Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références ».
Le kharidjisme ou kharijisme est une branche de l'Islam apparue lors de l'arbitrage entre Ali et Mu'awiya à l'issue de la bataille de Siffin qui les avait opposés en 657. Il s'agit de la troisième branche, à côté du sunnisme, majoritaire, et du chiisme. Ses adeptes sont les khāridjites (en arabe : khawāridj, خوارج, sortants, dissidents)[1] réduits aujourd'hui aux seuls ibadites.
Selon al-Shahrastani, un khariji est toute personne qui se révolte contre le dirigeant autour duquel sont réunis les musulmans. Les khawarij sont ainsi considérés comme des dissidents. Le kharijisme est l'une des toutes premières factions apparues en Islam.
Les kharijites se divisèrent, par la suite, en une multitude de groupes (près d'une vingtaine). Sept d'entre eux ont été principalement recensés : les mouhakkimites, les azraqites, les najadites, les thaalabites, les ajradites, les ibadites et les sufrites. Tous partagent des fondements communs comme l'excommunication (takfir) des musulmans commettant des grands péchés, l'obligation de se révolter contre le dirigeant injuste ou débauché, ou encore l'excommunication de certains compagnons de Mahomet[2][réf. à confirmer].
Les Kharidjites furent ainsi nommés par Ali pour désigner tout mouvement musulman contestataire, qu'importent leurs revendications et leurs méthodes, pourtant radicalement opposées. Les ibadites, pacifistes, firent sécession durant son règne en lui reprochant son comportement belliqueux, refusèrent de partir en guerre et restèrent à Bassora. Ils ne cautionnèrent donc pas l'escalade de violence faisant suite à leur départ.
Étymologie
Le terme al-Kharidji a été utilisé comme un exonyme par leurs détracteurs, du fait qu’ils aient quitté l’armée d’Ali. Le nom vient de la racine arabe خ ر ج, qui a pour signification principale « quitter » ou « sortir »[3] comme dans le mot de base خرج (Kharaj).
Cependant les Kharidjites refusent cette appellation et se qualifient eux-mêmes d’ash-Shurah (« les Échangeurs »), un terme qu’ils comprennent dans le contexte des écritures saintes et de la philosophie pour signifier ceux qui ont choisi d'échanger leur vie d’ici-bas (Dunya) avec l’autre vie, celle avec Dieu (Akhira)[4],[5],[6].
Le kharidjisme est une pratique puritaine de l’islam, à la morale rigoriste, condamnant tout luxe[réf. nécessaire]. La foi n’a de valeur que si elle est justifiée par les œuvres[7]. Le croyant qui a commis un péché grave est à leurs yeux un apostat[7].
En raison de la division des kharijites en plusieurs branches, il est difficile de leur attribuer une doctrine unique. Cependant, ils s'accordent sur l'idée que le gouvernant pécheur doit être renversé. Pour eux, n'importe quel fidèle peut prétendre au califat, sans considération d'origine ethnique, de sorte que l'ascendance quraychite n'est pas une condition requise[7].
Pour le kharidjisme, tous les hommes sont égaux, et les privilèges de l'aristocratie quraychite, accentués sous le règne de la dynastie omeyyade, sont condamnés[8].
Les califes doivent mener une vie exemplaire et doivent être choisis par voie élective parmi les meilleurs musulmans, sans distinction de race et de tribu. Ils se divisent sur le problème de la foi et de l’attitude à adopter à l’égard des autres musulmans ; les Azraqites sont des radicaux faisant usage de la violence politique et n’admettent pas la dissimulation de la foi ; les Najadates, moins durs à l’égard des attentistes, sont partisans de la prise du pouvoir par les armes ; les Sufrites condamnent le meurtre politique et admettent la dissimulation de la foi par prudence ; les Ibadites, pacifistes mais intransigeants dans les domaines politique et moral, se montrent plus souples à l’égard des autres musulmans.
La tendance la plus radicale, les Azraqites, considérait tous les autres musulmans comme des incroyants[7] (mušrik, مُشْرِك, « associateur ; polythéiste ») et fut développée en Perse vers 685 par Nâfi` ben al-Azraq (nāfiʿ ben al-azraq, نافع بن الازرق). Les Kharidjites azraqites utilisaient des pratiques particulières :
L'examen probatoire (imtiḥān, امتحان, « examen, épreuve ») consistait à exiger de tout néophyte kharidjite, comme gage de sa sincérité, d'égorger un adversaire prisonnier, se référant au fait que le prophète avait demandé à `Ali de couper la tête de prisonniers mecquois.
Le meurtre religieux (istiʿrāḍ, استعراض, « démonstration »), qui autorisait la mise à mort des infidèles, mais aussi de leurs femmes et de leurs enfants, fussent-ils impubères[7].
Ils considéraient le territoire occupé par les autres musulmans comme un territoire d'infidélité (dār al-kufr, دار الكفر, « territoire de l'incroyance ») où il était licite de s'attaquer aux personnes et aux biens, mais c'est un territoire dont on devait s'exiler comme Mahomet s'était exilé de La Mecque pour échapper aux infidèles.
Une tendance moins brutale, les Sufrites, vivant en milieu hostile au kharidjisme, fut développée par Ziyâd ben al-Asfar (ziyād ben al-aṣfar, زياد بن الأصفر). Cette tendance condamne le meurtre politique, admet la dissimulation de la foi (taqîya) par prudence et rejette le massacre des enfants des infidèles.
Une troisième tendance, l’ibadisme s'est beaucoup plus développée que les deux précédentes et existe encore actuellement en plusieurs variantes régionales. Fondée par `Abd Allah ben Ibâd (ʿabd allah ben ibāḍ, عبد الله بن إباض), elle garde un caractère d'intransigeance politique et de rigorisme moral. Cependant les Ibadites se montrent beaucoup plus souples dans les relations avec les autres musulmans. Par exemple, il leur est interdit de les attaquer par surprise sans les avoir invités à se rallier. Plus généralement, c'est l'usage de la violence qui est prohibé excepté pour se défendre.
La branche fondée par Chabib ben Yazîd al-Harûrî (šabib ben yazīd al-ḥarūrī, شبيب بن يزيد الحروري) soutenait qu'il était légitime de confier l'imamat à une femme si cette dernière était capable de remplir les tâches reliées à ce rôle. Son épouse Ghazala al-Harûrîya (697-?) (ġazāla al-ḥarūrīa, غزالة الحرورية) commanda des troupes à l'instar de Juwayrîya (juwayrīya bint abī sufyān, جويرية بنت أبي سفيان), la fille d'Abû Sufyân, lors de la bataille de Yarmouk. Lors d'un combat, elle aurait mis en fuite le fameux général omeyyade Al-Hajjaj ben Yusef (660-714).
Dans certains ouvrages les Ibadites sont appelés « kharidjites blancs » tandis que les Sufrites sont appelés « kharidjites jaunes » et les Azraqites « kharidjites bleus ». Les noms de « blancs » ou « jaunes » et « bleus » viennent sans doute du rapprochement entre le nom du fondateur des Ibâdites, `Abd Allah ben Ibâd et l'adjectif blanc (ʾabyaḍ, ابيض), du nom du fondateur des Sufrites, Ziyâd ben al-Asfar et l'adjectif jaune (ʾaṣfar, أصفر) et du nom du fondateur des Azraqites Nâfi` ben al-Azraq et de l'adjectif bleu (ʾazraq, أزرق).
Histoire
La branche kharidjite prit de l'ampleur du fait du refus de l'arbitrage entre Ali et Mu`âwîya à l'issue de la bataille de Siffin qui les avait opposés en 657. Cette bataille entre musulmans avait été meurtrière et Ali accepta l'idée d'un arbitrage pour arrêter le bain de sang. En principe partisans d'Ali, les kharidjites se sont retirés et ont condamné les deux camps. Ils ont reproché à Ali de s'être soumis à un arbitrage car « L'arbitrage n'appartient qu'à Dieu ». Cette formule vaut un autre nom au kharidjisme celui de la muhakkima (arabe : muḥakkima, محكّمة), ce qui désigne la communauté de ceux qui prononcent la formule « L'arbitrage n'appartient qu'à Dieu ». Selon eux, une fois choisi et admis par la communauté des croyants, le calife avait pour devoir de contenir les séditions, dans le but de préserver une cohérence au sein du groupe qu'il régit. Ils se fondent sur ce verset du Coran :
« Si deux partis de croyants se combattent
rétablissez la paix entre eux
Si l'un se rebelle encore contre l'autre,
Luttez contre celui qui se rebelle
Jusqu'à ce qu'il s'incline devant l'ordre de Dieu. »
Le clan rebelle était, du point de vue kharidjite, celui de Mu`âwîya qui aurait dû s'incliner devant Ali.
Alors que son intention était de se diriger vers la Syrie pour combattre de nouveau Mu`âwîya, Ali dut combattre les kharidjites à la bataille de Nahrawân près de la ville de Bagdad actuelle en 658. Les kharidjites furent mis en déroute et beaucoup furent tués, mais après cette victoire son armée refusa de repartir au combat contre Mu`âwîya. Ali retourna à Koufa.
En 661, les kharidjites organisèrent l'assassinat de leurs principaux opposants. Ali fut assassiné à Koufa alors durant la prière de Al-Fajr, par Abd-al-Rahman ibn Muljam[9]. Mu`âwîya ne fut que blessé et survécut et `Amrû échappa complètement à l'attentat.
En 685 une première révolte fut acceptée par les Azraqites qui, après s'être séparé des Ibâdites restés dans la région de Bassora, allèrent dans le Fars. Ils furent poursuivis par les armées du calife omeyyade `Abd al-Malik sous les ordres de l'émir al-Hajjaj. Leur nouveau chef fut tué et les Azraqites disparurent (699).
En 686 une communauté Ibadite s'installa dans le Sultanat d'Oman et au Yémen.
En 695 éclatait une autre révolte kharidjite. La tradition sunnite se plaît à souligner, comme un nouvel exemple de la fureur sanguinaire des kharidjites, la sauvagerie avec laquelle les musulmans furent massacrés dans la mosquée de Kûfa. Toutes ces agitations kharidjites eurent pour conséquence d'affaiblir le califat des Omeyyades et de préparer le succès de ses adversaires Abbassides.
Dès les débuts de la conquête musulmane du Maghreb, les kharidjites avaient des représentants qui essayaient de se rallier les populations berbères. Les Berbères, habitués à un système communautaire et supportant mal la domination arabe, trouvaient dans le kharidjisme un cadre idéologique à leur révolte.
Le kharidjisme fut importé chez les berbères par les premières tribus arabes ayant fui les persécutions omeyyades vers l'ouest au début du Moyen Âge et était utilisé par certains maghrébins comme une forme d'opposition aux Califats (Omeyyades, Abbassides et Fatimides).
En 739, Maysara conduit une délégation auprès du calife Hicham pour présenter les doléances des Berbères : égalité dans le partage du butin et arrêt de la pratique qui consiste à éventrer les brebis pour obtenir la fourrure des fœtus[10]. Les plaintes parviennent au calife mais il ne donne pas de réponse, ce qui déclenche la révolte à Tanger. Maysara s’empare de la ville, tue le gouverneur Omar Ibn Abdallah et se proclame calife. Il réussit à empêcher le débarquement d’une armée arabe envoyée d’Espagne. Le gouverneur d'Espagne Uqba ibn al-Hajjaj intervient en personne mais ne parvient pas à reprendre Tanger, tandis que Maysara s'empare du Souss dont il tue le gouverneur. Puis Maysara, se conduisant comme un tyran, est déposé et tué par les siens, et remplacé par Khalid ibn Hamid al-Zanati. Sous son commandement, les Berbères sont victorieux d’une armée arabe à Nobles, sur les bords du Chelif, au début de 740[11].
Les troupes arabes ayant été battues, Hichām envoya des troupes de Syrie dirigées par Kulthum ibn Iyad. Elles sont battues par les Berbères sur les rive du Sebou en [11]. Le gouverneur égyptien Handhala Ibn Safwan intervient à son tour, arrête les deux armées kharidjites au cours de deux batailles à Al-Qarn et à El-Asnam (actuelle Algérie) alors qu'elles menacent Kairouan (actuelle Tunisie) (printemps 742)[12].
Au moment de la chute des omeyyades de Syrie (750), l'Ouest de l'empire échappa au pouvoir central. L'Espagne revint aux émirs omeyyades de Cordoue et le Maghreb éclata en plusieurs États indépendants (de 745 à 755).
Une tribu Sufrite du Sud tunisien occupa Kairouan au prix de massacres sauvages (755). Ce fut un Ibadite, du Djebel Nefousa (à frontière Libye Tunisie actuelle), qui outré des excès commis par ses rivaux reprit Kairouan aux Sufrites qu'il extermina. Il étendit son pouvoir sur la Tripolitaine et toute l'Ifriqiya. `Abd ar-Rahman ibn Rustem d'origine persane fut nommé gouverneur de Kairouan (juin 758)[13][réf. nécessaire]. La région fut reprise par les gouverneurs abbassides d'Égypte en 761.
Ibn Rustem put s'enfuir et alla fonder le royaume de Tahert (aujourd'hui Tagdempt, près de Tiaret, en Algérie) où ses fidèles le nommèrent imam (776 ou 778). Cet État rustémide survécut jusqu'en 909.
À la même époque un royaume sufrite des Banou Ifren se constitua dans la région de Tlemcen (Ouest algérien). Les berbères Sufrites de la tribu des Meknâsa fondaient la ville de Sijilmassa sur le versant est de l'Atlas marocain.
En 771, Abou Qurra de la tribu Sufrite des Ifren de Tlemcen parvint à reprendre aux arabes toute l'Ifriqiya. En 778, Ibn Rustom sollicita un traité de paix avec le gouverneur abbasside de Kairouan. La situation resta stable jusqu'à l'arrivée des chiites Fatimides (909).
Les Ibadites, une branche du kharidjisme, forment la majorité de la population d’Oman (où ils se sont installés pour la première fois en 686, fondant un état vassal des abbassides en 751, puis indépendant en 899)[14]. Il existe aussi d’autres communautés ibadites en plus petites concentrations dans le Mzab d’Algérie, sur l'île de Djerba en Tunisie, dans le djebel Nefoussa en Libye, ainsi que dans l’ancienne colonie omanaise de Zanzibar.
À l'ère contemporaine, certains théologiens et observateurs musulmans ont comparé les croyances et les actions de Daech, d’Al-Qaïda et d’autres groupes aux vues analogues, à celles des Kharidjites[15],[16],[17],[18],[19]. De plus, ils restent généralement sourds aux appels coraniques prônant la modération[20],[21],[22]. Cependant, les prédicateurs de l'État islamique refusent formellement d’être comparés aux Kharidjites[23]. Enfin selon plusieurs chercheurs et notamment Romain Caillet : « Le terme « Kharijites », désignant à l'origine une secte apparue au début de l'histoire islamique, est devenu aujourd'hui une appellation polémique par laquelle les salafistesquiétistes désignent tous les opposants aux régimes arabes, des plus modérés aux plus radicaux », comme les salafistes djihadistes[24],[25],[26],[27],[28].
↑(ar) Association Mondiale pour la Jeunesse Islamique, Encyclopédie simplifiée des Religions, des Courants de pensée et des Factions contemporaines, Arabie Saoudite, Maison d'éditions de l'AMJI, , 1224 p.
↑Hassanein, Ahmed Taher; Abdou, Kamar; Abo El Seoud, Dalal. The Concise Arabic-English Lexicon of Verbs in Context (New revised and expanded ed.). New York: The American University in Cairo Press (2011), p. 105.
↑(en) Cyril Glasse, The New Encyclopedia of Islam, California, Altamira Press, , 255–56 p. (ISBN978-0-7591-0189-0)
↑(en) Richard C. Martin, Encyclopedia of Islam and the Muslim World, Macmillan Reference USA, , 390 p. (ISBN978-0-02-865603-8)
↑ abcd et eG. Levi Bella Vida. « KHARIDJITES » in The encyclopædia of islam, vol. 4, p. 1076.
↑Hervé Bleuchot, « Chapitre II. Section 1, §3, 64 », dans Droit musulman, Presses universitaires d’Aix-Marseille, coll. « Droit et religions », (ISBN978-2-8218-5332-4, lire en ligne)
↑(en) [[Muhammad al-Yaqoubi(en)|Muhammad Al-Yaqoubi]], Refuting ISIS : A Rebuttal Of Its Religious And Ideological Foundations, Sacred Knowledge, , xvii–xviii (ISBN978-1-908224-12-5) See also p.8.
↑(en) « Counter-radicalisation (3): A disarming approach: Can the beliefs that feed terrorism be changed? », The Economist, (lire en ligne, consulté le )
Bernard Lugan, « Le kharijisme, une réaction berbère à l'arabisation ? », dans Histoire du Maroc : Des origines à nos jours, Ellipses, , 403 p. (ISBN978-2-7298-6352-4), p. 63-67
« Les Berbères du Maroc entre hérésie et soumission : la révolte kharijite », dans Michel Abitbol, Histoire du Maroc, Paris, Perrin, [détail de l’édition], p. 36-39
Liens externes
Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Landini memainkan sebuah organ portatif (ilustrasi dari abad ke-15) Francesco degli Organi, Francesco il Cieco, atau Francesco da Firenze, yang disebut oleh generasi setelahnya sebagai Francesco Landini atau Landino (s. 1325 atau 1335 – 2 September 1397) adalah seorang komposer, organis, penyanyi, penyair dan pembuat instrumen Italia. Ia adalah salah satu komposer paling terkenal dan dihormati pada paruh kedua abad ke-14, dan sejauh ini komposer paling terkenal di Italia. Bacaan lanjutan Ri...
Artikel ini tidak memiliki referensi atau sumber tepercaya sehingga isinya tidak bisa dipastikan. Tolong bantu perbaiki artikel ini dengan menambahkan referensi yang layak. Tulisan tanpa sumber dapat dipertanyakan dan dihapus sewaktu-waktu.Cari sumber: Ronny Setiawan – berita · surat kabar · buku · cendekiawan · JSTOR Ronny SetiawanLahirRonny Setiawan(1975-10-23)23 Oktober 1975Jakarta, IndonesiaMeninggal5 September 2001(2001-09-05) (umur 25)Jakart...
Bombardeo de la estación de tren de Kramatorsk Parte de Invasión rusa de Ucrania de 2022 Restos de un misil en la plaza de la estación de tren de Kramatorsk. En el lateral, la inscripción en ruso por los niños Estaciones de tren bombardeadas por el Ministerio de Defensa de Rusia (8 de abril de 2022) a petición suya: Barvinkove, Pokrovsk, Sláviansk, Estación de tren de «Kramatorsk», en la cual ocurrió la tragediaLugar Estación de tren en la ciudad de Kramatorsk, Óblast de Do...
Naturfreibad Eiserbachsee Naturbad Pulvermaar in der Vulkaneifel Großer Teich im Strandbad (Frankenthal) Ein Naturbad ist eine eindeutig begrenzte Anlage, die aus einer für Badezwecke geeigneten und gekennzeichneten Fläche eines Badegewässers sowie einer dieser Wasserfläche zugeordneten und abgegrenzten Landfläche besteht. Es ist mit bädertypischen Ausbauten (z. B. Sprunganlage, Wasserrutsche) versehen. Zu den Naturbädern gehören z. B. Fluss- oder Binnenseebäder. Künstlich angelegt...
This article is about a railway station in Scotland. For the similarly named railway station in the East Riding of Yorkshire, see Hull Botanic Gardens railway station. For the mass rapid transit station, see Botanic Gardens MRT station. This article needs additional citations for verification. Please help improve this article by adding citations to reliable sources. Unsourced material may be challenged and removed.Find sources: Botanic Gardens railway station – news · n...
Kerajaan Luar Angkasa AsgardiaSpace Kingdom of Asgardia Bendera Lambang Semboyan: One humanity, one unity(Indonesia: Satu kemanusiaan, satu kesatuan)Lagu kebangsaan: Hymn Space Kingdom of Asgardia(Indonesia: Himne Kerajaan Luar Angkasa Asgardia)Ibu kotaAsgardia-1 (satelit)Bahasa yang umum digunakan 20 Bahasa[1] Inggris Spanyol Mandarin Turki Italia Rusia Prancis Portugis Korea Jepang Arab Hindi Ukraina Jerman Swedia Yunani Persia Afrika Thailand Ibrani DemonimAsgardianP...
Ministry of TransportKementerian Pengangkutan(MOT)Coat of arms of MalaysiaMinistry overviewFormed1978; 45 years ago (1978)Preceding MinistryMinistry of CommunicationsJurisdictionGovernment of MalaysiaHeadquartersNo. 26, Tun Hussein Road, Precinct 4, Federal Government Administrative Centre, 62100 PutrajayaMottoSustainable Transport The Heart of National Development (Pengangkutan Mampan Nadi Pembangunan Negara)Employees12,600 (2017)Annual budgetMYR 4,478,981,600 (2017)Ministe...
اضغط هنا للاطلاع على كيفية قراءة التصنيف شوفان المرتبة التصنيفية نوع[1] التصنيف العلمي فوق النطاق حيويات مملكة عليا حقيقيات النوى مملكة نباتات عويلم نباتات ملتوية عويلم نباتات جنينية شعبة نباتات وعائية كتيبة بذريات رتبة قبئيات فصي...
2013 mixtape by Quelle ChrisNiggas Is MenMixtape by Quelle ChrisReleasedMarch 19, 2013 (2013-03-19)GenreHip hopLength45:48LabelMello Music GroupProducer Michael Tolle (exec.) Quelle Chris (also exec.) Messiah Musik Sifu Quelle Chris chronology 2Dirt4TV(2012) Niggas Is Men(2013) Ghost at the Finish Line(2015) Too Dirt For TV2 – Niggas Is Men is a 2013 mixtape album by American rapper and producer Quelle Chris. It featured audio production handled by Messiah Musik, Sifu...
Un diagrama de flujo es una forma de dígrafo asociado con un conjunto de ecuaciones lineales algebraicas o diferenciales:[1][2] Un gráfico de flujo de señales es una red de nodos (o puntos) interconectados por ramas dirigidas, que representan un conjunto de ecuaciones algebraicas lineales. Los nodos en un diagrama de flujo se utilizan para representar las variables o parámetros, y las ramas conectadas representan los coeficientes que relacionan estas variables entre sí. El ...
A sign showing twin towns of Zalaegerszeg Map of Hungary This is a list of municipalities in Hungary which have standing links to local communities in other countries known as town twinning (usually in Europe) or sister cities (usually in the rest of the world). A Ábrahámhegy[1] Dobruška, Czech Republic Ajka[2] Cristuru Secuiesc, Romania Donghai County, China Rovaniemi, Finland Unna, Germany Weiz, Austria Adony[3] Oberweser, Germany Szczekociny, Poland Cehu Silvanie...
Bucharest metro station BasarabTrack used by the M4 line, 2016General informationLocationBasarab Train StationSector 1, BucharestRomaniaPlatforms2 island platformsTracks4ConstructionStructure typeUndergroundHistoryOpened26 August 1992 (M1) 1 March 2000 (M4)Services Preceding station Bucharest Metro Following station Crângașitowards Republica Line M1 Gara de Nordtowards Dristor 2 Grivițatowards Străulești Line M4 Gara de NordTerminus Basarab is a metro station in Bucharest. It is located ...
Blues britannicoOrigini stilisticheElectric bluesSkiffle Origini culturaliNasce nel Regno Unito alla fine degli anni cinquanta[1]. Strumenti tipiciarmonica a bocca, voce, chitarra, basso, batteria, pianoforte, sassofono PopolaritàRaggiunse il picco di popolarità durante tutti gli anni sessanta, permettendo lo sviluppo e la crescita del rock britannico in genere. Generi derivatiBlues revival - Beat - Merseybeat - Blues rock - Hard rock - Heavy metal - Early heavy metal - Blues metal ...
County in North Carolina, United States Not to be confused with Davidson, North Carolina. County in North CarolinaDavidson CountyCountyDavidson County Courthouse in Lexington FlagSealLogoLocation within the U.S. state of North CarolinaNorth Carolina's location within the U.S.Coordinates: 35°47′42″N 80°12′26″W / 35.795131°N 80.207107°W / 35.795131; -80.207107Country United StatesState North CarolinaFounded1822Named forWilliam Lee DavidsonSeatLexing...
Overview of and topical guide to Kyoto Flag of KyotoEmblem of Kyoto The following outline is provided as an overview of and topical guide to Kyoto: Kyoto – capital city of Kyoto Prefecture, located in the Kansai region of Japan. It is most well known in Japanese history for being the former Imperial capital of Japan for more than one thousand years, as well as a major part of the Kyoto-Osaka-Kobe metropolitan area. General reference Pronunciation: English: /kiˈoʊtoʊ, ˈkjoʊtoʊ/, ...
Accumulation of rainwater for reuse Basic configuration of domestic rainwater harvesting system in Uganda.[1] Rainwater harvesting (RWH) is the collection and storage of rain, rather than allowing it to run off. Rainwater is collected from a roof-like surface and redirected to a tank, cistern, deep pit (well, shaft, or borehole), aquifer, or a reservoir with percolation, so that it seeps down and restores the ground water. Dew and fog can also be collected with nets or other tools. Ra...
PemberitahuanTemplat ini mendeteksi bahwa artikel bahasa ini masih belum dinilai kualitasnya oleh ProyekWiki Bahasa dan ProyekWiki terkait dengan subjek. Perhatian: untuk penilai, halaman pembicaraan artikel ini telah diisi sehingga penilaian akan berkonflik dengan isi sebelumnya. Harap salin kode dibawah ini sebelum menilai. {{PW Bahasa|importance=|class=}} Terjadi false positive? Silakan laporkan kesalahan ini. 15.39, Rabu, 20 Maret, 2024 (UTC) • hapus singgahan Sebanyak 1...
Вікторія Вераісп. Victoria Vera Ім'я при народженні Вікторія Перез Діаз(ісп. Victoria Perez Diaz)Дата народження 19 лютого 1956(1956-02-19) (68 років)Місце народження Мадрид, ІспаніяГромадянство ІспаніяПрофесія акторкаРоки активності 1963—2011IMDb ID 0893581 Вікторія Вера ((ісп. Victoria Vera), справжнє ім...