L'œuvre, signée du monogramme de l'artiste en bas au centre, date de 1498, lorsque Dürer travaille à Nuremberg comme graveur.
Description et style
Dans un paysage qui se perd au loin, Marie tient l'Enfant dans ses mains comme pour le montrer au spectateur, tandis que Joseph, habillé comme un villageois nordique, veille un peu en arrière, sur la droite. En bas, on voit les trois lièvres qui donnent leur nom à la composition, dont l'un semble chercher refuge auprès de la « pierre » du Christ, tandis qu'en haut deux anges volants tiennent la couronne au-dessus de Marie, motif dérivé de la peinture flamande.
Le thème est presque identique à celui de la La Sainte Famille au papillon, mais avec quelques avancées. Malgré la prédilection reconnaissable pour le mouvement exagéré des plis, les figures ont une monumentalité décisive. Le riche arrière-plan du paysage et les plantes dessinées à côté ou au-dessus du siège herbeux sont nouveaux dans l'art de la gravure sur bois.
Mathieu Deldicque et Caroline Vrand (dir.), Albrecht Dürer. Gravure et Renaissance, In Fine éditions d'art et musée Condé, Chantilly, , 288 p. (ISBN978-2-38203-025-7).