Cet article concerne le film d'Alain Berbérian. Pour le film de Sidney Lanfield, voir La Cité de la peur (film, 1948).
Alain ChabatDominique FarrugiaChantal LaubyGérard DarmonSam Karmann
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
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La Cité de la peur (titre long : La Cité de la peur, une comédie familiale) est une comédie policière française, écrite par le trio comique Les Nuls et réalisée par Alain Berbérian, sortie en 1994.
L'histoire se déroule dans les années 1990 durant le festival de Cannes, les projectionnistes d'un mauvais film d'horreur nommé Red Is Dead sont assassinés successivement par un mystérieux tueur armé d'un marteau et une faucille comme dans le film. L'attachée de presse du film, Odile Deray (Chantal Lauby), comprend rapidement l’intérêt de ces meurtres pour la notoriété du film, elle fait venir l'acteur principal, Simon Jérémi (Dominique Farrugia), et engage un garde du corps, Serge Karamazov (Alain Chabat). Le commissaire Bialès (Gérard Darmon) est chargé d'enquêter sur ces meurtres.
Le film commence sur une projection des dernières minutes de Red Is Dead, un film d'horreur nanardesque dans lequel un tueur en série communiste tue ses victimes à la faucille et au marteau, à l'occasion du premier jour du festival de Cannes. Lorsque le générique de fin apparaît, tout le monde a déjà quitté la salle au grand désespoir d'Odile Deray, l'attachée de presse, qui essaie de retenir un dernier critique de cinéma en le suppliant d'écrire un bon papier mais celui-ci refuse. Alors qu'Odile quitte le cinéma dépitée, le projectionniste du film est assassiné par un tueur de la même façon que dans le film.
Le deuxième jour du festival, Odile se rend compte que le meurtre pourrait assurer une bonne publicité à son film, elle décide alors de faire venir à Cannes l'acteur principal du film, Simon Jérémi, et d'embaucher un garde du corps. À l'aéroport de Nice, Odile retrouve le garde du corps, Serge Karamazov, et Simon. Alors qu'Odile retourne à la salle de projection et que Serge et Simon s'installent à l'hôtel Martinez, le nouveau projectionniste est assassiné. Odile découvre le corps et appelle la police, le commissaire Bialès est alors dépêché sur place. À son arrivée, il s'interroge sur le sens des lettres tracées sur le mur après chaque meurtre, un O et un D. Odile est amenée au commissariat pour y être interrogée, Bialès la soupçonne d'avoir commis les deux meurtres pour faire de la publicité à son film.
Le troisième jour, une conférence de presse avec projection du film est organisée. Simon est présent pour répondre aux questions après la projection. Serge est chargé de protéger le troisième projectionniste mais il souffre d'une indigestion qui le contraint à s'absenter aux toilettes. Sur le chemin, il rencontre une ancienne amie et se met à discuter. Pendant ce temps, le tueur élimine le projectionniste et s'enfuit sous les yeux de Serge qui se lance à sa poursuite. Un interlude placé au milieu de la course-poursuite montre une scène à Vera Cruz où une femme achète un légume chez son épicier. Serge, qui n'a pas pu aller aux toilettes, a du mal à rattraper le tueur et finit par le perdre de vue, stoppé par un groupe de mimes protestant contre le cinéma parlant et par l'éclatement d'une de ses chaussures à la manière d'un pneumatique.
En trois jours et trois meurtres, le film est devenu le film phare du festival de Cannes et les producteurs du monde entier se le disputent. Le soir du quatrième jour, Odile dîne avec le commissaire Bialès, une tension sexuelle s'installe vite entre eux et la soirée se poursuit à l'appartement du commissaire. Pendant ce temps, Simon retrouve Serge complètement ivre dans une boîte de nuit où ce dernier lui avoue qu'il est vexé de ne pas réussir à séduire Odile alors qu'il a couché avec tous les autres clients qu'il a escortés. À l'appartement de Bialès, Odile et le commissaire viennent de faire l'amour lorsqu'Odile découvre accidentellement le costume du tueur dans la garde-robe de Bialès. Odile s'enfuit retrouver Serge dans la boîte de nuit pour lui annoncer sa découverte mais celui-ci, toujours ivre, l'assomme rageusement dès qu'il la voit. Pendant ce temps, dans une scène bruitée à la bouche, un quatrième projectionniste est assassiné.
Le cinquième jour, au restaurant de l'hôtel, Odile explique à Simon et à Serge qu'elle a trouvé un nouveau projectionniste. Serge s'interroge sur la signification des lettres retrouvées sur chaque meurtre, O, D, I et L, et conclut qu'il s'agit d'un tueur en série. Son explication pour capturer le tueur est interrompue par l'arrivée du nouveau projectionniste, Émile Gravier, une ancienne connaissance d'Odile ayant une très mauvaise haleine. Le soir, Odile, Simon, Serge et Émile arrivent en limousine et s'apprêtent à monter les fameuses marches du festival de Cannes. Odile propose un chewing-gum à Émile, ce qui lui rappelle une scène similaire en flashback, où Odile oublia son dîner prévu avec Émile, secrètement amoureux d'elle. Les quatre compères montent les marches lorsque Jean-Paul Martoni, un homme politique soupçonné du meurtre d'un député écologiste, est reconnu sur les marches et sort une arme pour s'engouffrer dans le palais des festivals. Alors qu'il gravit les marches, Émile s'évanouit sous l'effet du stress.
Alors qu'Odile panique de ne plus avoir de projectionniste, Simon se propose pour projeter Red is Dead (il voulait devenir projectionniste mais son père l'a forcé à faire acteur). Tandis que Simon prépare le projecteur, Odile demande à Serge de faire patienter le public. Serge commence alors un numéro improvisé de danse carioca, rapidement accompagné par le commissaire Bialès qui adore cette chanson. Finalement, le film peut démarrer et le duo quitte la scène sous les applaudissements. Bialès part à la recherche de Martoni. Dans la salle de projection, Simon est attaqué par Émile qui lui révèle avoir accompli tous les meurtres afin d'attirer l'attention d'Odile. Pendant leur combat, Émile heurte le projecteur et lance par inadvertance la dernière bobine. Horrifiée, Odile ordonne à Serge d'aller voir ce qui se passe. Arrivé dans la salle de projection, Serge se rue sur Simon, pensant qu'il est le tueur, laissant Émile s'enfuir mais celui-ci est aussitôt attrapé par une tapette à souris géante installée par Serge.
Odile, la police et Bialès arrivent sur place et prennent conscience de la situation. Odile questionne alors le commissaire sur la présence du costume du tueur dans sa garde-robe mais l'explication de celui-ci est couverte par la musique de fond. Soudain, Martoni surgit et prend Odile en otage. Après avoir tiré dans les genoux de Bialès pour prouver que son revolver est chargé, Martoni est assommé par Émile qui est parvenu à se libérer du piège à souris. Odile remercie Émile mais celui-ci est abattu par Martoni. Alors qu'il agonise, Émile déclare son amour à Odile qui lui offre un chewing-gum. Martoni est arrêté et Bialès est conduit aux urgences. Il rassure Odile en lui affirmant qu'il pourra de nouveau marcher mais elle le rabroue en lui disant que c'est pour le film qu'elle s'inquiète. Odile retrouve ensuite Serge et Simon pour dîner ensemble. En partant, Serge s'interroge une dernière fois sur la signification des lettres retrouvées sur les meurtres : O, D, I et L.
Deux séquences sont insérées dans le générique de fin : la première montre le journal télévisé du lendemain sur TV Soleil où les trois présentateurs ne peuvent pas faire la revue de presse sur le film Red Is Dead en raison de la grève des journaux. La deuxième séquence est la suite de l'interlude à Vera Cruz : la femme revient chez l'épicier car elle avait oublié d'acheter du beurre.
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Bruno Carette fait une apparition posthume au festival de Cannes, dans un film d'archive où il interprète son personnage de Misou Mizou, en hommage à l'acteur du quatuor Les Nuls mort cinq ans plus tôt[2]. Plusieurs invités spéciaux font également une apparition dans le film : Rosanna Arquette, Pierre Lescure, Daniel Toscan du Plantier, Dave, Patrice Laffont, Thomas Hugues, Olivier Doran et James Cameron. Jennifer Ayache, la fille de Chantal Lauby, fait une apparition dans le film en passant devant Odile Deray lorsque celle-ci vient de se faire voler le contenu de son sac à la sortie du petit cinéma où se déroule la conférence de presse de Red Is Dead[3]. Le père d'Alain Chabat et celui de Dominique Farrugia, Maurice et Paul, interprètent deux clients installés près d'Odile et Bialès, au restaurant. Sophie Mounicot perturbe la conférence de presse d'Odile Deray avant de se faire sèchement rappeler à l'ordre.
Les Nuls proposent initialement La Cité de la peur à Claude Berri, qui avait déjà côtoyé le groupe sur Canal+, mais celui-ci préfère ne pas s'en occuper, jugeant le film « un peu débile[4] ». Finalement, la réalisation est confiée à Alain Berbérian, qui réalisait déjà les clips de fausses publicités et les parodies de bandes-annonces du groupe comique[5].
Valérie Lemercier, qui interprète la veuve du premier projectionniste, a été remplacée par sa sœur, Aude, durant le tournage du film : « J'ai eu un petit coup de mou pendant le tournage, j'ai avalé un tube entier de médicaments. J'ai oublié pour la première fois de ma carrière d'aller tourner ! Ma petite sœur était stagiaire script sur le film et du coup elle m'a remplacée. Pierre Lescure est passé sur le tournage et disait : Mais, quoi ? Vous avez Valérie Lemercier dans le film et vous ne faites pas de gros plan ? Alors ils lui ont expliqué que ce n'était pas moi. Donc il y a juste un plan où c'est ma sœur[6]. »
Gérard Lanvin devait participer au film, mais en a été empêché par une blessure, comme le précise avec humour le générique de fin : « Gérard Lanvin, coupé au tendon »[7].
À sa sortie, le film est assez mal accueilli par la presse[10]. Mitigé, Philippe Royer, dans La Croix, le considère « à demi réussi, en dépit de scènes très drôles », parlant d'« une absence de souffle cinématographique »[11].
Certaines critiques sont toutefois plus positives. Le Monde estime que « le film finit par mériter son label auto-attribué de comédie familiale » alors que Claude-Jean Philippe, pour France-Soir, met par exemple en avant « l'insanité joyeuse » et un « non-sens réjouissant »[11].
Le long métrage engrange près de 2,3 millions d'entrées au printemps 1994[12].
La popularité du film est telle qu'il est qualifié ultérieurement de « raz-de-marée cinématographique »[13].
Pour ses vingt-cinq ans, en 2019, le film ressort en salles après avoir été projeté au festival de Cannes[12],[14].
Pour les quinze ans du film en 2009, Les Nuls décident de sortir une édition collector dans un coffret en forme de boîte de bobine de film en édition limitée à 1 500 exemplaires, contenant le film remastérisé et des bonus exclusifs[15].
Certaines répliques du film sont devenues cultes et ont été réutilisées par la suite dans divers médias[18].
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