La compositrice compose ses mélodies en 1900, sur des poèmes qu'elle écrit elle-même. Le cycle est édité aux éditions Heugel et Cie. L'illustration de la couverture est due à P. Borie.
Structure
Le cycle se compose de quatre mélodies :
L'Heure rose
L'Heure d'or
L'Heure de pourpre
L'Heure d'azur
Poèmes
L'Heure rose
La mélodie est en ré majeur. Le poème est écrit par Augusta Holmès :
C'est l'heure rose Où la rosée arrose Le calice entr'ouvert De la Rose, Au corset vert, L'heure du songe Dont le divin mensonge Sous ta paupière d'or Se prolonge, Troublant encor ! L'heure bénie Où l'âme, à l'âme unie Renaît de sa langueur Infinie Sous l'aube en fleurs… L'heure d'être ivre, Et d'aimer et de vivre, L'heure du réveil Qui nous livre Au Dieu Soleil ! Ô mon délire ! Entends-tu cette Lyre Tendre comme ta voix, Qui soupire Au fond des bois ? C'est la Jeunesse Qui nous hâte et nous presse Vers les sentiers fleuris, Ô Maîtresse Du Paradis !
L'Heure d'or
La mélodie est en sol majeur. Le poème est écrit par Augusta Holmès :
Restons étendus sur le sable d'or, Sous les cieux brûlant d'âpres flammes ; Que tes bras divins m'étreignent encor ! Aux feux du Soleil consumons nos âmes. Toute la mer se livre au Dieu du jour Livre ta lèvre à ma caresse ! Du cœur des forêts monte un chant d'amour Oh ! chante à mon cœur ta profonde ivresse ! Sous le voile d'or de tes clairs cheveux Plonge dans mes yeux tes yeux vagues, Tes yeux qu'alanguit l'ardeur des aveux, Tes yeux plein de ciel et couleur des vagues ! Le flot étoilé de vivantes fleurs Vers ta beauté rampe et se traîne ; À tes pieds de neige aux roses pâleurs La mer reconnait l'Anadyomêne ! C'est l'heure d'or ! Toujours, encor, Expirons tous deux dans sa chaude haleine
L'Heure de pourpre
La mélodie est en mi mineur. Le poème est écrit par Augusta Holmès :
C'est l'heure ! l'heure Où le soleil mourant Roule vers sa rouge demeure C'est l'heure ! l'heure Du baiser fauve et torturant ! Écoute ! Écoute, Blottie entre mes bras, Mon cœur saigne goutte à goutte… Écoute ! Écoute ! Si tu me trahis, tu mourras ! Oh ! pleure ! pleure Si jamais en passant, même en rêve Un désir t'effleure ! Oh ! pleure, pleure, pleure, pleure, Car la neige boira ton sang ! C'est l'heure ! l'heure, Où le soleil mourant Roule vers sa rouge demeure… C'est l'heure ! l'heure, Où l'on s'aime en se torturant !
L'Heure d'azur
La mélodie est en si majeur. Le poème est écrit par Augusta Holmès :
Laisse-moi te parler sous les profondes branches Où des thyrses de fleurs s'étagent par milliers, En cette heure où la lune, en longues clartés blanches, Fait de ce bois un temple aux lumineux piliers. Laisse moi te parler comme en la nuit bénie Où soudain tu m'as dit : « je t'aime emporte moi !… » Où j'ai pris ta beauté, ton ardeur et ta vie, Où pour toujours mon âme s'est donnée à toi ! Laisse moi te parler des amours éternelles, Du pays merveilleux où nous irons un jour, Toi, bercée en mes bras, moi, neigeux de tes ailes, Sans regrets, sans remords, sans adieux, sans retour ! Ah ! laisse-moi parler des amours éternelles Toi qui m'a mis au cœur l'indestructible Amour !
Réception
Les mélodies du cycle sont souvent jouées séparément, comme par exemple L'Heure rose et L'Heure d'azur, chantées par Olga Fekete lors d'un concert organisé par Eugénie Vergin[1].
Références
↑« Paris et départements », Le Ménestrel : journal de musique, (lire en ligne)