Grenade en 1012 ainsi que la ville d'Alger. C'est la première dynastie d'origine berbère de l'histoire du Maghreb médiéval.Descendants de Ziri ibn Menad, chef militaire ayant rallié les Fatimides et qui donne son nom à la dynastie, les Zirides sont une lignée d'émirs qui gouvernent au nom des califes fatimides installés en Égypte. Dans les faits ils renforcent leur indépendance jusqu'à rompre officiellement avec les Fatimides à partir du milieu du XIe siècle[15],[16].
En italique gras : Zawi et ses descendants qui règnent en Espagne (rois de Grenade) ;
En italique : la branche hammadide qui règne sur le Maghreb central.
Royaume zianide de Tlemcen : 1235 - 1556
Le royaume de Tlemcen ou royaume zianide de Tlemcen (en berbère : ⵉⵣⵉⴰⵏⵉⴻⵏ, en arabe : الزيانيون) est un royaume berbère, établi après la disparition du califat almohade en 1236. Il est gouverné par les sultans de la dynastie zianide qui règnent depuis Tlemcen au Maghreb central (actuelle Algérie). Les Banu Zayan sont une tribu berbèrezénète originaire des Aurès. D’origines nomade, ils étaient refoulés au XIe siècle par les hilaliens jusqu’aux confins du Maghreb al-Aqsa (actuel Maroc), ils s’allient à Abd al-Mumin qui les installe dans la partie occidentale de l’Oranie[17].
Yaghmoracen émir de Tlemcen 1236-1283, fonde la dynastie dont la capitale est Tlemcen.
Abou Hamou Moussa II émir de Tlemcen 1359-1388 tué.
Abu Tachfin II émir de Tlemcen 1388-1393 abdique.
Saïd émir de Tlemcen 1411-1411.
Abou Malik Abd El-Wahid émir de Tlemcen 1411-1423 et 1428-1430.
Abou Zyan II émir de Tlemcen 1394-1399.
Abou Abdallah Mohamed I émir de Tlemcen 1401-1410.
Abd El-Rahman émir de Tlemcen 1411-1411.
Abou-l-Abbas Ahmed émir de Tlemcen 1430-1431.
Abou-l-Hadjadj Youssouf émir de Tlemcen 1393-1394.
Abou Mohamed Abdallah I émir de Tlemcen 1399-1401.
Abou Thabit II émir de Tlemcen 1393-1393.
Abou Abdallah Mohamed II émir de Tlemcen 1423-1430.
Abou Abdallah Mohamed III émir de Tlemcen 1431-1468.
Abou Tachfin III émir de Tlemcen 1468-1468.
Abou Abdallah Mohamed IV émir de Tlemcen 1468-1504.
Régence d'Alger : 1516 - 1830
La régence d’Alger (en arabe : Al Jazâ’ir) est un ancien État d’Afrique du Nord, autonome puis vassal de l'Empire ottoman ayant duré de 1516 à 1830[18].
En 1518, Abou Hammou, sultan zianide, règne sur Tlemcen, tout en reconnaissant la suzeraineté espagnole et leur procurant le ravitaillement nécessaire à la place d'Oran, ce qui provoque le mécontentement des habitants de Tlemcen qui appelèrent au secours Arudj Barberousse, « sultan d'Alger », renommé pour ses succès contre les Espagnols pour les libérer, Arudj Barberousse, avec l'aide de 5 000 algériens.[19]
En 1710, le dey Baba Ali Chaouche fait éliminer plus de mille janissaires et décida de ne plus recevoir de pacha de Constantinople, marquant son indépendance. Le dey assure désormais la fonction de pacha, pour les habitants d'Alger il est considéré comme le « Sultan d'El-Djazaïr ». Il réforme le diwan qu'il débarrasse de l'influence des janissaires frondeurs[20].
État algérien moderne
État d'Abdelkader : 1833 - 1847
L'État d'Abdelkader, ou l'Émirat d'Abdelkader, est un État indépendant formé sur les parties centrale et occidentale de l'Algérie durant la conquête de l'Algérie par la France. Qualifié dans l'historiographie algérienne d'État algérien moderne, il voit se mettre en place une doctrine de pouvoir qui tranche avec celle du précédent régime des deys d'Alger. Il est dirigé par l'émir Abdelkader, de 1833 à 1847, et ses capitales sont successivement Mascara, et Tagdemt L'État aura duré environ 15 ans ( - ), tout en combattant la France et en instituant des institutions comme un Parlement (assemblée consultative) et un conseil des ministres[21],[22].
République algérienne démocratique et populaire : 1962 - aujourd'hui
La République algérienne démocratique et populaire, abrégée en (RADP) (en arabeالجمهورية الجزائرية الديمقراطية الشعبية ; en tamazight : ⵜⴰⴳⴷⵓⴷⴰ ⵜⴰⵎⴳⴷⴰⵢⵜ ⵜⴰⵖⵔⴼⴰⵏⵜ ⵜⴰⴷⵣⴰⵢⵔⵉⵜ (Tagduda tamegdayt taɣerfant tazzayrit)) est un état d’Afrique du Nord faisant partie du Maghreb[23].
↑André Dacier, Les Vies Des Hommes Illustres De Plutarque, Reveues Sur Les Mss. Et Traduites En François, Avec Des Remarques Historiques Et Critiques, & le Supplément des Comparaisons qui ont esté perduës. On Y A Joint Les Testes Que L'On A Pu Trouver, Et Une Table generale des Matieres : Tome V., Chez Michel Clousier, Quay de Conty, à la Charité, (lire en ligne)
↑Gabriel Camps, « Rex gentium Maurorum et Romanorum. Recherches sur les royaumes de Maurétanie des VIe et VIIe siècles [Recherches sur les royaumes de Maurétanie des VIe et VIIe siècles] », Antiquités africaines, vol. 20, no 1, , p. 183–218 (ISSN0066-4871, DOI10.3406/antaf.1984.1105, lire en ligne, consulté le )
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↑ندى هاشم عبدالله, « فاعلية برنامج (Risk) في تنمية مهارات التفكير التاريخي لدى طالبات الصف الرابع الأدبي في مادة تاريخ الحضارة العربية الاسلامية », Journal of Education College Wasit University, vol. 1, no 17, , p. 340–399 (ISSN2518-5586 et 1994-4217, DOI10.31185/eduj.vol1.iss17.311, lire en ligne, consulté le )
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↑« Abd el-Kader, un modèle pour notre époque », dans Abd el-Kader, un spirituel dans la modernité, Presses de l’Ifpo (ISBN9782351590430, lire en ligne), p. 21–26
↑Ahmed Bouyerdene, « L’autorisation de pèlerinage à La Mecque (al-Hajj) pour Abd el-Kader : implications politique et métaphysique », dans Abd el-Kader, un spirituel dans la modernité, Presses de l’Ifpo (ISBN9782351590430, lire en ligne), p. 201–214