Le titre complet de ce tableau est Vérité sortant du puits armée de son martinet pour châtier l’humanité et provient de la phrase de Démocrite : « En réalité nous ne savons rien, car la vérité est au fond du puits[2]. » Pour le peintre, c'est une représentation de la Vérité en peinture[3].
La Vérité, fille de Saturne ou du Temps, est mère de la Justice et de la Vertu ; la Vérité est donc une divinité allégorique.
Composition
Le puits est celui du musée de Cluny à Paris dont le peintre modifie la hauteur de la margelle par la suppression de la gargouille pour permettre au modèle de prendre appui ; la reproduction du puits est fidèle par ailleurs[4], à un détail près : « Il a ajouté à la vigne vierge qui tapisse encore le mur, la végétation luxuriante des arums que l'on voyait déjà derrière la fontaine de Daphnis et Chloé et près du Circassien à l'abreuvoir. »
Analyses de l’œuvre
D'après Pierre Commelin, à propos de la Vérité comme allégorie : « Quelquefois on lui donne un miroir, et souvent ce miroir est orné de fleurs. Plus rarement on la représente, dans toute sa nudité, et sortant d'un puits[5]. »
Selon Charles Moreau-Vauthier, Gérôme était très attaché à cette œuvre, qu’il conservait au-dessus de son lit[6].
La vérité au fond d'un puits.
La vérité au fond du puits.
Mendacibus et histrionibus occisa in puteo jacet alma Veritas.
↑Gérald Ackerman, Notes autobiographiques présentées et annotées, Vesoul,
↑Pierre Commelin, Mythologie grecque et romaine, p. 280
↑Charles Moreau-Vauthier, Gérôme peintre et sculpteur l’homme et l’artiste d’après sa correspondance, ses notes, les souvenirs de ces élèves et ses amis, Paris, Librairie Hachette & cie,